Episode Transcript
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(00:00):
Music.
(00:35):
Coucou les gars, comment allez-vous ? On est sûr que vous allez bien.
Coucou Tché, comment ça va ? Ça va bien, et toi ?
Écoute, ça va, tranquille. T'as passé une bonne semaine ? Oui,
une très belle semaine. Une très belle semaine.
L'opérateur a changé, ça m'a saoulé un peu, mais ça va.
Mais il caille, en fait ! On est passé du chaud au froid, il n'y a pas eu de transition.
(00:59):
Non, non, il n'y a pas eu de transition. Comme là, les pougottes,
on va leur faire aujourd'hui. Il y a plein de conditions, en fait.
Là, on est vraiment dans le vif du sujet. On a assez joué pour nous.
C'est une petite introduction qui vous attend pour la saison prochaine.
Donc, des épisodes très, très, très importants. Aujourd'hui,
(01:21):
on va parler du fait d'être africain.
Comment c'est juste cette petite phrase qui est énorme et englobe beaucoup de choses.
Déjà, vous savez que l'Afrique compte plus de 2000 langues à elle seule.
Cette diversité linguistique, c'est partout en fait.
C'est une richesse culturelle et c'est une de nos plus grandes richesses du
(01:43):
continent, du monde même, je dirais.
Et parce que chaque langue vient avec son histoire, sa culture,
sa façon de voir le monde qui est très unique.
Mais ça renforce l'appartenance à une communauté spécifique en fait.
Donc, on nourrit nos traditions, nos coutumes.
Toute une organisation sociale qui va avec, ça crée ce sentiment vraiment d'unité
(02:03):
et de solidarité n'importe où on est dans le monde.
Si je parle la même langue africaine que toi, on va avoir ce petit moment où
on peut biler l'un à l'autre.
Malheureusement, ça marque aussi des distinctions entre les différentes lignes,
comme on peut le voir dans plusieurs pays. Oui, cette diversité est un défi
(02:25):
pour l'unité nationale. Il peut y avoir des tensions.
Même si certaines nations ont quand même réussi à promouvoir une seule langue
africaine, à renforcer une identité nationale et culturelle africaine qui est
commune, on y reviendra,
on voit quand même que ça pose quelques défis.
Mais toi, Tché, dis-moi, comment la richesse culturelle africaine se manifeste
(02:51):
dans les arts et les traditions?
Si on commence sur septembre, le début.
En fait, je pense que c'est dans l'art et les traditions que je me sens vraiment africaine.
Surtout la danse, la musique et tout, les sonorités. On peut venir de...
(03:15):
Je pense même que vous voyez, parce que là, par exemple, Aïcha et moi,
on vient de pays différents, mais tu vois le cri du début du générique de Talcamine.
Normalement, tu es Africain, tu te reconnais dedans, en fait, tu vois.
Mais dans chaque culture, tu vas avoir une interprétation particulière,
tu vois, une utilisation particulière de ce genre d'appel, tu vois ce que je veux dire.
(03:39):
Mais en même temps aussi, enfin là, je parle de la danse, de la musique et tout,
mais il y a aussi l'artisanat, il y a la littérature aussi, parce qu'on n'en parle pas très souvent,
parce qu'on aime dire que les Africains, ils aiment bien transmettre par la parole,
mais il y a aussi énormément d'écrits aussi qui ont été faits, qui sont là,
il y a des récits oraux bien évidemment, mais il ne faut pas oublier que cette richesse en fait,
(04:06):
cette richesse culturelle en fait est vraiment très importante mais en même
temps elle est très sujet aussi à débat parce que c'est lié à des rites,
que le rôle religieux des rituels, des cérémonies religieuses soit des pratiques
sociales tu vois mais il ne faut pas oublier aussi que c'est cette richesse
qu'on a culturellement en fait qui influence énormément ce que nous avons aujourd'hui
(04:30):
comme art comme musique,
comme danse et tout ça, tout est rythmé par notre richesse culturelle.
Tu prends par exemple l'afrobeat, comment c'est fait, la danse de l'afrobeat
et tout, pareil, les pas de danse, c'est vraiment des danses que tu verras dans
des villages reculés du Nigeria, par exemple.
(04:51):
Donc, pour moi, c'est vraiment le cœur même de la richesse africaine parce que
c'est ça qu'on arrive à transmettre très facilement. à partager autour de nous.
C'est ça qui permet aussi de rayonner au travers du monde.
Mais en même temps, tu vois, je trouve que, je ne sais pas si toi,
(05:15):
quand je parle vraiment du côté de la mondialisation de notre culture et tout,
comment toi, tu perçois, par exemple, cette diversité culturelle,
tu vois, qui est très souvent liée, comme on disait tout à l'heure,
à des rituels, à certaines coutume et tout, mais comment toi tu vois ça en fait,
Comment tu vois que ça nous permet de pouvoir nous... Comment ça influence,
(05:37):
on va dire, en fait, nos actions ?
Moi, déjà, je vois le côté que ça renforce ce sentiment d'être africain partout
où tu es dans le monde, parce que c'est dans notre quotidien, en fait.
Quand on reparle des arts visuels, par exemple, que ce soit à travers la sculpture,
la peinture, la poterie ou le textile, tu le vois, on le voit de plus en plus,
(05:58):
même dans les maisons, dans les grandes maisons de luxe où on voit ces...
Je vais essayer de reformuler ça pour pas...
En vrai, c'est la vérité, je m'en fiche un peu. Qui copie littéralement la culture
africaine, les traditions africaines.
Quand on prend la musique, c'est exactement pareil. On sait que notre culture
(06:21):
africaine, la musique africaine est riche en rythme et en instruments.
Que ce soit les djembes, les chorales, les balafons, on voit de plus en plus
des artistes qui n'ont rien à voir avec le continent africain l'utiliser,
mais aussi nos artistes africains rayonnés sur le monde, sur la planète entière.
Bien évidemment, il y a des pays qui sont sur le devant de la scène plus que
(06:42):
d'autres, donc je pense notamment au Nigeria,
avec les Thames, les Davido, you name it, all of them, l'Afrique du Sud,
le Rwanda même parfois un peu, qui ont vraiment réussi et ont compris que cette
richesse culturelle qui se manifeste dans les arts et les traditions peut être
(07:02):
un outil supplémentaire pour influencer des projets et des initiatives,
non seulement en Afrique, mais partout dans le monde, en fait.
Tu regardes nos vêtements, tu regardes notre danse.
Il y a plein de danses qui sortent de l'Afrique et que tu vois les autres copier
que ce soit sur TikTok ou peu importe même sur des grandes scènes avec des grands
(07:25):
artistes qui font appel à des danseurs africains pour justement montrer ce côté mais je pense que.
Le fait que des projets de développement dans certaines régions soient façonnés
par les coutumes et les cultures locales, par exemple, dans certaines communautés,
dans certaines cultures qui encouragent les projets participatifs et tout, genre l'agriculture,
(07:48):
l'artisanat et tout ça, c'est des bonnes initiatives.
Mais souvent, ce qui ne met encore les bâtons dans les roues, c'est quoi ?
C'est cette diversité. Si tu regardes les projets panafricains,
comme l'Union africaine, qui tente de prendre en compte cette diversité et tout,
ou encore les festivals panafricains comme le FETSPACO ou des choses comme ça,
(08:12):
tu vois quand même que la diversité d'idées, les traditions et tout,
c'est très beau et ça ouvre à beaucoup de solutions créatives aux défis africains.
Mais ça reste quand même j'ai l'impression même un challenge qui parfois c'est
overwhelming t'as l'impression qu'on n'aura pas les outils pour résoudre ça je ne sais pas,
(08:33):
ce que t'en penses toi les défis
et les opportunités que tu vois toi dans cette diversité en
fait moi je trouve qu'il y a des trucs je
ne sais pas pour être tellement optimiste mais je trouve qu'il
y a énormément d'opportunités parce que quand on parle pas qu'on parle de zéro
mais quand on parle vraiment de quelque chose qui n'est pas forcément très unifié
(08:56):
il y a énormément de choses à faire le problème avec la diversité culturelle
c'est que comme j'ai dit il y a vraiment une attache.
Émotionnelle culturelle c'est comme par exemple des pays où par exemple je viens
du nord de la Côte d'Ivoire il y a des ethnies,
(09:18):
En fait, ils ont pratiquement les mêmes pratiques, mais il y a une pratique
qui est diversifiée, qui est changeante en fait un peu.
Et ils se disent non, non, non, non, si on commence à faire pareil,
je ne suis plus telle, je ne suis plus untelle.
Tu vois ce que je veux dire ? Mais Aïcha, j'aimerais mettre une petite pause
(09:39):
parce qu'il faut que je vous attrape un peu la veste de Shakira.
Parce que tout à l'heure, je suis en train de parler de la situation,
c'est dans mon cœur depuis, je n'arrive pas à... Tu vois, il faut que ça sorte.
Elle dit qu'elle a réveillé le rythme de Wakana dans sa tête comme ça.
Ils sont beaucoup assez réveillés avec des trucs en tête. Moi,
je ne sais pas où ils dorment et qui les réveille, mais ça me fait très rire, moi.
(10:01):
Là, tu vois, je suis en train de parler d'un truc, mais en fait,
de mon cerveau, là-bas, ça kique.
Le chapitre, en fait, il faudrait vraiment qu'elle nous explique cette histoire-là.
C'est sûr. C'est pas la seule.
On était tous contents en se disant, ah, elle a repris le truc et tout.
Tu vois mais bref en tout cas j'ai fini de parler de ça c'est bon je vais continuer
mon truc mais vraiment pour revenir à ça je pense que le vrai défi en fait c'est
(10:26):
qu'il y a un problème d'ego il y a un problème en fait de,
genre les gens ont comme une peur en fait de perdre leur culture,
pour parler on sait tous en fait qu'il y a des pays par exemple juste à présent,
il y a encore vraiment cette histoire de caste on sait par exemple qu'au Cameroun
par exemple Et donc, il y a énormément de problèmes de tribalisme aussi, tu vois,
(10:48):
qui font que des fois, on a du mal à s'unir ensemble et à faire les choses, tu vois.
Donc, je pense que c'est vraiment, l'égo est le plus gros défi, c'est vraiment propre.
Je pense que c'est vraiment lié à l'égo, tu vois. Et à la peur de perdre,
en fait, une peur pour moi qui n'est pas vraiment,
je ne veux pas dire que ce n'est pas fondée, parce que d'une part,
(11:09):
c'est fondé quelque part, Mais pour moi, présenter des diversités culturelles ne veut pas dire que.
On ne veut pas dire qu'on veut les mixer tous ensemble, en fait.
Mais on veut trouver, tu vois, une sorte d'atome crochu pour pouvoir,
tu vois, nous sceller les uns aux autres et former vraiment une unité, tu vois.
Donc, pour moi, je pense que c'est de là, véritablement, que vient le défi.
(11:31):
Et aussi, il faut reconnaître aussi que, pour moi, l'autre défi majeur aussi,
c'est, par exemple, l'accès à l'éducation, tu vois.
L'accès à l'apprentissage aussi de la culture des uns et des autres.
Par exemple, il y a des pays où tu auras beau être un intellectuel qui a fait
(11:52):
tes études, je ne sais pas où là, tu es vraiment ancré dans ta culture. Tu sais qui tu es.
C'est comme ça. Le pays est organisé comme ça pour que chaque personne soit comme ça.
Mais il y a des pays, par contre, où il y a vraiment une rupture entre le village et la ville.
Tu vois donc ça fait que cette
diversité là est mixée avec des cultures occidentales qui
(12:14):
me remixe encore plus le le truc
je prends les embêtes par exemple on va supposer que
dans une culture il ya on dit que il ya un griot par exemple qui vient l'océan
la naissance d'un bébé qui vient de 6h1 jusqu'à jusqu'à 6h le lendemain et qui
(12:34):
chantent et qui chantent et et qu'il chante et que tout le village est autour de lui.
Mais là, aujourd'hui, si Amidou est venu un peu en ville, le guillot va chanter
de 9h à midi parce que les voisins doivent dormir.
Donc, les enfants d'Amidou vont se dire que c'est comme ça qu'on doit faire.
(12:54):
Et tu vois, il y aura une dissolution de cette culture-là.
Et après, ils vont dire, non, en fait, nous, chez notre famille, c'est un peu comme ça.
Je pense que l'un des défis qui se posent aussi, c'est de vraiment retourner
aux différentes sources et de voir vraiment qu'est-ce qui était fait et de limiter
la dissolution de nos différentes cultures.
Parce que ça fait trop de sous-sous-sous-cultures en fait. C'est que Amidou
(13:17):
est de telle tribu qui agit comme ça de base.
De 6h à 6h, on chante pour un enfant.
Le père d'Amidou vient en ville, il décide que non, maintenant c'est de 8h à midi.
Le griot lui-même aussi, il est venu en ville. dans lui aussi,
il n'arrive même pas à crier, ça n'arrive même pas à la porte du garage.
L'un dans l'autre, on ne s'en sort plus, on perd la culture.
(13:38):
Tu vois ? Et on ne se retrouve plus aussi.
Donc je pense qu'il y a ça aussi comme problème. Je ne sais pas si je peux te
faire comprendre, mais bon. Oui, moi je pense que.
Les deux plus grands défis de cette diversité culturelle et linguistique viennent
du fait que les identités ethniques sont politisées.
Pour moi, c'est le problème de tout.
(14:00):
Le fait qu'on dise « oui, les gens ont peur », qui crée cette peur ?
Moi, ce que je me rappelle qui m'a vachement marquée, et qui me marque toujours,
c'est en Guinée qu'on a écrit comment ces divisions ethniques et ces identités
ethniques sont importantes lors des élections présidentielles.
Parce qu'on va te dire si telle personne vient de telle ethnie, si telle...
(14:21):
C'est peur encore une fois pour moi, les identités ethniques différentes en
Afrique ne sont un défi que quand c'est politisé Et vraiment les gars vraiment
écoutez-moi, mais c'est pas une affaire de politisation,
Aïcha, pas si le mot même se dit, parce que vraiment quand tu as dit ça,
ça m'a trigger parce que Aïcha.
(14:43):
Si toi par exemple on serait au pouvoir, est-ce que tu vois la situation sont
au frère au pouvoir et tout le village aussi devient ministre.
Non, c'est même pas ça. Mais justement, tu vois, c'est là où le problème vraiment, ok, je t'explique.
Quand nous, quand on vivait en Guinée-Écosse, si le président est peule,
la plupart des gens, ils disent oui, non, les peules, c'est des bons commerçants,
(15:04):
pour la stabilité économique du pays, c'est important, mais c'est des filous,
c'est des manipulateurs, c'est des ci, c'est des ça.
Donc, il y a une identité ethnique qui est réelle et vraie, du fait que beaucoup
de Peuls dans ce pays spécifique sont des businessmen, ils savent très bien
comment gérer le commerce, comment gérer l'économie.
(15:25):
Mais comment ça se tourne, c'est que ces gens, une fois au pouvoir,
ils sont là que pour leur ethnie aussi.
C'est pas une question de « je vais ramener que tout mon village,
ils vont être ministres et tout ça ». Bien évidemment non, ça c'est un autre
sujet de corruption et comment vraiment les gouvernements c'est n'importe quoi,
c'est ma famille d'abord et tout.
Ça ne veut pas dire que que tout leur village va être protégé.
(15:47):
Au pouvoir, mais ce que je veux dire, le point que je veux attirer,
c'est que ça crée des tensions ethniques. C'est pas forcément il va rapporter
son village ou quoi que ce soit, c'est que ça va être vu comme c'est les peuls qui sont au pouvoir.
Et c'est exactement comme ça qu'ils parlaient, c'était ça leur langage du quotidien.
Ah, tel candidat, il fait partie de telle ethnie, il fait partie de telle ethnie,
(16:08):
donc non, limite, tu vas pas voter pour cette personne qui est hyper intelligente
et hyper capable de diriger le pays, parce qu'il vient de telle ethnie.
Parce que c'est devenu une arme politisée de « ouais, telle ethnie,
ils sont comme ça, telle ethnie, ils sont ci, telle ethnie, ils sont maladroits,
les Bamilékés, tous c'est des voleurs, tous c'est des trucs d'argent ».
C'est des choses qu'on banalise qui, pour moi, est en atteint à cette diversité
(16:33):
culturelle qui est très beau, mais qui finalement devient en fait une arme presque politique.
C'est dans ce sens-là que je le disais. Parce qu'après, il faut penser à tout.
L'existence de ces multiples langues et cultures, comment tu vas communiquer entre les communautés.
Est-ce que ça va créer des barrières à l'accès au service public,
si justement on rentre déjà dans cette politique en se disant non c'est telle
(16:58):
ethnie qui est au pouvoir
donc est-ce que ça veut dire que le président il va parler en français et ensuite
en peul est-ce que du coup en abandonnant tous les autres deux cent,
deux mille et quelques langues dans certains pays qui existent déjà c'est dans
ce sens là que je voulais le dire, je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire
Mais justement, quand je parle de village, normalement, ton village,
en fait, ils ont la même ethnie que toi.
