durée : 00:58:48 - Les Grandes Traversées - Qu'a fait Churchill dans l'entre-deux-guerres ? Secrétaire d'État aux colonies puis Chancelier de l'Échiquier, l'homme devient politique. Il reste historien, écrit "The World Crisis" et se méfie de l'ombre fasciste qui avance sur l'Europe.
Soldat né, Churchill était déjà, durant la Première Guerre mondiale, Premier Lord de l'Amirauté. Après son renvoi faisant suite au désastre des Dardanelles, le militaire s'impose en homme politique durant l'entre-deux-guerres en préparant la défense de l'Angleterre contre la montée du nazisme. Dans cet épisode, la visite des War Rooms de Londres, qui abritaient les états-majors ainsi que le cabinet de guerre du gouvernement britannique durant la Seconde Guerre mondiale, anime le récit d'un Churchill chef de guerre, symbole d'espoir avant la victoire. Lui collent à la peau son mauvais caractère, mais surtout son courage, aujourd'hui consacré.
L'homme de la plus belle heure
"Le Herr Hitler a prétendu qu'il pouvait tordre le cou de l'Angleterre comme le cou d'un poulet". Et Churchill montre son cou, qui est un cou de taureau, comme ça, et dit, "hein, quel cou !" Et puis, il se montre lui-même et il dit, "quel poulet" !" L'écrivain Jean Blot relate la prestance, et les indéniables qualités oratoires de Winston Churchill. Nul doute à ses yeux que l'homme a sauvé l'humanité et marqué les générations qui l'ont côtoyé. "C'est aussi l'homme qui a formulé de la façon la plus belle et la plus définitive ce qu'il a d'ailleurs lui-même, je crois, appelé "their finest hour", c'est-à-dire l'heure la plus belle où vraiment l'espoir de l'humanité s'est trouvé concentré sur cette petite île qu'est l'Angleterre."
Belliqueux plutôt que belliciste
L'historien et biographe du "vieux lion" François Kersaudy écarte l'idée que Churchill aurait été un va-t-en-guerre : "Churchill, c'est un belliqueux quand la guerre est déclarée, mais ça n'est pas un belliciste. C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui va faire de son mieux, avant les deux guerres d'ailleurs, pour éviter que la guerre ne se déclare. Mais alors, une fois qu'elle est déclarée, alors là, il devient effectivement belliqueux."
N'étant pas passé par l'état-major faute d'y avoir été accepté, Churchill n'a pas reçu de formation en stratégie militaire. Il prend pourtant les devants et s'improvise stratège, tout en évitant les dérives autoritaires, raconte encore François Kersaudy. "Comme ce n'est pas Staline, comme ce n'est pas Hitler, comme ce n'est pas un dictateur, lorsqu'il a des idées stratégiques un petit peu farfelues ou diplomatiques, du reste, il y a autour de lui des gens dévoués, pondérés, des vrais professionnels, eux, qui le retiennent par les basques et qui lui indiquent assez clairement ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire."