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August 26, 2024 69 mins

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L'agriculture peut-elle vraiment prospérer dans un système capitaliste ou anarchiste? À l'occasion du festival Constellation, nous explorons cette question cruciale avec nos invités Gaël, ancienne maraîchère bio, Noémie, syndicaliste à l'IWW, et MIMS du CRAPAUD. Ensemble, nous discutons des luttes pour la subsistance collective face à l'exploitation et l'importance de la terre dans la critique du capitalisme. Nous témoignons également de notre soutien aux luttes décoloniales et contre les pratiques génocidaires à travers le monde.

Nous plongeons ensuite dans les grandes ruptures historiques de l'agriculture, de la privatisation des terres communes en Angleterre à l'impact destructeur de la Révolution verte. Pourquoi la transition vers l'agriculture productiviste a-t-elle des conséquences si désastreuses sur la biodiversité et le climat? Nous abordons également les défis et opportunités de l'agriculture urbaine, notamment la réappropriation des espaces verts et la création de jardins collectifs en milieu urbain. Des initiatives comme celles du Crapaud à l'UQAM montrent comment l'agriculture urbaine peut s'intégrer dans le tissu social en restant vigilante face à la gentrification.

Enfin, nous discutons des modèles de panier familial et des défis que rencontrent les petites fermes locales face à des entreprises comme Lufa. Comment diversifier les syndicats agricoles au Québec et renforcer les liens entre les petites fermes biologiques et l'agriculture urbaine pour une lutte efficace contre le capitalisme? En politisant le jardinage et en multipliant les initiatives collectives, nous visons à bâtir un monde plus résilient face aux défis climatiques et économiques. Rejoignez-nous pour cette discussion essentielle et inspirante. Bonne écoute!

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Mark as Played
Transcript

Episode Transcript

Available transcripts are automatically generated. Complete accuracy is not guaranteed.
Host (00:04):
Salut, bienvenue sur l'Orage, le podcast de
l'organisation révolutionnaireanarchiste.
Après une petite pause estivale, on sort cet épisode à
l'occasion du congrès del'organisation qui se tient le
24 et 25 août 2024.
C'est un épisode aussi spécial,car c'est le premier qu'on a
enregistré publiquement.
C'était lors du festivalConstellation, le 25 mai dernier
.
Dans cet épisode, on va parlerd'agriculture au sein du

(00:27):
capitalisme, avec des militants,des activistes et des
agricultrices.
Alors, bonne écoute et à trèsvite.

(01:02):
Bienvenue tout le monde pour cepodcast dédié au travail
agricole, à l'agriculture.
On l'a sous-nommé, "entreespoir de subsistance collective
et exploitation, parce qu'on vaparler de tous ces enjeux-là
aujourd'hui.
Merci à nos invités, à toutesles personnes qui vont parler,
merci à vous.
Je suis accompagné aujourd'huide Gaël, qui était exploitante

(01:25):
agricole, maraîchère bio àRepentigny pendant trois ans,
qui a fait un mémoire critiquesur le modèle bio-intensif et
les modèles agricoles en général.
En ce moment, on va parler pasmal de constats agricoles avec
elle, avec Noémie, syndicalisteà l'IWW depuis 2017, qui
travaille sur les questions destravailleuses et travailleurs

(01:46):
temporaires immigrants.
On parlera aussi du travailagricole qui est fait beaucoup
au Québec par les personnesvenant du Sud, et avec MIMS du
CRAPAUD, de l'UQAM plus, pourparler des enjeux d'agriculture
communautaire, d'agricultureurbaine et militante.
Donc, je tenais déjà àremercier toutes les

(02:08):
organisateuristes deConstellation.
Merci aux invités, merci Istvanpour tout ça, à toutes celles et
ceux qui font la bouffe, quitiennent des stands, etc.
Pour faire ce festivalanarchiste.
J'aurais un mot aussi pourremercier toutes les personnes
qui s'impliquent en ce momentdans les campements contre le
génocide qui se passe enPalestine.
Merci pour leur énergiecollective, merci pour leur

(02:31):
force apporter du soutien,apporter du soin.
Aussi, le podcast de l'orage.
C'est un podcast francophonequi parle d'anarchisme, qui
parlent des milieux et desluttes anarchistes.
On est principalement tou s deshabitantes de Tiohtià:ke.
Donc, je trouvais ça importantaussi de rappeler qu'on supporte

(02:53):
et qu'on apporte notre soutienaux luttes décoloniales, d'ici
et d'ailleurs, aux luttes despremières habitantes et premiers
habitants face aux crimesincessants de vol, de fraude,
d'abus et de dépossession.
En tant qu'anarchistes,écologistes, paysans, paysannes,
nous voulons affirmer ici aussinotre soutien aux luttes contre
le déploiement étatique depratiques génocidaires fondées
sur l'exclusion etl'assimilation forcée des
communautés autochtones.

(03:13):
On se doit aussi de reconnaîtrequ'on a des pratiques et
parfois des envies qui vont dansle sens colonial et notamment,
quand on parle d'agriculture,quand on parle de reprise de
terre je pense qu'on va enparler un petit peu aujourd'hui
c'est quelque chose qu'il fautquestionner au sein même de nos
milieux libertaires.
Donc, l'anticapitalisme et lespratiques de subsistance

(03:34):
autonome ne peuvent êtreséparées de l'anticolonialisme.
Pour ce qui est du format, onva essayer de vous faire
participer.
Donc, je vais commencer par unpetit peu introduire le sujet.
Pourquoi on parle d'agriculturedans un festival anarchiste?
A mon sens, c'est un peudifficile de passer à côté de la
question de la terre et del'agriculture si on veut une
critique efficace du capitalisme.
On va déjà rappeler que lesystème d'exploitation actuel
prend sa source dansl'accumulation primitive, dans

(04:04):
l'expropriation et ladépossession des peuples ne sont
pas des événements passés, maisaussi des réalités
d'aujourd'hui.
Il faut nous organiser pourcontrer les gouvernements et les
capitalistes dans leurdynamique d'appropriation et de
dépossession.
En réaction à cette dépossessiongénéralisée, ça fait quand même
pas mal d'années qu'on entendparler dans nos milieux de
retourrise de terre, deréapprendre des savoir-faire
cruciaux pour l'autonomie.
Il y a quand même pas mal deamis qui partent en région ou

(04:26):
qui se mettent au jardinage,même ici, en espérant retrouver
un petit peu plus d'autonomie.
Il y a aussi l'agriculture bioqui prend de l'essor au
soi-disant Québec, notamment,avec une pensée qu'on peut
qualifier de petite bourgeoise,de faire des modèles bien écol,
rentable économiquement.
Il ne faut pas oublier que,sous ces belles images de fermes
dans les cantons de l'Est, lamajorité des fermes qui

(04:48):
produisent des végétaux, donc onva principalement parler
aujourd'hui des personnes quiproduisent des céréales
no-transcript à cause despressions des marchés

(05:10):
capitalistes.
Pour toutes ces raisons, onvoulait discuter avec vous et
avec les intervenantes etintervenants de ces réalités du
travail agricole et des horizonsde dépassement pour une
autonomie, construire ensembleet sans les capitalistes.
En ce qui concerne le format, onva essayer de faire comme trois
grosses parties Une partie surle constat d'aujourd'hui, puis
ensuite sur les réactions, lesluttes qui se passent, et on va
essayer de rêver un petit peusur la fin, pour voir quels sont

(05:32):
les modèles de dépassement,qu'est-ce que ça pourrait être
un travail agricole émancipateurde subsistance collective et
autonome, donc d'être là.
Et je pense qu'on va commenceravec des questions un peu
spécifiques pour introduire nosinvités.
Donc, je vais commencer parGaëlle.
J'ai une question pour toiEst-ce que tu pourrais faire un
bref historique des ruptures del'agriculture en lien avec le
capitalisme?

(05:53):
et c'est quoi le panoramaactuel dans la production de
nourriture dans les paysoccidentaux, et plus précisément
au soi-disant Québec?

Gael (05:58):
Ok, une question très, très simple.
Bonjour, merci beaucoup dem'avoir invitée ici.
Quand on parle de rupture, enfait, c'est un petit peu un
retour historique sur commentl'agriculture s'est construite,
parce que c'est pas juste despaysans avec des beaux arbres et

(06:20):
des beaux papillons.
L'agriculture, elle, est liée àl'histoire du capitalisme et de
la propriété privée, depuis ledébut de ce système
économique-là.
Donc, on peut parlereffectivement de trois ruptures.
Ça va être un peu universitaire, désolée, j'ai fait mon mémoire
là-dessus, mais en gros, ça acommencé.
On est sorti un peu del'agriculture de subsistance,

(06:41):
qui est encore majoritaire dansla plupart des pays du Sud, qui
nourrit la majorité de lapopulation mondiale encore.
Mais dans les pays occidentaux,la première rupture par rapport
à cette agriculture desubsistance, ça a été vraiment
la dépossession des paysans desterres communes en Angleterre,

(07:02):
avec les enclosures.
Donc, c'est vraiment le systèmecapitaliste qui s'est créé sur
la dépossession de ces terres-là, où les paysans fonctionnaient
ensemble, se donnaient deschamps quand il y en avait
besoin, avaient des endroits oùils pouvaient tous ramasser de
façon collective.
Donc, on a privatisé cesterres-là, on les a dépossédées
de ça et on leur a demandé depayer un loyer pour pouvoir les
utiliser, ce qui a amené lapremière phase d'ouvriers

(07:25):
agricoles qui devaient êtreexploités pour sortir un salaire
, pour pouvoir se nourrir, etnon plus être indépendants et
autonomes dans leur propresubsistance.
Mais ça ne nous a pas suffi.
En Europe, on a des petits pays.
Ça ne nous suffisait pas.
Donc, on est allés voirailleurs et on a fait une
deuxième rupture, qui était lacolonisation d'énormes terres
qu'on a considérées comme étantvierges, qui étaient pourtant

(07:47):
habitées et cultivées à leurmanière, par plein de
populations différentes, pleinde peuples différents.
Donc, cette autre rupture, quis'est passée vraiment dans le
siècle suivant, au XVIIIe siècle, on le connaît tous en Amérique
du Nord, en Afrique, enAmérique du Sud, on le connaît
tous en Amérique du Nord, enAfrique, en Amérique du Sud, où
on a vraiment utilisé cesimmenses cités-là pour pouvoir

(08:07):
faire une agriculturecomplètement extensive.
Donc, ça veut dire qu'on neréfléchissait pas à ce qu'on
détruisait, on ne réfléchissaitpas à la productivité de ce
qu'on faisait.
On faisait juste des immenseschamps, on déforestait, on
sortait des populations de cespaysages-là pour pouvoir
réimporter des céréales, desmarchandises, du coton, etc.