(17:19):
Tu vois ? Donc, quand je parle de village, en fait, c'est vraiment des gens
de la même ethnie que toi.
Ça se passe partout. C'est-à-dire que en fait, ça se passe comme ça.
Je ne sais pas si c'est fait exprès ou pas, mais c'est comme si,
je veux dire, en gros, toi, par exemple, t'es d'une ethnie A,
l'ethnie B est venue, a fait son show, t'as eu ta chance, t'as dit,
mais eux, c'est plus la peine.
(17:41):
Eux, c'est plus la peine. Là, par exemple, tu vois, Aujourd'hui,
dans mon pays, avec mon nom de famille, je n'ai pas trop de problèmes.
Je n'ai pas trop de soutien. Pourtant, je n'ai aucun lien particulier avec le
pouvoir en place ou quoi que ce soit.
Mais c'est comme ça que plus ou moins c'est fait. Mais par contre,
(18:01):
je me suis posé des questions très souvent par rapport à comment c'est mis en
place, pourquoi des fois il y a des tensions entre les ethnies et tout ça.
Mais il y a eu plusieurs explications qui se rejoignent. c'est que par exemple
tu vois avant de venir en ville il n'y a pas autant les gens ils étaient très
souvent dans leur ville respective leur ville natale et tout et tu peux avoir par exemple,
(18:23):
un étranger qui vient tu vois dans notre village et tout s'il s'est mal comporté
ou il y a eu vraiment des tensions il y a eu des tueries il y a eu des choses
et tout c'est fini c'est comme s'il y a un mini blocage moi je connais des familles,
Tu vois les tatas qui sont un peu trop à l'aise là ?
Elles me disent, ça va, tu n'es pas comme Marie. Il ne faut pas prendre telle
(18:46):
personne. Elle a un pardon. Non, non, non, elle ne veut pas ça.
Tu vois, je me dis, mais tu ne les connais pas.
À un moment, ils ont un qu'ils sont méchants, ils sont avares.
Ils sont comme ci, ils sont comme ça.
Et très souvent, des fois, c'est un peu comme les signes de diapositive.
C'est bizarre, mais des fois, ça se confirme.
Tu vois ce que je veux dire ? Donc, que ça se confirme, je ne sais pas comment
(19:08):
te dire ça, mais on rentre dans le stéréotype, en fait, tu vois.
Donc, je trouve que c'est vraiment un sujet vraiment très tricky.
Si vous voulez qu'on reparle de ça, on va en reparler.
Mais comme tu as dit, en fait, c'est vraiment un réel défi aussi,
lorsque c'est aussi politisé, par exemple, tu vois.
(19:28):
Par exemple, nous, il faut savoir que, par exemple, je sais qu'il y a des pays
où il ne doit pas y avoir une langue locale, en fait. tu vois.
Mais ils en ont choisi, par exemple, le français, en se disant,
non, on ne va pas laisser tel groupe, en fait, au détriment de tel groupe et parler tel.
(19:48):
Ce langage-là, tu vois. Je me dis que c'est plus simple.
Voilà pourquoi, par exemple, depuis quelques temps, énormément d'entrepreneurs,
de personnes, en fait, qui veulent s'expatrier,
revenir en Afrique, décident de partir au Côte d'Ivoire, par exemple,
parce qu'ils ont essayé au Mali ou au Sénégal, mais ils se sont rendus compte que,
quand ils ne parlent pas, par exemple véritablement le bombara ou le wolof par
(20:09):
exemple des fois ils sont mis à l'écart mais il y a un problème en fait donc
ils préfèrent un pays où tout le monde parle la même langue plus ou moins et
puis genre on n'en parle plus c'est ce que je veux dire,
mais je me dis que après je sais pas il faut qu'on se renseigne pour les pays
où ils parlent le même langage plus ou moins tout le monde est-ce que ça a été un choix ou ça a été.
(20:31):
C'est imposé. OK. En fait, c'est pour ça, quand je parle de politisation,
il ne faut pas que les gens aient l'esprit que c'est juste dans les instances politiques.
Le fait d'amener un sujet à un débat, tu politises ce sujet.
Par exemple, je prends l'exemple du Sénégal, je viens du Sénégal par rapport au Walof et tout.
Même les autres ethnies, ils sont obligés, entre guillemets, de parler Walof.
(20:56):
Il n'y a personne qui leur met le couteau au coup pour, mais c'est ce que tu
viens de dire. pour comprendre in depth, en profondeur, les intriquités de cette
société, c'est obligé, entre guillemets, de parler cette langue.
Parce qu'il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de l'histoire et de la culture
qui se sont transmises de la période des empires et tout, avec cette langue.
(21:21):
Donc, pour que tu comprennes, il y a des détails vraiment.
Je n'arriverai même pas à l'expliquer parce que je parle Wolof.
Du coup, si je te parle français et que tu es en business et que tu viens et
que je t'explique tout ça, il y a des choses que tu ne pourras jamais capter
si tu ne parles pas la langue.
Donc, dans ce sens-là, c'est obligé. Et il y en a d'autres qui l'obligent légalement.
(21:41):
Si on prend l'exemple du Rwanda, ils ont dû faire un choix.
Il n'y a pas d'autre option, en fait. Tu es obligé de faire un choix.
Mais je suis désolée, un pays comme le Cameroun, qui a plus de 200 langues, comment tu fais ?
Quelle langue tu choisis ? et pourquoi, quelles caractéristiques tu vas utiliser
pour choisir cette langue est-ce que tu vas juste dire ah plus de personnes
(22:03):
parlent cette langue donc bah on va la faire pour tout le monde ou est-ce que
tu vas dire cette langue a plus de.
Vocabulaire et plus riche comment tu fais et comment tu mets tout le monde d'accord,
c'est dans ce sens là que je trouve que c'est un peu,
C'est un défi, quoi. Mais après, c'est une richesse, parce que si tu regardes
(22:23):
cette diversité culturelle, elle a un gros potentiel pour le tourisme culturel.