(08:30):
Dans les pays d'Europe et doncconstruire la richesse de ces
pays-là là-dessus.
Et puis, la dernière rupture,qui est un peu plus récente,
mais qui a encore ses effetstrès violents.
Chez nous, c'est la Révolutionverte, où non seulement on est
resté dans ces pays-là, mais enplus on a voulu leur imposer une
agriculture productiviste,extrêmement mécanisée,

(08:52):
extrêmement combustible, baséesur le fossile et les autres
combustibles, où on a rendudépendants complètement tous les
petits paysans qui persistaientà des semences qui ne pouvaient
pas se reproduire, à dessemences qu'il fallait racheter
à tous les ans.
Donc, on recrée une autredépendance financière auprès de
toutes ces populations-là, surdes terres qui deviennent de
plus en plus appauvries, qui ontbesoin de plus en plus

(09:14):
d'apports, qui sont externes,qui sont encore liés, encore une
fois, aux combustibles fossiles, tout fossiles, tout ça pour
porter cette marchandisationvers l'exportation mondialisée.
Donc, on arrive vraimentaujourd'hui là.
Tu me demandais un peu un pointde vue actuel.

(09:35):
L'agriculture, aujourd'hui,c'est une des premières raisons
pour laquelle les changementsclimatiques arrivent la perte de
biodiversité.
On est à une perte de 67% desespèces liées à la production
agricole en ce moment dans lemonde.
Et cette agricultureconventionnelle dont tu parlais,
elle est majoritaire, elle estgrandement majoritaire, elle est
imposée dans la plupart despays et elle est rarement faite
pour la subsistance àl'intérieur de ces régions-là,
tout est basé sur de laproduction intensive, notamment

(09:57):
pour nourrir du bétail dans desconditions complètement atroces.
Donc, on en est là, c'est unconstat assez apeurant, que ce
soit pour l'exploitation despeuples, des écosystèmes et de
toutes les forcesgéo-biochimiques de notre
planète.
Et au Québec, effectivement, ily a un petit renouveau depuis
quand même les années 60-70,avec un mouvement bio qui s'est

(10:18):
construit sur de la solidarité.
Il y a des fermes bio quipersistent depuis quand même de
nombreuses années et qui ont unformat familial sur courte
échelle, qui se fait un peuprendre par une nouvelle vague
depuis les années 2000, avecnotre cher Jean-Martin Fortier,
qui est un entrepreneur star del'agriculture bio rentable, qui
nous a promis de sortir unsalaire de classe moyenne avec

(10:41):
moins d'un hectare.
Ça a motivé beaucoup de jeunes,c'est tant mieux.
Ça a donné l'impression quec'était possible pour beaucoup
de générations, c'est tant mieux.
Mais c'est un modèle qui,encore une fois, n'est pas
viable, qui est encore basé surdes intrants externes très, très
importants.
On pourra en parler de façonplus approfondie, mais pour
l'avoir testé, c'est pasnécessairement.
Je ne dis pas du tout que jeconnais complètement la

(11:04):
situation au Québec, vous pouvezl'entendre, je suis française.
Je vais m'arrêter là, maisvoici ma petite vision.

Host (11:11):
Merci pour ce petit panorama actuel.
On parlera de ton expériencedans une ferme dans laquelle tu
as travaillé en coopérativependant 4 ans Maintenant.
Tu parlais de comment on estvenu à faire la révolution verte
, d'être dépendant des engraiset du travail pas cher.
Je pense que c'est un aspectvraiment important que des

(11:31):
ouvriers et ouvrières agricolessoient vraiment payés très peu
cher, ce qui attire vraimenttrès peu de personnes à
travailler dans ces milieux, etsouvent, les fermiers
conventionnels qui produisentdes céréales, des légumineuses
et des légumes font appel ducoup à des personnes migrantes
avec des visas très, trèsprécaires.
Ça, noé, est-ce que tu pourraisnous en parler un petit peu?

Noe (11:52):
Oui, absolument, en fait.
D'abord, ce qu'il fautcomprendre, c'est que le
mouvement de population de fairevenir des travailleurs migrants
pour travailler dans les champs, ce n'est pas un phénomène qui
est nouveau.
Le premier programme enagriculture qui faisait venir
des travailleurs migrants datede 1966.
Ce programme-là est toujours envigueur, sensiblement inchangé
depuis.

(12:12):
Donc, c'est des programmes quifont déplacer des gens pour une
période temporaire qui va dequelques mois à un maximum de
neuf mois par année pour lesprogrammes spécifiques de
travailleurs agricolessaisonniers.
Puis, les gens viennent iciavec un permis de travail fermé,
c'est-à-dire qu'ils ne peuventpas changer d'employeur.
En fait, il a fallu attendrejusqu'à 2019 pour que le

(12:34):
gouvernement crée unealternative, parce qu'en fait,
le permis de travail fermé esttrès Pardon, ça m'a déconcentrée
.
Le permis de travail fermé créeun rapport de pouvoir qui est
extrêmement disproportionné, enfait, entre les travailleurs
travailleuses et les employeurs,parce que, bon, les gens sont
coincés.
Là, on est vraiment dans unnouveau rapport de servage, en
fait.
Donc, les gens sont coincés,ils peuvent pas changer d'emploi

(12:54):
, sinon ils risquent de perdreleur statut d'immigration, se
retrouver sans papiers sur leterritoire canadien.
Puis ça, c'est un phénomène quiest quand même assez commun.
Donc, donc, voilà, en 2019, legouvernement a créé la première
alternative, en fait, qui permetaux travailleurs de changer
d'emploi.
Ça s'appelle le permis detravail ouvert pour travailleurs
vulnérables.
C'est en fait les travailleurset travailleuses qui vivent des
violences sur le milieu detravail et qui sont en mesure de

(13:16):
le démontrer, pour avoir despreuves qu'on vit de la violence
sur son milieu de travail,peuvent obtenir de la part du
gouvernement un permis qui leurpermet de travailler pour
n'importe quel employeur de leurchoix pendant un an.
Bon, tout ça a causé pleind'autres problèmes, parce que le
permis de travail ouvert pourtravailleurs vulnérables ne
donne pas nécessairement accès àla RAMQ, ne donne pas

(13:37):
nécessairement accès à unlogement, parce qu'en fait,
quand les gens viennenttravailler sur nos terres, ils
arrivent ici, ils ont unlogement fourni par l'employeur.
Donc, quand vous allez sur desproductions agricoles, vous
allez voir en arrière, lespetites maisons, les petites
cabanes.
C'est généralement les maisonsdes travailleurs étrangers
temporaires.
Donc, ils ont une maison.
L'employeur doit fournir desassurances privées pour les

(14:00):
trois premiers mois.
Ensuite, ils ont accès à laRAMQ en théorie, mais là, quand
on sort, on s'extrait de ceprogramme-là, mais là on se
retrouve sans logement.
Il faut retrouver un emploi surle marché régulier, donc, il
faut faire ses CV, aller porter.
Il y a quand même beaucoup debarrières culturelles qui ne
sont peut-être pasnécessairement évidentes à

(14:22):
surmonter pour certainespersonnes.
En termes de problématiques, onvoit de tout sur nos
exploitations agricoles.
On parle de non-paiement desalaire, évidemment,
non-paiement des heuressupplémentaires, parce que ça
n'existe pas dans le domaineagricole, les heures
supplémentaires.
Il y a des enjeux deharcèlement, harcèlement
psychologique, harcèlementsexuel, beaucoup de cas

(14:43):
d'agression sexuelle en milieude travail, parce que t'es
coincé là, tu peux pas t'enaller.
Donc, encore une fois, on estdans un nouveau rapport
d'esclavage, de servitude etd'esclavage aussi, carrément.
Donc voilà, il y a beaucoupd'enjeux de violences physiques
en milieu de travail, desaccidents de travail qui sont
pas déclarés par l'employeur,des employeurs qui refusent

(15:03):
d'emmener les travailleurs àl'hôpital quand ils sont malades
ou blessés, des conditions detravail dangereuses, exposition
aux pesticides, tout ce genre dechoses-là.
Puis, évidemment, les gensviennent des pays du Sud.
Généralement, les travailleursagricoles viennent de l'Amérique
latine, guatemala, mexiquesurtout, mais on voit que ça
s'étend de plus en plus àdifférents états.

(15:24):
Donc, il y a les barrièreslinguistiques aussi qui font que
ça complexifie.
On est super isolégéographiquement.
Donc, il y a beaucoup, beaucoupde problèmes de santé mentale
chez les travailleurs étranges,temporaires, parce que, bon, tu
es loin de ta famille pendantneuf mois, tu ne vois pas tes
enfants.
Ce n'est pas évident.
Ce ne sont pas des conditionsqui sont très favorables.
Puis, tantôt, gaëlle parlait dedépossession des terres.

(15:45):
En fait, on voit exactement cemême phénomène-là justement en
Amérique latine Mexique,guatemala, honduras où nos
minières canadiennes vont là-basexproprier des paysans de leurs
terres.
Donc, les gens sont obligés dese déplacer en ville.
Il n'y a pas nécessairementd'emploi pour tout le monde.
Donc, ultimement, les gens seretrouvent à être incité, en

(16:11):
fait, à venir travailler dansnos champs ici, parce que, bon,
tant qu'on peut pas délocaliserla production, on va délocaliser
les travailleurs travailleusespour être en mesure de maintenir
les coûts faibles.
Donc donc, ça ressemble un peuà ça, c'est un peu décousu mon
truc, mais tu parles vraiment dusud du québec, généralement sur
montérégieest en Montérégie.

Host (16:23):
Est-ce que tu travailles dans un endroit comme quelconque
.

Noe (16:25):
Non, en fait, c'est partout .
Justement, on a beaucoup entête, le Saint-Rémy, la
Montérégie, mais de plus en plusles travailleurs étrangers.
Déjà, d'une part, il y a deplus en plus de travailleurs
étrangers dans tous les secteursde l'économie.
Ce n'est vous allez dans un TimHortons en région, je vous
garantis, la moitié des genssont sur un permis de travail
fermé.
Puis, comme je le nommaistantôt, il y a une

(16:48):
multiplication des pays sources.
Donc, les gens ne viennent plusseulement, justement, en
Guatemala, au Mexique, maisaussi Cameroun, tunisie.
Puis, tu sais, il y a desspécialisations.
Donc, on voit beaucoup de gens,justement de Tunisie, qui sont
recrutés pour venir travaillerdans tout le secteur, que ce
soit soudure, la métallurgie oule secteur industriel au sens

(17:09):
large.
Cameroun, on va être plus dansles trucs de, les gens vont
venir pour les soins auxpersonnes.
Philippines, même chose, lestravailleurs domestiques.
Donc, il y a vraiment dessur-spécialisations, disons,
dans certains secteurs où lesgens vont être recrutés pour un
certain type d'emploi.
Mais voilà donc, de plus enplus, dans toutes nos industries
, il y a des gens qui sontembauchés avec des permis de

(17:30):
travail fermés.
Donc, c'est pas propreuniquement à la Montérégie,
c'est partout.
au Québec, on a été appelé iln'y a pas si longtemps, par des
gens au fin fond de la Bitsibi,j'étais comme mon Dieu.
Donc voilà, il y a vraiment cetélargissement-là du recours aux
travailleurs migrants.
Puis, bon, évidemment, il y ades avantages à ça Pour les

(17:51):
employeurs d'avoir untravailleur qui va être là pour,
parce que dans le secteuragricole, on est là pour
quelques mois, mais dansd'autres secteurs, notamment
dans la transformationalimentaire, on peut être ici
jusqu'à un maximum de trois anssur un visa, avec un permis
fermé.
Donc, ça peut être avantageuxpour les employeurs de se dire
bien, pendant trois ans, je vaisavoir quelqu'un d'assuré à ce
poste-là, la personne ne pourrapas s'en aller.
Donc, quand on a des emploisqui sont plus difficiles à
combler parce que les conditionsde travail sont meilleures,

(18:14):
sont mauvaises, en fait, sontpas meilleures, sont mauvaises
parce que les conditions detravail sont mauvaises, ça crée
un incitatif, en fait, à forcerles gens à faire ce travail-là
Et dans l'agriculturegénéralement, c'est des travaux
qui concernent vraiment très,très physique de ramassage,
surtout de récolte.

Host (18:32):
En fait, on voit beaucoup dans les champs, par exemple, de
laitue, etc.
Des personnes qui font ça toutela journée, etc.
Donc, on imagine qu'il y a trèspeu de personnes qui peuvent le
faire et on s'assure avec despersonnes avec des permis fermés
, qu'elles ne peuvent pas sortirde ça.
Mais je pense qu'on parlera desconditions de travail de ces
personnes avec toi un petit peuplus tard.

(18:52):
Donc, sur ce constat un petitpeu moche de l'agriculture
aujourd'hui, on va peut-êtredemander à Mims par rapport au
crapaud, est-ce que du côtécommunautaire, est-ce que du
côté de l'agriculture urbaine?

Mims (19:12):
on a un constat un peu plus, un peu plus joyeux
d'espoir et de limites, en fait,de l'agriculture communautaire
que moi, je constate.
En fait, faire de l'agricultureen contexte urbain, ça vient
avec un paquet d'enjeux et dedéfis, notamment, notamment,
l'enjeu de l'espace, l'enjeuaussi de la disponibilité de
l'espace, mais aussi de laqualité des espaces disponibles.

(19:33):
On peut penser au fait que, depar une présence de plusieurs
siècles d'urbanisation,d'industrialisation, on a
souvent des sols qui sontcontaminés en ville, que ce soit
par, justement, la présenced'industrie, mais aussi la
question des dépotoirs.
Il y a également le fait que,en ville, bien, on a un paquet

(19:53):
de microclimats, on n'a pas desconditions qui sont optimales
comme dans un beau champ del'Estrie ou de la Montérégie,
plein soleil, avec des terresfertiles, l'estrie ou de la
Montérégie, plein soleil, avecdes terres fertiles.
Ça complexifie en fait lesmanières de faire de
l'agriculture en milieu urbain.
Il y a la question de labiodiversité aussi.
La biodiversité en milieuurbain et en milieu périurbain

(20:18):
ou en milieu ruraux, c'est pasla même chose.
Puis, il y a un paquet derelations trophiques, puis de
processus écologiques qui sontnécessaires au support de nos
systèmes agricoles, au supportde l'agriculture, qui sont
impactés par, justement, lesmilieux urbains, la pollution,
les impacts de l'humain sur cesréseaux-là, puis qui viennent

(20:41):
encore une fois, complexifier lamanière de faire de
l'agriculture en contexte urbain.
Il y a la question del'accessibilité à l'eau, il y a
la question aussi des intrants.
L'agriculture urbaine demandebeaucoup d'intrants qui viennent
de l'extérieur parce que, bienévidemment, c'est pas sur de
l'asphalte et du béton qu'on vafaire pousser des aussi tout ce
qui est les services depollinisation, puis de fertilité

(21:05):
des sols par la micro-fond,donc l'ensemble des petits
organismes qui habitent dans lessols et qui font rouler le
cycle de la matière organique etqui permettent d'avoir une
fertilité qui va supporter descultures qui vont pouvoir être
assez productives pour nousnourrir.
Mais en même temps, d'un côté,comme plus du côté de l'espoir
et des choses à construire,l'agriculture urbaine amène

(21:29):
toute la question de laréappropriation des espaces
urbains, du tissu urbain de laville par les communautés, de
potentiel qui émerge de ça.

(21:49):
Au lieu de faire pousser descondos, on pourrait faire
pousser des grands jardinscollectifs pour nourrir les
communautés qui habitent autourde ces jardins, qui pourraient
s'impliquer dans ces jardins-làpour, justement, créer du lien
social, créer des réseaux desolidarité, nourrir justement
les solidarités et lesrésistances.
À travers des pratiques commeça, on est aussi dans un

(22:10):
contexte, depuis plusieursannées, de vraiment
multiplication des initiativesd'agriculture urbaine.
Il y a beaucoup de choses quisont apparues, qui sont essayées
, il y a beaucoup de nouvellesidées que les gens essaient de
mettre en place, de voir bon,est-ce que ça fonctionne, est-ce
que ça ne fonctionne pas, quelsconstats, quelles solutions,

(22:31):
quels apprentissages on peutsortir de ces initiatives-là.
Puis, on est aussi dans uncontexte de comme un grand
intérêt, un intérêt renouvelé ouun intérêt plus marqué en fait,
des personnes qui habitent enville pour l'agriculture urbaine
, pour le jardinage.
On l'a vu exploser pendant lapandémie, tout le monde s'est

(22:51):
trouvé un nouveau pouce vert etun nouvel intérêt pour cultiver
des petits potagers, quis'essoufflent un petit peu
depuis, parce que c'est bienbeau, justement, rêver
d'autosuffisance, rêver desouveraineté alimentaire,
d'autonomie, de faire del'agriculture urbaine, de

(23:11):
jardinage, mais après, il y a laconfrontation avec la réalité
matérielle et les difficultésqui viennent avec ça, et, en
fait, c'est pas si facile,surtout en contexte urbain.
Mais aussi, tu sais, il y abeaucoup d'espoir là-dedans,
parce que ça adresse aussi desenjeux comme la relation des
citadins et des citadines à labiodiversité, à l'environnement,

(23:33):
à la nature en général, souventdans les villes, dans des
environnements qui sont très,très modifiés, qui sont très,
très béifiées, qui sont très,très bétonnisées, asphaltées.
Bien, la relation de proximitéà l'environnement, puis
qu'est-ce que c'est?
elle n'est pas la même, puis ona peu de contact, en fait, avec

(23:53):
c'est quoi?
l'environnement?
Puis, le fait de faire del'agriculture urbaine, c'est une
manière d'entrer en contact,d'entrer en lien avec les
organismes vivants, plantes etanimaux, qu'on côtoie au
quotidien mais qu'on ne voit pasforcément.

Host (24:09):
Oui, puis, comme tu disais , ça fait aussi du lien avec les
humains aussi autour, quifréquentent les lieux, etc.
Mais je vais peut-être partirsur ça parce que j'ai
l'impression qu'il y a vraimentplein d'agriculteurs urbains
aujourd'hui, surtout à Montréal,avec différents enjeux.
Je pense que je place plus lecrapaud sur ce fait de créer du
lien autour d'espace, desensibiliser à des enjeux, etc.

(24:29):
Mais aussi une agricultureurbaine très commerciale.
Et là, aujourd'hui, jeregardais sur mon YouTube, la
première pub c'était l'UFA.
Peut-être que je recherche tropde trucs sur l'agriculture, mais
j'ai l'impression qu'ils fontune agriculture très commerciale
où les personnes quitravaillent sont des ouvriers
agricoles spécialisés qui vontfaire une tâche toute la journée
, qui sont dans des serres ultrachauffées.