Parce qu'on a un patrimoine très riche, ça attire des visiteurs du monde entier.
Sur le plan économique, tu as des industries très créatives qui sont axées sur
la culture africaine, qui sont en plein essor.
Le cinéma, dans beaucoup de pays en ce moment, que ce soit le Sénégal,
(22:45):
que ce soit l'Angola, C'est grave en avant.
La musique, Nigeria, Afrique du Sud, encore une fois.
Le mode et l'artisanat, c'est pareil. Ça offre des opportunités pour l'emploi
et la croissance du pays.
Donc, ça peut encourager des modèles de développement alternatifs qui sont plus
durables, adaptés aux réalités sociales, aux réalités locales.
(23:08):
Donc, après, c'est sûr que c'est un grand souci.
Je ne sais pas si... Je suis très optimiste, Mais je ne sais pas,
sur ce point-là, si on arrivera un jour en Afrique à arriver à un point dans le temps de commun.
Oui, mais je pense qu'en fait, pour qu'on arrive à ça, il faut vraiment qu'on
se rappelle qu'on a tous la même histoire, plus ou moins.
(23:28):
Oui, c'est vrai. On a une histoire commune, une identité commune,
c'est-à-dire qu'on est tous vus par l'Occident comme étant des personnes,
voilà. Je ne vais pas dire qu'on est des personnes communes.
Tu peux dire c'est notre podcast on dit ce qu'on veut tu peux dire ils nous
voient vraiment comme non je
(23:49):
ne vais pas dire Aïcha je ne vais pas dire je ne vais pas dire parce que.
Je laisse chacun je laisse chacun surtout nous qui vivons dans un pays voilà,
je laisserai remplacer les trois points par ce que vous voulez comment vous
vous sentez actuellement de le faire à 4h du matin devant la préfecture,
(24:11):
dites-moi ou je vous laisse la parole à ce que vous voulez.
Mais pour moi je me dis qu'on est vraiment il faut qu'on se rappelle juste que,
On a une histoire commune, tu vois. On a tous été plus ou moins,
voilà, plus ou moins colonisés.
On a une histoire quand même qui est assez lourde, en fait, en fonction des
(24:32):
différents peuples et tout.
Donc, c'est ça qui doit nous unir, en fait, tu vois.
C'est-à-dire, il faut se rappeler qu'on a tous un but commun,
tu vois, se décoloniser véritablement et de mettre en avant nos forces, en fait, tu vois.
(24:52):
Après, tu vois, par exemple, pour revenir à ça, le problème,
c'est que chaque peuple avait son roi.
Son roi, quelque part, ils avaient leur organisation tranquillement sur le même territoire.
Chacun avait sa gestion tranquillement. Et puis, il y avait des alliances qui
se faisaient par des mariages, par des accords pour le commerce, des trucs comme ça.
(25:14):
Sauf que, tu vois, là, maintenant, avec la transformation politique qui est
liée à la colonisation et tout, puisque voilà, ils n'ont pas vraiment...
Il y a eu vraiment... En fait, il fallait avoir un choix pour tout le monde.
Et c'est là qu'ils s'acceptaient, du coup, les défis qu'on a mentionnés plus haut.
Tu vois ce que je veux dire ? Donc, peut-être que dans cette logique-là d'histoire commune,
(25:39):
de décolonisation aussi commune, on pourrait arriver
à une autre gestion qui nous
convient nous aussi c'est ça que j'allais dire
parce que l'héritage colonial
il est beaucoup trop lourd la colonisation a vraiment laissé un impact profond
sur l'Afrique parce que ça a divisé le continent en frontières artificielles
(26:01):
qui ne tenaient même pas en compte des ethnies et des cultures locales et pour
moi c'est là où vient des tensions comme tu l'as si bien dit ces empires qu'il y avait avant
tu sais très bien qu'eux tous ils parlaient la même langue genre si
toi tu étais dans l'empire malinqué l'empire
soninqué et tout tu sais très bien ce qu'ils parlaient eux tous ils se comprenaient
ils avaient les mêmes cultures les mêmes pratiques mais maintenant tu viens
(26:23):
t'amènes des occidentaux qui n'ont aucune idée de notre culture qui ont détruit
notre culture même ils ne voulaient même pas en entendre parler et qui nous
divisent qui nous mettent ces frontières ces barrières maintenant qui sont visibles.
C'est normal que ça crée des conflits et des divisions Et tu ramènes à ça les
langues coloniales qui sont devenues des langues officielles de nombreux pays.
(26:45):
Ça influence non seulement l'éducation, mais la politique et toutes les structures
économiques que tu vois dans le continent. non.
Certes, il y a des gens qui vont me dire, ben non, en fait, c'est des outils
de communication unificatrices, parce que si tu prends le français,
l'anglais ou le portugais, ben dans un pays comme la Côte d'Ivoire,
(27:05):
tu parles le français, tout le monde te comprend.
Tu vas en Guinée équatoriale, tu parles le portugais, tout le monde te comprend. Donc c'est trop bien.
On a ce moyen de communication qui nous lie, mais c'est,
Ça marque, encore une fois, une division. Le colonisateur est venu et a imposé
(27:26):
non seulement ces systèmes politiques économiques, mais aussi sociaux qui nous sont étrangers.
C'est une déstructuration des organisations traditionnelles africaines.
Le capitalisme, le système de propriété privée, certaines autres religions qui
ont remplacé en partie des systèmes communautaires et spirituels locaux qui
existaient déjà, sont problématiques.
(27:49):
Ces empires, en 2024 maintenant, on aurait trouvé une solution.
Parce qu'on avait toujours un moyen de faire du commerce ensemble,
de participer au développement social, le développement politique,
le développement économique, tout en ayant du respect envers les autres cultures.
Et que ça ne soit pas un problème.