(24:50):
La plupart du temps, elles nefont que des produits à haute
valeur ajoutée, tandis que despaysans paysannes font un peu de
tout, dont des tomates et desconcombres, mais l'UFA se
caractérise là-dessus puisachète pour pas cher dans
d'autres fermes oùl'exploitation est aussi
maximale, fait que j'ail'impression que l'agriculture
urbaine, ça représente beaucoupde choses, mais on est entouré

(25:18):
de tout ça et je pense que ça,le crapaud, représente une autre
façon de voir et de fairecommunauté.

Mims (25:20):
À partir du moment, on a vraiment une approche qui est
différente justement parce que,tu sais, on est un collectif.
Le CRAPO, c'est le collectif enagriculture urbaine et en
aménagement paysager etagriculture urbaine durable, et
nous, on a vraiment une approcheen autogestion collective.
Nos jardins sont collectifs,puis c'est qu'on travaille
ensemble, en équipe, dans commel'ensemble des parcelles de
jardins Fait que c'est trèsdifférent de, par exemple, les

(25:41):
jardins communautaires où chacuna son petit espace, c'est son
petit espace qui lui appartient,il s'occupe de son petit espace
et ça finit là.
Ou d'initiatives, vraiment,avec visée commerciale,
productive, et où les gens n'ontpas de bonnes conditions de
travail ni de très bons salaires.
Ça détonne aussi parce qu'oncrée une communauté autour de

(26:03):
ces espaces de jardinscollectifs justement.
On crée une communauté autour deces espaces de jardin
collectif-là Et c'est toutl'enjeu de la coexistence, la
cohabitation avec la fauneurbaine, comme je l'appelle.
Ça fait que ça va être.
Nous autres, on est situés surle campus des sciences de l'UQAM
, ça fait que ça va être autantla communauté universitaire mais
aussi la communauté du quartier, donc les gens qui habitent
autour et qui fréquentent cesespaces-là, ça va être aussi

(26:24):
toutes les personnes précarisées, marginalisées, en situation
d'itinérance, qui fréquententces espaces-là et qui s'y
investissent aussi à travers letemps.
On a beaucoup de nos membres aucrapaud qui sont des personnes,
justement en situationd'itinérance, qui viennent
utiliser comme des lieux de vienos jardins, puis qui viennent
s'impliquer et participer demanière ponctuelle au jardinage,

(26:47):
aux récoltes, aux faits desemée.
Puis, nos jardins, ils sont pasclôturés comme les jardins
communautaires, ni canassés, ilssont vraiment accessibles dans
la perspective que, comme, toutle monde se sente le bienvenu
dans cet espace-là, ils sententqu'ils puissent mettre sa petite
contribution, qu'elle soit trèsponctuelle, très brève ou sur

(27:08):
la plus longue durée.
Puis, c'est aussi uneperspective de comme Moi,
souvent, j'explique aux gens.
Les gens me posent desquestions comme Ah, mais à qui
ça va toutes ces récoltes-là?
Je suis comme Bien, ça va auxgens qui en prennent soin, après
ma barre.
Mais j'invite toujours les gensà venir faire de
l'auto-cueillette aussi, puis àvenir découvrir, s'approprier
ces espaces-là, puis à venirfaire de l'auto-cueillette et à

(27:30):
avoir des conversations.
C'est des moteurs de départ, deconversation sur un paquet
d'enjeux, puis de créerjustement du tissu social, puis
des réseaux de solidarité, àtravers cette espèce de petit
prétexte-là.

Host (27:42):
Ça, l'enjeu n'est pas forcément quelque chose de
productif en termes deproduction végétale, mais plus
de production de liens, quoi.

Mims (27:48):
C'est ça.
On n'a pas des jardins qui sontproductifs.
On ne pourra jamais offrir despaniers de légumes hebdomadaires
avec les jardins collectifs ducrapaud.
Mais on offre plein d'autresbelles choses, par exemple à
travers.

Host (27:59):
C'est ce que je l'ai, Et n'hésitez pas, je vais essayer
de regarder un petit peu plussouvent la salle.
Si vous avez des questionscomme ça, on les prendra.

Membre du Public (1) (28:06):
Poser une première question.
Moi, je me dis que c'est dessuper compositions, mais qu'il
faut rendre ça accessible auplus grand nombre.
Et, comme l'une d'entre vousdisait tout à l'heure, on peut
pousser des condos au lieu fairepousser des champignons.
Donc, il faut aussi de l'espacepour ça, il faut un engagement
de l'urbanisme et de la manièredont on perçoit les villes et on

(28:29):
les construit.
On sait qu'on va vers unecondensation d'humains, en robes
, en vêtements, que ce soit despetites ou des grandes villes,
et donc, il faudrait laisser del'espace et planifier sur le
long terme des espaces justementcollectifs et des espaces
d'investissement de la terre.
Ça veut dire garder ce lien etfaire enfin que ce soit aussi
accessible de travaillerlà-dedans, d'en faire une

(28:51):
activité, d'en faire des liens,etc.
Fait que moi, je me pose laquestion du plaidoyer envers les
élus, les politiciens.
Et puis comment?
est-ce qu'on peut?
faire pour porter un messagepolitique avec ça, et je me
demande si Rappo a connaissancede ça ou d'autres parmi vous

(29:12):
connaissent des instances quifont ça, ou même des groupements
.

Host (29:17):
Donc, en gros, comment on fait pour pas construire de
condos mais plutôt cultiver, etcomment on fait pression sur le
politique, un petit peu sur leschoses.
C'est vrai que Capo peutrépondre aussi à ça.
Moi, je suis aussi dansl'agriculture urbaine et je vois
beaucoup de têtes qui sont dansl'agriculture urbaine.
Ici, il y a des plaidoyers dansles organismes communautaires,
mais souvent ça ne suffit pas,parce que la pression des villes

(29:39):
, ce qu'elles veulent, c'est desimpôts, et du coup, nous, on ne
rapporte vraiment pas d'argentaux villes, aux arrondissements,
etc.
On se base sur d'autres valeurs, mais qui est difficilement
acceptable dans l'enjeu ducapitalisme, etc.
Dans l'enjeu des villes qui nesont pas les nôtres.
Mais c'est toujours difficile.

(30:01):
Je pense que ce sont desbatailles que les organismes
communautaires essayent de faire, que d'autres personnes
essayent de faire un peu plus enmode pirate, à se réapproprier
des espaces qui sont commedélaissés, etc.
Pour reverdir, et ça, on levoit vraiment partout, dans tous
les quartiers, des personnesqui s'investissent pour reverdir
des quartiers, etc.
Ensuite, c'est réfléchir àcomment, collectivement, on a

(30:26):
une pensée et des luttes pourquand il y a un projet de merde
qui arrive en ville, on se ditattends, on ne fait pas ça, on
fait autre chose, ou on soutientdéjà les jardins qui sont
actuellement en place, et c'estvrai qu'il faudrait une sorte de
front de lutte pour plus dejardins collectifs, plus de
choses comme ça.

Gael (30:40):
Moi, c'est un peu mon avis , je ne sais pas si vous avez
d'autres Pour m'intéresser unpeu en ce moment au collectif
6600, les friches urbaines sontun gros enjeu parce qu'une fois
que les choses sont construiteset bétonnées, il y a des gens
très motivés qui vont casser dubéton.

(31:00):
Et c'est vraiment une sensationincroyable de casser du béton,
mais on ne peut pasnécessairement faire ça à
l'échelle dont on a besoin.
Fait que les friches urbainessont les rares espaces.
Tu sais, pour moi, mettons lecrapaud ou ce genre
d'initiatives sont superimportantes parce que le fait
d'exister va obliger lesinstitutions à accepter la
présence qu'ils ont et à en yfaire avec et à leur laisser une

(31:23):
existence.
Mais dans les friches urbaines,pour moi, c'est là où, quand on
parle de production justement,un peu plus à grande échelle, ça
va être intéressant.
Bon, le boisier Steinberg, il ya des gros enjeux,
effectivement, de sol contaminé.
Donc, la production n'est pasforcément super faisable à court
terme en pleine terre.
Mais ce combat-là, il est faitau niveau des instances
politiques municipalesconstamment Et juste, le fait de

(31:47):
faire exister ce genred'endroits, de rendre la
cohabitation, comme tu disaisMums, de populations différentes
, de montrer que c'est desendroits habitables, d'avoir des
petits jardins dedans, c'esthyper important pour aller
contrer, comme disait Nico, lesgros intérêts des habitations,
des constructions, del'industrialisation.
C'est bien plus important, bienplus intéressant financièrement

(32:09):
, que la production végétale oulégumière en ville.
Mais je pense que cesendroits-là sont des espaces
hyper centraux pour faire cemilitantisme-là au sein des
villes.

Mims (32:23):
Oui, si je pourrais me permettre de rajouter, c'est
tout l'enjeu, la question derepenser la ville aussi, puis de
faire de la place à cetteagriculture urbaine-là, plutôt
que de faire de la place à desprojets qui font rouler le grand
capital Au Crapeau.
Ça fait à peu près 15 ans qu'onexiste et ça a commencé par des

(32:46):
initiatives de guerrillagardening, un peu comme ce qu'on
a vu, justement au terrainvague, avec Mobilisation 6600.
Fait que, grosso modo, c'estdes gens qui se sont pointés et
qui ont dit bon, la pelouse del'institution, on s'en fout un
peu, fait qu'on va prendre despelles et des pioches, on va se
pointer une nuit sur le campus,on va arracher la pelouse, puis
on va planter des patates et destomates.
Et progressivement, à traversles années, on a grugé de plus

(33:08):
en plus de terrain sur le campusde l'UQAM pour s'approprier de
plus en plus grands désespaces.
Et avec ce processus-là, estvenue, au bout d'un certain
temps, une forme dereconnaissance de la part de
l'institution.
Mais ça a pris beaucoup d'années.
On a eu beaucoup de bâtons quinous ont été mis dans les roues,
de freins à, justement, ledéveloppement de nos projets.

(33:30):
On les a faits pareils, puis là, bien, à cette heure que l'UQAM
voit que ça amène une valeurajoutée à son campus des
sciences, bien là, ils'approprie nos initiatives,
notre travail, ilinstrumentalise pour se faire de
la pub et du capital social etécologique sur notre dos.
Puis, évidemment, exactement,mais dans le contexte aussi de

(33:53):
la Ville de Montréal, on voitqu'ils ont des politiques qui
débloquent des enveloppesbudgétaires pour des initiatives
d'agriculture urbaine, pour laprotection des pollinisateurs,
pour le fait d'aménager dessaillies de trottoirs, puis
inclure plus de biodiversité,des plantes indigènes, des trucs
comme ça.
Mais il y a aussi une dynamiqueoù il y a une

(34:13):
instrumentalisation del'agriculture urbaine, des
ruelles vertes, des jardinscommunautaires, qui est au
service de la gentrification decertains quartiers.
Puis, ça, c'est un gros enjeude l'agriculture urbaine, c'est
qu'elle peut être émancipatriceou elle peut aussi être utilisée
pour renforcer et maintenir dessystèmes d'oppression et des

(34:34):
inégalités sociales au sein dutissu urbain.
Ça, c'est des choses auxquellesil faut être très sensible, en
termes d'agriculture urbainenotamment.

Host (34:46):
Oui, surtout la récupération.
Je pense que ça sera toujoursrécupéré, toutes les initiatives
seront récupérées.
Mais comment on fait en sorteque, lorsque c'est récupéré, on
transforme quelque chose dansnotre sens, c'est-à-dire avec
plus de démocratie directe, avecplus de production verte, etc.
Pour que ça avance?

(35:06):
Et je pense que là, on parlevraiment des villes.
Mais, comme tu disais, on ne vapas produire toute notre bouffe
en ville, etc.
Et on dépend vachement desfermes à l'extérieur, ce qui est
un peu normal vu lessuperficies.
Mais je trouve quel'agriculture, c'est souvent
dans des intersections, vraimentde travail pas cher, on paye
vraiment pas cher, c'est des bascoûts de salaire, mais aussi

(35:28):
l'intersection de la bouffe quenous, pour notre production
sociale, en tant qu'habitantsdes villes, on doit avoir pas
cher.
Et du coup, ça crée vraimentune nature pas chère aussi,
genre, comme on va mettre desengrais, des pesticides, etc.
Pour reproduire socialement despersonnes avec un budget de
moins en moins élevé.
Et tu sais, pour moi, c'est unesorte de solidarité avec tous
les travailleuses, travailleursqu'il faut avoir à ce niveau-là.

(35:48):
C'est comme on est de moins enmoins bien payé, il y a une
inflation, il y a des prix quimontent, etc.
Comment on fait de la bouffepas chère?

(36:09):
Je pense que la bien avoirvotre avis.
Gaëlle, toi tu as travaillédans une ferme, mais aussi Noé,
tu connais les conditions etcomment tu luttes aussi contre
ces conditions de travail un peumisérables que les personnes
ont.

Noe (36:18):
Bon, effectivement, c'est toujours un peu difficile,
l'organisation en milieu detravail.
Il y a des obstaclessupplémentaires quand les gens
se retrouvent dans une situationmigratoire précaire, évidemment
.
Puis, bon, en termesd'organisation, je pense que ça
vaut pour tout le monde ici.
La première étape, en fait,c'est de parler à nos collègues,
d'apprendre à créer du lien, dulien social qui est solide avec
nos collègues pour, en fait,contrebalancer le rapport de

(36:41):
force, parce que l'employeur levoit bien, quand on est seul,
c'est facile de faire duharcèlement, c'est facile de
mettre fin au contrat de façonabusive, donc on est plus isolé
dans cette lutte-là.
Donc, la première des choses,c'est toujours ça, c'est
toujours de créer du lien, des'assurer que les gens se
parlent, donc voilà, donc ça,c'est la première étape.

(37:05):
Ensuite, bon, encore une fois,dans le contexte des trava, donc
, à partir du moment où ilsperdent leur emploi, ils perdent
également leur statutd'immigration.
Puis, il y a toujours cettecrainte-là de si je porte une
plainte contre mon employeur,mon employeur va ensuite me
mettre dans un avion puis meretourner chez moi.
Donc, il faut apprendre àcasser cette peur-là.

(37:28):
Puis, souvent, les enjeux sonttrop grands, en fait, La famille
à l'étranger qui estcomplètement dépendante, en fait
, du revenu qui est fait ici.
Donc voilà, ça crée desobstacles supplémentaires.

Host (37:39):
C'est pas impossible.
Est-ce que tu vois quand mêmeune certaine solidarité entre
les travailleurs dans les champs, dans leur travail, ou c'est
quelque chose qui est?

Noe (37:46):
difficile, il y a les deux, parce que c'est propre au
capitalisme aussi.
Nos patrons vont toujoursessayer de nous diviser.
Donc, c'est vraiment pas rarequ'on voit des patrons utiliser
les tensions entre lesdifférentes communautés, jouer à
diviser pour mieux régner entreles Mexicains et les
Guatémaltèques.

(38:06):
Ce genre de choses-là, on voitça constamment.
Donc, il faut agir avec doigtépour un peu déconstruire ces
stéréotypes racistes-là, puisessayer de faire commun.
En fait, tout le monde estvictime des mauvais traitements
du patron, donc d'essayer deramener ça en tête aux gens.
Mais oui, effectivement, c'estpossible de le faire, mais ça

(38:30):
demande beaucoup de travail dediscussion en fait, pour en
arriver là.

Host (38:33):
On parle de patrons.
J'ai comme une question qui mevient là, vu que il n'y a pas de
bons et de mauvais patrons là,le patronat, c'est quelque chose
.
Mais il y a aussi des personnesqui sont au-dessus de ces
fermes, de ces patrons, lesgrands groupes.
Il y a les grands groupes.
Il y a en gros cinq grossesfirmes au Québec qui possèdent
76 % de toute l'agroalimentaire,la distribution.
Le reste, c'est juste desépiceries, des dépanneurs.

(38:53):
Ça fait qu'ils ont une pressionénorme à faire sur ces patrons
de fermes, etc.
Pour avoir un coût pas cherpour faire travailler.
Comment tu vois ça?

Noe (39:03):
Moi, je le vois vraiment comme l'image du gros poisson
qui en mange un plus petit, quien mange un plus petit, qui en
mange un plus petit.
C'est vrai, on est dans unrapport de patronage, on est
toujours dans les rapports depouvoir.
Il y a quelque chose deproblématique à ce niveau-là.
Mais il y a aussi énormément dedétresse parmi les exploitants
agricoles.
Ça, je pense qu'il faut laconsidérer aussi.
Malgré tout, on va le voir jles plus petites fermes, c'est

(39:25):
pas évident.
Donc voilà, oui, il y aeffectivement cette
problématique-là de les grossesmultinationales qui, finalement,
tirent leur épingle du jeu,puis toutes les autres, en
dessous, souffrent.
Mais on dirait qu'il y a cettefacilité-là à aller taper sur la
personne en dessous pour sedéresponsabiliser des problèmes,
puis essayer de tirer un peuson d'aller chercher sa petite

(39:50):
part du gâteau.

Host (39:51):
Mais voilà, oui, on se fight un petit peu toujours avec
les personnes, juste un petitpeu au-dessus qu'on considère
au-dessus, mais en même temps.
C'est vrai qu'il y a unecertaine précarité Et, au Québec
même, les exploitants, lesexploitantes agricoles.
Il y a un très haut taux desuicide dû au surendettement,
etc.
Oui, mais en fait il y a commedes enjeux capitalistes très
importants là-dessusc'est-à-dire que pour faire des

(40:17):
prix pas chers.
Il va falloir mettre unepression sur les marchés pour
que les personnes produisentvraiment à bas coût, etc.
Et s'endettent pour avoir desnouvelles machines, etc.
Mais en fait, c'est aussi cesgrosses firmes, ces grosses
fermes qui vont imposer des prixdans les supermarchés, dans les
épiceries ou en tout cas mêmedans l'imaginaire des personnes,
fait qu'on se retrouve avec desprix indécents.
Mais aussi même dans les fermesbio où il n'y a pas de patron

(40:42):
toi, tu étais en coopérative,par exemple.
En fait, on subit cettepression et je veux bien que tu.

Gael (40:49):
Donc, on a lancé avec trois, trois amis, trois amis
collègues, une ferme en 2020,donc pendant la coved, enfin au
début de la colline, avec on a.
C'était un lancement d'espoirvraiment, parce que, justement,
je pense qu'on voulait seconstruire complètement en
opposition avec ses exploitantsagricoles qui exploitent des

(41:10):
gens et des écosystèmes, maisaussi se font exploiter
eux-mêmes et sont dans unedétresse individuelle assez
hallucinante et une solitude.
Et on s'est dit construisonsautre chose que ça.
On était parti un peu del'agriculture urbaine, plus
communautaire, puis on avaitenvie de passer à l'étape
productive.