(28:10):
Mais maintenant, c'est devenu un problème à cause de cet héritage,
je trouve, personnellement.
Je ne sais pas ce que tu en penses, mais pour moi, les dengueries dont on fait
face maintenant et depuis la colonisation, tu regardes l'histoire de l'Afrique
avant, je suis désolée, mais ce n'était pas aussi exacerbé, je trouve.
Oui, et puis aussi, tu vois, quand la colonisation a laissé quelque chose aussi
(28:35):
qui est très, très lourd, en fait, qu'on porte vraiment très lourdement,
c'est l'individualisme.
Exactement. Le gros problème. Vraiment, c'est le plus gros problème.
L'individualisme, réellement, c'est le plus gros problème auquel on fait face, en fait, actuellement.
C'est vraiment, moi, je fais ça, moi, je ne fais pas ça comme ci,
moi, je ne fais pas ça comme ça, moi, après, voilà, moi, je vais le refaire.
(28:58):
C'est moi, moi, moi, moi.
Mais je pense vraiment que ce qui nous permet qu'on critique,
qu'on juge jusqu'à présent, des fois, actuellement, ce qui permet,
en fait, aux Africains de se retrouver un peu, c'est la religion.
Religion, au moins par la religion, peu importe que tu sois musulman d'Afrique
du Sud ou musulman de je sais pas où, du Maroc, à moins que vraiment tu sois
(29:20):
d'un autre courant de pensée, d'une autre école, là aussi même encore il y a d'autres, non,
mais à moins que vraiment tu sois d'une autre école, tu as de pensée,
quoi que ce soit, mais à la fin de la journée on est plus ou moins sur les mêmes pratiques.
Ce qui permet encore de trouver une solution et qui permet de casser un peu
avec l'individualisme.
Sinon, en dehors de ça, c'est vraiment chacun pour soi, comment il perçoit.
(29:45):
Vous pouvez être dans une même famille, s'il y a deux qui sont allés aux États-Unis,
un qui est parti en France, qui a mixé un peu sa culture avec la culture française,
la culture américaine, quand vous revenez, les enfants sont tissés de cultures,
de trucs, et puis qui se déracinent de plus en plus de la culture africaine.
Donc après, on se retrouve...
(30:06):
Ça n'a plus vraiment... Et puis après, tu vois, l'enfant aussi,
lui-même aussi, il essaie de voir vers où ils sont le plus rattachés ou quoi que ce soit, tu vois.
Mais je me dis que vraiment, il faut vraiment ne pas oublier vraiment l'histoire commune, tu vois. Oui.
Et ce qu'on ne doit pas oublier aussi, Che,
(30:28):
pardon de te couper, c'est les mouvements de libération qui ont façonné l'identité
africaine contemporaine qu'on
connaît aujourd'hui autour de la lutte non seulement contre l'oppression,
mais aussi la quête de la souveraineté et la fierté surtout d'être africain.
Parce que cette coupure, c'est venu que très tardivement, à mon avis,
(30:48):
vers les années 50-60, avec les luttes pour l'indépendance.
Pour moi, c'est ça qui, pour la première fois pendant cette colonisation, cette période,
a ravivé le sentiment d'appartenance africaine, de redonner à nos peuples leur
dignité et leur identité.
Et là, en ce moment, j'ai l'impression que c'est cette vague qui revient.
(31:12):
Des leaders qui ressemblent à Kwame Kuruma, des leaders qui ressemblent à Patrice
Lumumba, qui prônent le panafricanisme comme une réponse à ces divisions créées par la colonisation.
Donc, encore une fois, ces personnes sont rares et on les laisse très rarement aussi vivre longtemps.
(31:33):
On leur met des bâtons dans les roues.
C'est sûr, mais ils appellent quand même à cette unité du continent,
à la décolonisation des esprits surtout.
Parce que oui, ok, factivement, factuellement, sur ce que tu peux voir visuellement,
il y a eu la décolonisation.
Mais la décolonisation des esprits, le rejet des mentalités imposées par l'Occident,
(31:56):
pour moi, ce n'est pas encore à 100% présent dans le continent.
Non, c'est présent, mais c'est encore léger, tu vois. C'est léger.
Et tu vois, moi, je pense que si nos dirigeants aussi, et nous,
on avait reconnu le rôle des femmes, non seulement dans ces luttes historiques,
de reconnaître l'histoire comme elle est,
(32:19):
mais aussi de leur donner la place qu'elles valent dans la société et dans cette
culture, pour moi, ça allait changer.
Parce que les femmes africaines ont joué un rôle crucial dans ces luttes pour l'indépendance.
Et souvent, en première ligne, même pas, parce qu'elles étaient à la fois combattantes.
Organisatrices, informatrices et aussi protéger les communautés.
Par exemple, quand on regarde la guerre dans l'indépendance de l'Algérie,
(32:43):
les femmes étaient impliquées dans des actions de guerrillas,
tout en attendant aussi ces réseaux de résistance partout dans le pays.
En Angola, tu regardes les figures comme Deolinda Rodriguez.
Pareil, c'était des leaders au Kenya, les femmes maou, qui ont pris des armes
aux côtés des hommes pour lutter contre l'égalisation britannique.
(33:03):
Mais en fait, ils ont joué un rôle tellement essentiel dans cette mobilisation,
que maintenant, c'est limite insultant de voir que.
Les femmes sont marginalisées une fois l'indépendance a été acquise et jusqu'à maintenant,
tous nos nouveaux gouvernements sont largement dirigés par des hommes,
(33:23):
des hommes qui ont mis de côté les revendications des femmes pour l'égalité
et la participation politique.
Et ça, c'est un autre défi persistant pour tous les mouvements de libération parce que pour moi,
la femme, elle a tellement un rôle clé dans le fait de transmettre,
dans le fait de garder ses réseaux, la mentalité.
(33:45):
Toi-même, tu sais, on a été élevés par des femmes fortes qui ont une très forte mentalité.
Tu vois comment ces femmes nous ont rendus.
Et c'est ça le vrai rôle de la femme dans la société africaine.
Et pour moi, ce rôle, on ne leur donne pas ni l'espace, ni le temps de l'exprimer et de le montrer.
Mais, Aïcha, ce que j'aimerais dire, maman, c'est qu'à chaque fois qu'on a abordé
(34:10):
un sujet, on est parti très loin dans la socialisation primaire.
Tu savais que la mère peut tuer ça ? Bien sûr. C'est ta mère.
Je veux dire, par exemple, tu vois toutes les cérémonies traditionnelles, culturelles et tout.
Ce n'est pas ton père qui va te prendre et te dire, « Ah, allons assister à
telle chose qu'on va comprendre.
» C'est les femmes qui organisent ce genre de choses, elles prennent leurs enfants,
venez, on s'en va ici, tu vois tel baptême, tu vois telle chose,
(34:33):
tu vois que comme ci, comme ça.
Je veux dire qu'elles ont un rôle vraiment important dans ce rappel-là même,
en fait, de nos traditions et de valoriser nos racines.
Par exemple, il y a des personnes qui n'ont jamais peut-être venu en Afrique,
mais qu'est-ce qui fait qu'elles mangent des plats africains ?
C'est que leur mère, tu vois, africaine, qui est aux Etats-Unis ou en Chine,
(34:54):
peu importe, elle se dit,
quand même il faut que tu manges ça t'as pas encore dedans, tu vas manger telle
sauce tu vas manger comme ci, il faut que tu connaisses ça tu vois ce que je
veux dire donc la transmission, elles sont vraiment,
importantes en fait pour moi de rappeler vraiment cette base là de,
Pour moi, ce sont les femmes qui transmettent l'Afrique, de génération en génération.
(35:19):
Je n'aurais pas dit mieux, parce que même les discours politiques qui dominent
en ce moment en Afrique, on l'entend, pour moi, ça fait peur.
J'ai l'impression qu'en 26 ans,
je n'ai pas vu vraiment même de changement incroyable dans la condition mise
(35:44):
dans la place de la femme africaine en Afrique.
Trop triste. Je ne sais pas si c'est moi, je suis trop pessimiste,
mais je ne les ai pas vues.
Et pour moi, ça vient renforcer, en fait, les principaux défis déjà qu'on avait
par rapport à cette idée panafricaine.
(36:05):
Par exemple, l'influence des puissances extérieures.
Tu vois comment ces anciennes colonies là, colonisateurs les France,
Angleterre continuent d'influencer nos choix politiques mais aussi cette place
qu'on donne à ces femmes parce que c'est très hypocrite tu vois oui,
(36:25):
en Europe, t'entends partout même aux Etats-Unis, pas importe n'importe quel
continent, vous me citez oui,
liberté des femmes machin truc,
féminisme tout ça, parité, parité ci parité ça.
Mais on a vu que ça ne les arrangeait pas que les femmes aient plus de pouvoir
et qu'ils ne vont rien faire pour que ce soit le cas en Afrique.
(36:47):
Avant qu'ils arrivent en Afrique, c'était comment ?
Les femmes avaient beaucoup de pouvoir, que ce soit des pouvoirs politiques,
que ce soit par rapport aux finances, que ce soit par rapport au gouvernement,
que ce soit militairement parlant.
Mais ils sont venus pour rendre nos femmes quoi ?
Des esclaves, abuser d'elles, profiter d'elles. Et elles ne servaient qu'à ça.
(37:08):
Le reste, on ne veut pas vous entendre parler, on ne veut pas vous entendre prendre de la place.
Moi, en Afrique, là, là, sur quelques recherches que j'ai faites,
les pays africains qui avaient même des lois pour la parité,
tu peux les compter sur les doigts d'une main. Il n'y en a pas beaucoup.
Et encore une fois, ça arrive très tardivement. Moi, le dernier,
dernier, dernier, dernier que je me rappelais et qui, dans son discours politique,
(37:32):
il en parlait constamment, c'était l'ex-président Abdel Aïwad au Sénégal,
où c'était un grand mouvement de oui, non, même dans le pouvoir politique et tout.
Il fallait chercher à avoir ce 50-50, à avoir, juste pas que ce soit une histoire
de chiffres ou de nombres, mais vraiment à leur donner la place et les connaissances
qu'il faut pour qu'elle soit à cette place.
(37:54):
Donc, pour moi, tant qu'on a ces grandes anciennes puissances coloniales,
et les autres nations puissantes comme la Chine ou les États-Unis,
c'est eux-là, c'est un autre débat même, qui continuent d'influencer tous nos
choix politiques, économiques, sociaux et tout.
Ça va être difficile d'arriver à une vision commune, mais aussi de renforcer
(38:16):
notre identité panafricaine.
Car on oblige littéralement, on met à genoux nos pays africains pour faire des
concessions à ces puissances extérieures pour obtenir des choses comme des financements
ou des partenariats stratégiques ou je ne sais quoi.
Donc le néocolonialisme économique, ça existe.
Ça existe toujours et ça nous limite partout. Ce n'est pas qu'une question d'économie,
(38:39):
mais ça limite toute notre autonomie et ça freine le modèle de développement
véritable dont on a besoin en tant qu'Africains.
Moi, je je pense que ça, c'est vraiment un problème fondamental qui ne va pas
changer tant qu'en plus de ça,
on n'a pas laissé la place aux femmes de participer à ce développement.
(39:00):
Je suis tout à fait d'accord avec toi du début à la fin.
En fait, quand on parle de diversité aussi, c'est ça, c'est qu'il y a des peuples
où vraiment les femmes étaient, comme je disais, le matriarcat,
le patriarcat, il y avait chaque peuple avec sa manière de gérer les choses, mais en toutes choses,
même le soir, on sait tous que les rois demandaient conseil à leurs femmes,
(39:23):
qu'ils faisaient autre chose.