(41:30):
Vraiment, donc, on met, onvoulait faire ça.
Bien fait qu'on s'est mis encoopérative de travail à 4, en
égalité, en autogestion, ontdécidé tous ensemble, on s'est
dit qu'on voulait que desconditions de travail correct,
c'était une de nos priorités, àégalité avec avec faire
attention à la biodiversité, au,au sol, aux écosystèmes.
Puis notre but, c'était de nousnourrir, nous, puis de nourrir

(41:53):
un peu les gens.
Donc, le modèle est incroyable.
Et puis ça donne beaucoupd'espoir, juste de pouvoir
décider et, justement, de ne pasavoir quelqu'un au-dessus de
toi, d'être ton propre patron.
Finalement, à plusieurs deprendre ces décisions
collectives, de construire unprojet ensemble avec tes propres
valeurs et tes principes, ons'est rapidement confrontés à

(42:13):
une réalité bien plus grande quenous, qui était non seulement,
comme tu dis, nico, des prix quisont imposés par un marché
mondialisé qui n'a aucun sens.
Dans les épiceries, c'est leprix qu'on paye les légumes J'ai
parlé de légumes parce quec'était une coopérative
maraîchère mais les prix qu'onpaye les légumes à l'épicerie ne

(42:33):
permettent absolument pas depayer.
Même si cet argent-là allait àquelqu'un ce qui n'est
absolument pas le cas, si çaallait au producteur, ça ne
permettrait pas de payer leproducteur et ça ne va
d'intermédiaires dans la chaîneentre la production et la
consommation Et nous, finalement, nos clients, qui étaient à la

(42:53):
base dans une.
Donc un peu expliqué.
Mais dans l'agriculturesoutenue par la communauté,
l'idée, c'est que ce ne sont pasdes clients, c'est des
partenaires avec toi.
Ils font un pari sur ta ferme,sur ta saison, ils te donnent de
l'argent en amont.
Donc, toi, ça te crée un petitcapital au début de saison où tu
n'as pas d'argent, et ils vontpayer ce prix-là.
Tu fais un peu un pacte aveceux Tout ce qu'on va produire,

(43:16):
on va vous le donner.
Si on n'en produit pas, on vousdonnera moins.
Si on en produit plus, on vousen donnera plus.
Mais le prix que vous, vousallez nous donner rest.
Donc, c'est une super belle,super belle, super belle
connexion entre, justement, lesconsommateurs et les producteurs
.
Mais ces consommateurs restentdes consommateurs.
Ce modèle là a beaucoup évoluédepuis sa création.

(43:38):
À la base, les gens venaient àla ferme au moins une fois par
semaine.
C'était des gens qui étaientimpliqués bénévolement, qui
participaient au côtéadministratif, qui faisaient les
points de chute, ils étaienthyper impliqués.
Ça a beaucoup évolué parcequ'il n'y a aucune faute nulle
part.
Les gens travaillent à tempsplein, tu n'as pas le temps de
faire une journée à la ferme parsemaine, et donc il y a un
rapport quand même, qui est plusconsommateur?

(43:59):
Et eux s'attendent à un prixqui ressemble aux épiceries, et
on a tout fait pour ressembler àces.
On était souvent même moinscher que le bio en épicerie,
tout en essayant de payer 4salaires sur 8 mois au salaire
minimum, en ne comptant pas nosheures.
Il y avait une grosse tensionentre pouvoir nourrir des gens
et malgré tout, on nourrissaitquand même la majorité de nos

(44:19):
clients.
On était à Repentigny, on avaitdes points de chute à
Repentigny, à l'Assomption, unpeu plus en région, mais la
majorité de nos clients étaientà Montréal, dans les petits
quartiers, le Fun, où les gensont le temps d'aller chercher un
petit panier et puis de payerd'avancer 700 dollars en début
d'année, on nourrissait quandmême des bourgeois, malgré le
fait qu'on essaie d'avoir desprix le moins cher possible tout

(44:42):
en essayant de ne pas fairecompétition avec les autres
fermes qui sont nos amies, et enmême temps, on pouvait souvent
se faire critiquer parce que lesportions n'étaient pas assez
grosses.
Donc, il y a un rapport à ceniveau-là, mais je dirais qu'il
y a même deux autres choses quej'ai notées quand même.
C'est qu'en termes deconditions de travail, non

(45:02):
seulement il y a les épiceriesgénérales, mais je pense que
c'est accepté assez globalementqu'on ne pourra pas produire
comme les épiceries.
Ce ne sont pas eux noscompétiteurs.
Nos compétiteurs, par contre,c'est Lufa Lufa.
Ils ont décidé de reproduire lemodèle du panier familial, local
, bio, etc.
Avec en plus toute unedynamique derrière, d'amazon en

(45:26):
fait, où tu te fais livrer cheztoi, tu peux décider exactement
ce qu'il y a dans ton panier, tupeux arrêter du jour au
lendemain.
On voit bien la grossedifférence entre ça et un pacte
sur une saison où il y a unesolidarité entre des
consommateurs et des producteurs.
Mais ils sont tellement.
C'est des entreprises qui sontfinancées.

(45:47):
J'ai unie.
Ils ont un capital hallucinantqu'aucune ferme ne peut avoir.
Ils ont un soutien dans laville, des institutions qui sont
hallucinantes.
Donc, ils sont capables deproposer ces modèles-là et de
garder un marketing quiressemble au nôtre en étant bien
plus performant.
Ils ont des pubs sur YouTube.
Ils ont des pubs.
J'ai des pubs sur Youtube.

(46:07):
Ils ont des pubs.
J'ai des pubs sur Facebook,absolument partout.
J'ai des pubs de Louffa.
Jamais on sera capable de payerune pub Facebook à hauteur.
On mettait un petit 50 dollarsde temps en temps et puis on
était comme waouh, on a eu desclients, mais c'est la même
image et c'est absolument pas lemême service.
C'est absolument pas le mêmesoutien auprès des producteurs
et c'est pas du tout la mêmequalité de produit non plus.

(46:30):
Mais eux, on réussit cettechose-là d'amazoniser le panier
bio et c'est très frustrantparce qu'on combat eux
maintenant.
Et donc, non, on n'a pas depizza toute prête dans nos
paniers et on n'a pas de Pepsilocal ou whatever ce qu'ils ont.
Chaque fois que je vois desexemples de paniers loufax, je
suis comme mais qu'est-ce quet'as produit là-dedans?

(46:50):
en tout cas, je vais pasm'étendre là-dessus, parce que
il n'empêche que c'est ça laréalité.
Au-delà de ça, il y a aussi jeparlais de, on parle de
bio-intensif depuis tout àl'heure c'est vraiment le
maraîchage sur petite.
Beaucoup de légumes sur moinsd'un hectare, avec T'apportes
beaucoup d'engrais, beaucoup decompost pour nourrir ton sol, tu
fais plein de légumesdifférents sur la même planche,

(47:13):
tu produis, tu produis, tuproduis à fond.
T'as pas besoin de beaucoup demachines parce que c'est sur une
toute petite surface, donc t'aspas besoin de beaucoup
d'investissements.
C'est ça la promesse.
Mais il faut du monde.
Donc, c' ça que s'est construitle modèle de Jean-Martin
Fortier, dont je vous parlaistout à l'heure, qui maintenant
écrit plus de livres et de fairede conférences que de faire des
maraîchages.
Mais il n'empêche qu'il a faitça pendant 10 ans, puis que

(47:38):
c'est son modèle.
Et en fait, nous, on s'est renducompte aussi, au bout d'un
moment de ça, qu'on avaitinternalisé aussi une culture de
la performance.
Donc, non seulement on avaitune pression extérieure de
productivité, où chaque planchedevait avoir un certain nombre
de légumes pour qu'on puisse levendre assez peu cher, pour que
les clients soient contents,mais en plus de ça, nous, on
n'arrivait pas à s'arrêter, onn'arrivait pas à se dire tiens,

(47:59):
priorisons notre santé mentaleet notre santé physique, prenons
des jours de congés.
Il y a une culture de laperformance, je pense dans les
petites fermes bio, qui estpeut-être de se prouver, en tant
que néo-rurban, qu'on va yarriver, en néo-ruraux par
exemple, qu'on va y arriver etque nous aussi on est forts,

(48:21):
mais qui amène à des burn-out,très simplement, et
l'auto-exploitation aussi quiest vachement forte là-dedans
quand tu es ton petit patron tucommences aussi à penser un
petit peu comme ça et àvaloriser le travail.

Host (48:32):
Je pense que c'est quelque chose aussi qui est vachement
intéressant quand on estanarchiste, anticapitaliste et
généralement on est contre letravail.
Et quand on commence à fairedes métiers physiques, on se dit
ah ouais, mais en fait, onessaie d'avoir des arguments et
je pense que c'est assez vicieuxlà-dedans.
Je ne sais pas si vous voyez çaOui.

Noe (48:47):
Noémie.
Ce que je trouve intéressant dece que tu nommes Gaëlle, c'est
combien de projets maraîchers ona vu émerger dans les dernières
années qui, ultimement, étaientbasés sur le travail gratuit
des amis autour, surl'implication bénévole, sur Ah
non, mais là c'est la récolte.
Puis on est vraiment dans lejus.
Il faut ramasser là, parce queles tomates vont pourrir.

(49:07):
Demain, S'il vous plaît,appelle sur Facebook, venez nous
aider, on va vous payer enlégumes.
Je veux bien, je veux bien,mais non, il y a quelque chose
pour moi qui est justement dansl'ordre de On reproduit ce
modèle-là, on reproduit.
Oui, je comprends qu'il y aquelque chose de complètement
déréglé dans ce système-là.
Où est-ce que produire deslégumes, produire de la survie?

(49:29):
en fait là, tu sais il fautmanger pour vivre, donc produire
ça, c'est plus rentable.
Donc, on est obligés, soit des'appuyer sur le travail gratuit
des amis ou de s'appuyer sur letravail pas cher, le travail en
migrant.
Puis, moi, j'étais, maisscandalisée, quand j'ai vu, j'ai

(49:49):
regretté, dès le jour 2, etquand j'ai vu les producteurs,
marchés, qui postent une photoavec leurs travailleurs migrants
, avec hashtag la famille,j'étais comme non, non, non, non
, le comme on n'est pas làdedans, comme c'est pas la
famille.
Ces gens là ne dorment pas danston lit, ils viennent pas ton
parti de noël, ce n'est pas lafamille, on va arrêter ça tout
de suite.
Et puis, et puis, tout le mondeme sort ce truc-là« Ah, non,
non, mais nous, on les traitebien, on les traite comme la
famille.
Non, c'est pas ça.

(50:11):
On est dans un rapportd'exploitation, ils sont coincés
chez vous, ces gens-là ne sontpas ta famille.
Puis, depuis quand on sort cetimaginaire-là, quand on est dans
un rapport de travail, notrepatron, il nous sort toujours
seul.
Non, on est pas la famille, nosintérêts sont pas les mêmes, on
est en opposition constante.
Sortez moi après ça, je suis unpeu désabusée.

(50:35):
Comment on réussit?
pis, moi, j'ai pas de réponse.
J'ai jamais travaillé dans unprojet agricole.
J'ai fait des jardins chez moi.
Je me suis fait défoncer parles écureuils je me suis tannée
après une semaine.
J'ai pas de réponse à ceniveau-là.
Comment on réussit à créer cemodèle, Un modèle fonctionnel en
agriculture?

(50:55):
je me pose cette question-làvraiment souvent.
J'ai du mal à voir comment onva y arriver en réalité.

Host (51:00):
Je pense même, avant de partir, justement, sur le
dépassement, comment on fait,c'est quoi, nos idées, etc.
et vous êtes vraiment conviés àavoir des idées, parce que moi
non plus, j'en ai pas beaucoupmais sur, justement, le modèle
de l'exploitation, là, onparlait beaucoup d'exploitation
humaine, mais il y a aussi toutun enjeu d'exploitation animale.
j'en parle pas beaucoup là,parce qu'on parle beaucoup de
céréales, légumineuses, légumes,mais au sein même de ces
productions, là, on esttotalement dépendant aujourd'hui

(51:22):
au soi-dis d'immensesinfrastructures et industries de
poules qui sont là juste parcequ'on va récolter leurs fientes
et on en fait de ce qu'onappelle ici de l'actisol, et
c'est des conditions vraimenthorribles.
Bref, tout ça pour dire qu'onest dépendant de ça, et je pense

(51:43):
que aussi, je pense au crapaud,mieux c'est de l'utiliser.
nous, on'a utilisé, onl'utilise encore.
Je pense qu'il y a vraiment laquestion de l'animal, juste,
avant de parler peut-être decomment on dépasse
l'exploitation, à la fois del'exploitation du vivant.
Je ne sais pas si vous voulezrépondre aussi.
Enfin, tournez le bienvenu.

Noe (52:06):
Oui, sans surprise.
Oui bien, ils sont surpris.
Il y a beaucoup de travailleursmigrants, justement aussi, dans
toute l'industrie de laproduction animalière,
Conditions qui sont extrêmementdifficiles.
Le rythme de travail esttellement, tellement rapide,
travailler dans des frigos àcouper de la viande, avec des
mouvements répétitifs, et toutpuis.
Effectivement, cetteindustrie-là, elle, est aussi

(52:34):
problématique.
Donc, donc, c'est pas seulementla production des fruits et
légumes qu'il faut repenser,mais c'est tout notre modèle,
toute notre chaîned'approvisionnement.
Il ya quelque chose, il yaquelque chose de complètement
brisé, en fait, avec ce modèle.

Gael (52:42):
Moi, ça a participé à mon, tu parlais d'être désabusé.
Là, moi aussi, j'ai pas mal étéquand je me suis rendue compte
que c'est ça, les petites fermesbio super cute où, justement,
effectivement, on pose full desphotos.
On poste des photos vraimentnice.
Ah, on a réussi.
Alors qu'en fait, on crève dechaud et on s'ennuie quand même

(53:03):
de trucs toxiques, parce quec'est quand même accepté dans le
bio d'avoir des produits qui nedevraient pas être acceptés
dans le bio.
Et notamment quand j'ai réaliséque la petite ferme bio
productive, en bio intensif,elle reposait spécifiquement sur
l'actisol, c'est du fumier depoule.
Mais on ne va pas chercher lespetites poules bio du voisin,

(53:25):
c'est que des, c'est que dansl'industrie de la volaille,
c'est fait par des centaines detonnes et c'est distribué dans
tout le Québec.
Sans ça et sans le compost qu'onva chercher dans les tourbières
, Tourbière qui, je le rappelle,est un des écosystèmes les plus
riches en biodiversité, enséquestration de carbone, c'est
un des endroits les plusimportants en ce moment à garder

(53:47):
.
Mais on va détruire ça pourcréer du compost à bas coût, et
c'est la seule chose que nous,petits paysans, on peut se
permettre d'acheter, parce quesinon, les prix sont trop chers.
Et c'est ces deux apports-làqui nous permettent de produire
pendant les six mois qu'on peutproduire, sinon on y arriverais

(54:30):
jamais.
Le sol n'est pas fait pourproduire cinq type de legumes en
quatre mois.
Ils n'ont pas une biodiversitéà long terme Et c'est ça qu'on
dit qui est l'agriculture dufutur.
C'est quand même extrêmementproblématique.

Mims (54:38):
Oui, si je peux me permettre de poursuivre sur
cette lancée en tant qu'unenouvelle bachelière en sciences
de l'environnement.
Réfléchir l'agriculture sous lecapitalisme.
C'est aussi réfléchirl'agriculture dans le contexte
des changements climatiquescausés par le capitalisme, mais
aussi le méthane qui surtoutprovient de l'agriculture
animale, et également des oxydesnitreux du N2O, qui est

(55:18):
notamment à cause des épandagesd'engrais azotés qui, justement,
se transforment en gaz à effetde serre qui sont rejetés dans
l'atmosphère.
Il y a la pollution des coursd'eau que tu viens de mentionner
.
Il y a toutes ces grandesquestions de repenser nos
modèles agricoles, puis l'enjeude la résilience de nos modèles
agricoles face à uneaugmentation en fréquence et

(55:41):
aussi en intensité desévénements météorologiques
extrêmes.
On l'a vu dans les dernièresannées, dans les derniers étés,

(56:03):
l'agriculture est très, trèssensible à, justement, ces
événements météorologiquesextrêmes.
Qu'on parle de sécheresse,qu'on parle d'inondations.
Ça demande beaucoup de travailet d'investissement Et quand on
a des sécheresses, quand on ades inondations, c'est tout ce
travail-là qui peut être anéantien l'espace de quelques heures.
Et ça vient faire le rapportavec toute la difficulté,

(56:25):
justement, de produire de lanourriture pour pouvoir nous
nourrir.
C'est tout, justement, lerapport au travail agricole dont
on parle tous et toutes depuistout à l'heure.
Moi, ce que je constate à uneéchelle qui est très, très
petite, qui est très, trèslocalisée au crapaud, c'est que
tout le monde veut faire dujardinage, puis de l'agriculture

(56:45):
urbaine, jusqu'à ce que ça soitle temps de comme vraiment en
faire, puis de faire desbrouettes de compost, puis de
faire des brouettes de terre,puis de désherber pendant des
heures, puis d'arroser pendantdes heures.
Puis il y a vraiment toute laquestion de travail, de care et
de prendre soin de la terre, desressources, des animaux, des
plantes elles-mêmes, qui sontdans le travail agricole, et la

(57:10):
plupart des gens sous-estiment àquel point ça prend du temps et
à quel point ça demande del'énergie et que c'est du
travail pour juste avoir unerangée de carottes.

Membre du Public (1) (57:19):
Les carottes, c'est les pires,
surtout les carottes, le microlà, juste, en deux secondes.
j'ai l'impression que la placede l'agriculture urbaine,
au-delà de nourrir vraiment lesurbains, c'est plutôt de recréer
du lien et de la compréhensionde ce que c'est que la terre,
parce que, finalement, ce quifait qu'on va vouloir manger des

(57:40):
fraises en plein hiver, c'estqu'en fait, on ne sait pas que
les fraises, ça ne pousse paspar ici, puis que, et tout ce
travail long et fastidieux, moimême je suis complètement perdue
la majorité du temps quandj'essaie de comprendre.
donc, c'est long, en fait,d'apprivoiser les écosystèmes
autour de nous, et d'ailleurs,moi, je n'étais pas au courant
qu'on allait dans des tourbières, juste rip off la terre, comme

(58:04):
ça.
est-ce que c'est gratuit?

Gael (58:07):
non, non, c'est une march, non, c'est une marchandise.
C'est juste à bas coût.
Ça coûte moins cher que defaire Sinon.
On va chercher le sol desforêts ou le sol marin.
C'est pas mieux.
Le compost dans tous les cas,c'est une terre extrêmement
riche.
En Amérique du Sud, ils sontallés juste chercher la terre
noire, qui est une terrecompostée pendant des centaines
d'années par les peuplesamazoniens, et d'un coup, les

(58:29):
blancs se sont dit oh my god,c'est génial, c'est riche.
Oui, mon gars, ça prend descentaines d'années pour
construire un sol riche, maisnous, on le rip off, comme tu
dis, puis ensuite on le vend àbas coût même des milliers
d'années.

Membre du Public (1) (58:39):
En fait, on est plus à une échelle de
milliers d'années merci beaucouppour ces informations Et comme
tu parles d'Amérique du Sud,justement, je voulais poser
cette question de qui c'est enfait qui fait de la nourriture
pour pas cher pour lesSud-Américains qui viennent

(58:59):
travailler ici, puis qui font dela nourriture pas chère pour
nous?
C'est quoi le modèle, en fait,chez eux?
si jamais vous le savez,j'aimerais avoir une réponse.

Gael (59:09):
Je pense que c'est quoi le modèle chez eux?
si jamais vous le savez,j'aimerais avoir une réponse.
Je pense que c'est tellementmondialisé que les gens qui
viennent faire de l'agricultureici, ce n'est pas pour nous
nourrir, nous.
L'agriculture qu'eux produisent, elle est mondialisée aussi,
elle est exportée.
C'est que des questionsd'exportation?
Je pense que les Mexicainsmangent très peu de bouffe
canadienne.
Tout vient d'ailleurs là.
C'est comme que des circuitsextrêmement, extrêmement

(59:30):
externalisés.

Noe (59:31):
Puis, il faut dire aussi qu'en Amérique latine, il y a
plus de projets de subsistance,parce que les gens vont faire
leur petit le pain.
Donc, oui, effectivement,acheter dans un supermarché en
Amérique latine, c'est pasnécessairement accessible aux
communes immortelles, parce quec'est trop cher, la bouffe est
pas.