Vraiment, la femme a toujours eu un rôle important, même dans la religion, même dans ce que tu veux.
Donc, je veux dire que c'est important aussi, comme on dit, de donner à César
ce qui appartient à César, pour pouvoir permettre aux choses de se remettre
en place véritablement.
Parce qu'on aura beau tout remettre, on aura beau essayer de remettre tout en
(39:48):
place concernant la diversité et comment faire en sorte de relever les défis qu'on a à relever.
Mais si on ne replace pas ça vraiment à la bonne place, c'est-à-dire qu'on ne
replace pas vraiment la place de la femme, on ne donne pas la place qu'elle
a réellement, je pense qu'on ne va pas s'en sortir.
Tu vois ? On ne va pas s'en sortir. Il faut vraiment que chacun reprenne sa place.
(40:12):
C'est un peu comme, je veux dire, un jeu d'échecs qui a été joué par des personnes avant.
Quand tu reprends le plateau, tu ne continues pas à jouer comme ça.
Tu replaces les coups tu vois, tu replaces les coups à leur place et puis tu
dis, bon, nouvelle partie donc c'est la même manière, c'est la même chose il faut replacer chacun,
à sa place, et puis essayer maintenant, par rapport aux diversités par rapport
(40:34):
à tout ce qu'il y a, essayer de voir comment on évolue, comment on avance ensemble en symbiose,
le but n'est pas de se dire qu'on va être tous pareils, c'est-à-dire on a tous la même culture non,
non, non, non, non, parce que par exemple Moi, dans ma culture,
on ne prépare pas du fromage, par exemple.
Moi, j'ai vu dernièrement comment les peuples préparent du fromage. C'est incroyable.
(40:54):
Je veux dire qu'il y a des petites richesses, des petites choses comme ça qu'on
met en pratique, qui sont pratiquées par les peuples autour de nous,
qui sont à remettre dans leur contexte afin de pouvoir évoluer ensemble.
La glace née n'est pas un problème. Mais je pense que l'idée,
(41:15):
là, c'est vraiment d'essayer de renforcer notre identité panafricaine c'est
sûr parce que on sait que les langues, les ethnies,
les politiques et tout ça sont vraiment venus nous séparer encore plus mais
c'est de se rappeler à chaque fois que,
(41:38):
On peut, grâce aussi à ce qu'on a appris aussi de l'Occident,
on peut trouver en fait des moyens en se basant sur, tout comme j'ai dit,
en replaçant les pions de l'échec qui est,
en se basant sur ça, on peut retrouver en fait une certaine forme de solidarité et d'énergie vraiment.
Une énergie vraiment positive et tu vois, une économie, une société vraiment
(42:02):
très circulaire, tu vois.
En fait, moi je vois ça comme, ok, toi tu sais faire de la maçonnerie,
d'accord, Nous, c'est la plomberie, etc.
Et puis, on construit vraiment, tu vois, on sort vraiment le château de terre.
Tu vois ce que je veux dire ? Parce que construire une maison,
c'est pas l'architecte qui lui, c'est les plombiers, lui, c'est les maçons,
(42:22):
lui, c'est les menuisiers. Non, on ne peut pas s'en sortir.
On a besoin de diversité. C'est notre force.
On a besoin de ça. Tu vois ? Et je
pense que c'est ça qui permet d'avoir différentes sonorités, de pouvoir.
Mais il y a un truc que j'aimerais dire, c'est que Les occidentaux,
ils ont une manière de savoir mixer nos richesses. C'est incroyable.
(42:44):
Je prends des fois, en fait, la musique.
Tu prends un arrangeur occidental là-bas, peut-être français,
américain, je ne sais pas.
Il va voyager dans l'Afrique il
va prendre différentes sonorités ce qui essaie de
nous diviser lui il prend ça et puis il arrange une musique tu te dis mais c'est
(43:05):
incroyable il te dit non là j'ai pris le balafon de tel pays j'ai pris tel il
t'explique des choses mais comment
lui il réussit à faire ça et nous on ne réussit pas à faire ça nous même,
parce qu'on a un brainwash tu vois on a un brainwash.
C'est ça, c'est que ton frère c'est ton ennemi Mais c'est pas ton ennemi,
(43:28):
Non, c'est ça, c'est ça. Mais tiens, moi, je veux que tu reviennes quand même
sur le point des femmes, parce que je pense que tu as dit un point très, très important.
Et ça, ça peut rentrer sur les défis vraiment contemporains dont l'Afrique devra
faire face aujourd'hui et aussi dans le futur.
Qu'est-ce que tu vois comme défis sociaux et économiques auxquels les femmes
(43:50):
africaines sont confrontées aujourd'hui même où on parle ? Aïcha !
Ça aussi, je sais que c'est un autre sujet, mais encore.
En fait, ça se place sur ce que tu disais, de redonner à César ce qui était à César.
Mais pour faire ça, je pense qu'on arrive à vous faire entendre aussi et à ce
qu'on le réalise, qu'il y a des défis qu'il faut qu'on fixe. Il y a ces...
(44:15):
Comment dire ? Ces résiliences qu'on doit redonner encore à la femme africaine,
et ces soucis qu'il faut qu'on fixe avant.
Donc j'aimerais bien... parce que la dernière fois tu m'avais parlé d'emploi
par rapport à ça, je ne sais pas si tu te rappelles mais je pense que c'est
important vraiment de voir les défis que les femmes sont confrontées,
on se donne rendez-vous à la semaine prochaine pour la suite de l'épisode.
(44:42):
T'es d'accord ou pas ? On a oublié des choses ? Viens, on en discute en DM sur
notre Instagram On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle conversation et puis c'est...
Music.