Mims (59:48):
L'agriculture mondialisée, c'est le fait de, comme créer
des espèces de niches, donccertaines régions, certains pays
vont avoir des spécialisations,donc vont faire, je sais pas
moi, comme être les principauxexportateurs de maïs, de blé, de
production bovine, de porc, etces choses-là.
Puis cette production-là va êtretoujours destinée à des marchés

(01:00:09):
extérieurs plutôt que là oùelle est produite, fait que, par
exemple, au Québec, on vaproduire du porc qu'on va
envoyer partout dans le mondeavant de le consommer ici.
Puis c'est le même pour chaquepays.
Puis, c'est vraiment le modèled'agriculture mondialisée qui
s'est mis en place depuis laRévolution verte et qui est un
modèle qui repose sur, justement, énormément de combustion

(01:00:32):
fossile, par le fait qu'on vaproduire quelque chose à un
endroit et que cette productionen soi-là cause des grandes
émissions de GES, mais c'estqu'elle va être envoyée partout
à travers le monde, et là, on atoute la production de gaz à
effet de serre liée au transport, alors qu' on pourrait, si on
repensait les modèles, coupertoute cette pollution-là liée au

(01:00:54):
transport, parce que c'est pasvrai que certains pays doivent
devenir, ou certaines régionsdoivent devenir des spécialités
pour le reste du monde.
C'est pas soutenable ni viableà la base.

Host (01:01:05):
Je pense qu'on peut passer justement comment on fait
Aujourd'huihui le syndicalismeagricole.
Il est accaparé, soit disant,au Québec, par l'UPA, qui est
l'union des producteursagricoles, qui est libérale, qui
est vraiment très loin d'êtreanticapitaliste et protecteur
des paysans paysannes.
C'est aussi la question dusyndicalisme, ou en tout cas la

(01:01:26):
question de comment on fait pourprendre cette question et que
ça ne soit pas que les paysans,les paysannes qui soient
là-dedans, comment on a unesolidarité aussi de classe pour
qu'on ait de quoi se nourrir, eten respectant aussi et en étant
vraiment pragmatique sur lefait que toutes les terres qui
sont autour et qu'on cultivesont des terres non cédées.

(01:01:47):
Toutes les terres qui sontautour et qu'on cultive sont des
terres non cédées.
Il y a plein de questionsd'enjeux au Québec pour la
question de reprendre les terresaux capitalistes, mais aussi de
reprendre les terres par etpour les personnes autochtones.
Ce sont des questions assezlarges, assez pointues aussi sur
l'agriculture Et si vous avezdes éléments ou des réflexions
par rapport à ça, je seraisheureux d'en parler, tout le

(01:02:08):
monde se regarde.

Noe (01:02:13):
Ok, oui, mais le syndicalisme dans le milieu
agricole, c'est une question quiest complexe.
Si on s'intéresse en termes deloi, qu'est-ce qui s'applique
dans notre régime de loi?
La loi sur les normes dutravail qui va générer, en fait,
on me dit, une minute pourconclure.
C'est la loi sur les normes dutravail qui va générer, en fait,
on me dit, une minute pourconclure, c'est vraiment
anxiogène.
Donc, la loi sur les normes dutravail qui va encadrer toutes

(01:02:39):
les relations de travail, il y acertains articles qui ne
s'appliquent pas au travailagricole.
On pense, entre autres, auxheures supplémentaires, à
certains, le salaire minimumpour les cueilleurs de fruits,
qui ne s'appliquent pas autravail agricole.
On pense, entre autres, auxheures supplémentaires à
certains, le salaire minimumpour les cueilleurs de fruits,
qui ne s'appliquent pas.
Donc, déjà là, il y a comme unrégime spécifique.
Puis, en termes desyndicalisation des travailleurs
agricoles, c'est la même chose.

(01:02:59):
Il y a des exclusions pour lestravailleurs saisonniers.
En fait, pour que lestravailleurs puissent se
syndiquer, ils doivent êtreminimalement trois à être là à
l'année.
Puis, étant donné qu'on estsouvent dans nos industries
agricoles au Québec, on est plusdans des petits trucs familiaux
où est-ce qu'il n'y a pasnécessairement, justement, trois

(01:03:21):
personnes salariées à l'année,bien, ça devient super complexe,
en fait, de faire un mouvementde syndicalisation de ces
travailleurs-là.
Puis, en plus, bon, supposonsqu'on y parvient, il y a un
minimum de trois personnes àl'année, mais qu'il y a des gens
qui partent, qui reviennent,qui partent, qui reviennent, il
y a toute la complexité decomment ces gens-là peuvent être
inclus dans l'accréditationsyndicale.

(01:03:42):
Donc, effectivement, c'estdébat qu'on ne pourra pas parler
en une minute.

Host (01:03:46):
Avant de conclure, je pense qu'on peut dépasser un
petit peu.
Si ça vous va, on peut dépasserpeut-être 10 minutes s'il n'y a
pas d'atelier tout de suite, onvoit un time.

Noe (01:03:56):
Non, c'est la fin.

Host (01:03:57):
Ouais Léo.

Noe (01:04:01):
Le micro.
Le micro.

Membre du Public (2) (01:04:03):
Sinon, je répète C'est plus le fun avec le
micro.
Tu me C'est plus le fun avec lemicro.
Je me dis que peut-être quel'idée d'un statut pour tout le
monde, dans le fond, peut êtreliée à cette lutte-là.
Puis, peut-être qu'on doitenvisager une lutte vraiment
généralisée, si, éventuellement,on veut avoir les nombres pour
faire en sorte que le travailagricole ne soit pas exploitatif

(01:04:25):
, alors que peut-être qu'il fautpenser comment organiser la
lutte des classes à une échellevraiment plus large que
seulement le milieu agricole.

Host (01:04:34):
En plus, on a des faux et tout.
C'est quand même bon pour lefolklore révolutionnaire.

Noe (01:04:40):
Oui, absolument.
Pour moi, c'est la base.
Puis l'abolition des permis detravail fermés, évidemment, qui
te contraignent ton emploi Àpartir du moment où on va sortir
de ce rapport de servitude-là,d'esclavage.
Bien déjà, ça facilite en faitl'organisation des travailleurs
et travailleuses.
Donc, il faut en arrêter, enfait, avec ces statuts
temporaires-là.
Depuis 2008,.

(01:05:02):
Au Canada, on reçoit plus detemporaires annuellement que de
travailleurs permanents, puistemporaire annuellement que de
travailleurs permanents, puis onest en augmentation
exponentielle du nombre detravailleurs temporaires.
Donc, il y a vraiment un shiftvers la néolibéralisation de
notre modèle d'immigration, quiva vers ce truc-là de
travailleurs jetables, de gensqu'on prend le temps, qu'ils
sont utiles, puis quand il y aun accident de travail, ils
retournent chez toi.
Donc, il faut mettre fin à cerégime-là de temporaire en série

(01:05:26):
, en fait, de gens qui partent,qui reviennent, qui partent, qui
reviennent.
Pour moi, c'est évident que çapasse par un statut pour tous et
toutes, puis un statutpermanent pour tous et toutes,
pas seulement un statuttemporaire.

Gael (01:05:37):
Puis au niveau du Québec.
Pour compléter, je pense quedéjà, si on arrivait à sortir de
la loi le fait que l'UPA est leseul syndicat légal, ça
syndicats légals, ça seraitvraiment le fun.
Et si on pouvait effectivementse sortir des champs et être
moins tout seul on ne pourra pasfaire ça juste entre paysans Si
l'agriculture urbaine, s'il y ades dialogues qui pourraient se

(01:05:58):
créer entre les petites fermesbio et l'agriculture urbaine, ça
pourrait, je pense, être superconstructif.
Puis, effectivement, c'est pasmal la conclusion de toute ma
réflexion, que seule, à 4 ou àplus, dans un champ, dans une
ferme, on n'est pas assez fortface au capitalisme en tant que
tel, fait qu'il faut être à pluset lutter sur tous les fronts.

Host (01:06:20):
Et partager mieux le temps de travail pour pas qu'on
s'épuise trop au champ.
Oui, est-ce que Mims, t'as desconseils ou des choses pour que
les personnes qui ont envie dejardiner ou se disent Ah, ça
nourrit un espoir chez moi, etc.
Qu'est-ce que tu conseilleraispour?

Mims (01:06:35):
Bien, je pense que mettre les mains dans la terre, c'est
la première étape.
Je pense qu'il y a beaucoupd'apprentissage à faire à
travers cet exercice-là d'entreren relation, d'entrer en lien,
de faire les choses.
Nous, au CRAPO, on a vraimentune approche d'éducation
populaire, d'apprentissage parl'expérimentation.
Puis, je pense que de ça peutnaître un paquet de réflexions

(01:07:00):
politiques très, trèsintéressantes.
Le jardinage, c'est souventquelque chose qui est comme
individualisé.
Il faut faire un effortjustement pour politiser cette
sphère-là, puis faire émergerd'autres possibles à partir des
liens, des communautés qu'oncrée autour de ces espaces-là,

(01:07:22):
puis de tous les apprentissagesqui peuvent être faits.
Je pense que c'est un Pourfaire un petit jeu de mots,
c'est un terreau très fertile.
L'agriculture urbaine pour,justement la, les mondes dans
lesquels on veut vivre, projets,puis à pas hésiter à multiplier
les initiatives, puis àembarquer vos amis, votre

(01:08:11):
famille, vos communautés làdedans, pour, pour ce voilà
c'est très beau mot de fin.

Host (01:08:19):
Est ce que vous avez d'autres questions, d'autres
choses à partager?
sinon on peut dire à balagourindustrie dire abat
l'agro-industrie l'État lesflics et les fachos.
Merci beaucoup à tous.

Noe (01:08:39):
Merci, c'était bien trop rapide.
C'était rapide.

(01:09:14):
Sous-titrage SociétéRadio-Canada.
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