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June 1, 2023 21 mins

Discussion visant présenter et à mettre en contexte le projet Chemstory.  

Invités : Olivier Ferlatte, chercheur principal du projet Chemstory. Professeur à l'École de santé publique de l'Université de Montréal et il est aussi chercheur régulier au Centre de recherche en santé publique.  

Alexandre Dumont Blais, directeur général de RÉZO, un organisme communautaire sans but lucratif montréalais actif depuis 1991 qui offre des services d’éducation et de prévention du VIH et des autres ITSS dans un contexte de promotion de la santé globale, notamment sexuelle, mentale, physique et sociale auprès des hommes GBQ, des autres hommes, et des personnes trans ayant des relations sexuelles avec des hommes. @REZOsante. 

Michel Martel, travailleur social et sexologue, président du conseil d'administration de RÉZO depuis huit ans et chemsexeur en rétablissement depuis neuf ans. Depuis une douzaine d'années, il travaille avec des personnes qui pratiquent le chemsex, qu'il appelle les chemsexeurs.  

Maxim Gaudette, doctorant à l'Université de Montréal en santé publique, option promotion de la santé, est agent de recherche pour Chemstory. Son doctorat porte sur les enjeux de consentement sexuel dans des contextes de chemsex. 

Montage: Patrice St-Amour, agent de recherche pour Chemstory.

Références : Projet Chemstory de Qollab • Projet PnP dans la diversité de la chaire TRADIS  

Plus d’informations, écris-nous à chemstory@espum.umontreal.ca 

Si vous souhaitez obtenir du soutien en lien avec le chemsex, consultez la liste de ressources et de services disponibles sur la page: Ressources / services chemsex.

https://qollab.ca/ressources-services-chemsex/

Chemstory a été approuvé par le comité éthique de l’Université de Montréal (CERSES-20-157-D) et est financé par les Instituts de recherche en santé du Canada.

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Episode Transcript

Available transcripts are automatically generated. Complete accuracy is not guaranteed.
(00:00):
Cette série balado aborde la consommation de drogues et la sexualité. Si vous ou une personne
de votre entourage avez besoin de soutien, des hyperliens vers des ressources d'aide
sont disponibles dans le texte de présentation de l'épisode et sur le site Chemstory.ca vous

(00:22):
écoutez Chemstory, une série balado créée par des personnes ayant une expérience vécue de chemsex.

Maxim (00:29):
Bonjour! Bienvenue à Chemstory, merci de  nous écouter. Donc aujourd'hui, on vous présente
l'épisode zéro qui vise à mettre en contexte ce qu'est le projet Chemstory. Donc je suis ici
avec Olivier, Alex et Michel. On peut peut-être commencer par un tour de table pour s'introduire.

(00:50):
Donc, moi c'est Maxim Gaudette. Je suis étudiant à l'Université de Montréal en santé publique,
option promotion de la santé et mon doctorat porte justement sur les questions de consentement sexuel
dans des contextes de chemsex. Et je suis aussi agent de recherche pour le projet Chemstory.

Olivier (01:07):
Salut! Moi c'est Olivier Ferlatte.  Je suis professeur à l'École de santé publique
de l'Université de Montréal et chercheur régulier au Centre de recherche en santé
publique. Et pour le projet Chemstory, ben je suis le chercheur principal du projet.

Alexandre (01:19):
Bonjour! Alexandre Dumont-Blais,  je suis directeur général de l'organisme REZO.
RÉZO c'est un organisme communautaire qui offre des services aux hommes gais,
bisexuels, personnes trans et autres hommes qui ont des relations sexuelles
avec des hommes depuis un peu plus de 30 ans déjà.

Michel (01:33):
Salut la gang! Moi c'est Michel  Martel, je suis super content d'être
ici. Je suis travailleur social et aussi sexologue. Depuis une douzaine d'années,
je travaille avec des personnes qui pratiquent le chemsex que j'appelle
les chemsexeurs. Je suis aussi le président du conseil d'administration de REZO depuis
huit ans et j'ai aussi une expérience... Je suis un chemsexeur en rétablissement depuis neuf ans.

Maxim (01:57):
Merci à tout le monde d'être  ici. Donc, si vous écoutez ce podcast,
vous avez probablement une idée de ce qu'est le chemsex, mais pour ceux qui ne savent pas,
peut-être qu'on pourrait commencer sur une discussion de justement... Qu'est-ce
qu'est le chemsex? C'est pratiqué comment ou dans quel contexte?

Michel (02:15):
Ben, je me lance donc le chemsex, c'est  la consommation de substances psychoactives en
contexte de sexualité. C'est un phénomène qui a pris de l'ampleur avec les années,
qui n'a pas toujours porté ce nom-là. Donc si vous avez entendu parler de PnP
ou de «Party and Play», le mot PnP est utilisé encore, aléatoirement.

Alexandre (02:37):
Pis moi j'ai une question qui me vient,
qui est souvent discutée quand on parle de chemsex,
est-ce qu'on parle d'une drogue en particulier ou de certains types de drogues en particulier?

Michel (02:46):
Y a des drogues qu'on retrouve là
là, mais on parle aussi d'amphétamines, donc le speed, on parle de la molly, l'ecstasy...
Le poppers est pas mal souvent là aussi, mais la kétamine aussi. Mais il y a quelques différences
donc le GBL, la méphédrone qui va être plus utilisée en Europe. Mais quand même on a des cas

anecdotiques d'utilisation de méphédrone (03:10):
des gens  qui ont trouvé ça plus à Vancouver ou à Toronto,
mais à Montréal on n'entend pas parler beaucoup de méphédrone, pis de GBL...

Maxim (03:20):
Donc ce sont majoritairement  des drogues illicites, comme tu disais,
ça dépend beaucoup du contexte. On voit justement que d'un pays à l'autre, d'une région à l'autre,
même les termes... Tantôt on parlait de chemsex, Pnp... Il y a des termes
différents qui sont utilisés à travers le monde. Sinon, le chemsex, ça ressemble à quoi? C'est

(03:40):
pratiqué comment? Dans quel contexte? Est-ce que ça se passe dans des sphères privées, publiques?

Michel (03:44):
En fait, plusieurs contextes. Ça se  pratique à 2, à 3, à plusieurs, en gang...
Rarement en famille. [rires] Le chemsex, ça peut même se pratiquer seul dans des activités
masturbatoires qui vont durer des heures et des heures, peut-être même des fois, des jours. Donc,
ça se pratique dans ces contextes-là. Pis, ben évidemment, l'utilisation de ces drogues-là

(04:08):
a tellement une puissance sur le système dopaminergique: tout de suite, il y a une envie
folle, qui est difficile à réprimer, de sexualité. Donc c'est rare que tu vas faire du crystal,
pis tu vas faire des devoirs, tsé... Tu vas aller dans la sexualité. Pis ben dans les contextes, ça
peut être en sauna, ça peut être dans des maisons privées, ça peut être dans des partys privés,

(04:31):
ça peut être dans des parcs, dans des campings... Donc plusieurs, plusieurs contextes en fait.

Olivier (04:38):
Ouais, pis moi je vais te poser une  question. Tsé on dirait que ça a vraiment
émergé comme une des priorités des organismes communautaires qui travaillent auprès des
hommes gais, bisexuels et queers, tsé. Pourquoi on devrait se concerner par la pratique du chemsex?

Michel (04:53):
Pourquoi c'est devenu... En fait, c'est  que c'est intrinsèquement lié à nos microtraumas,
à nos traumas de communauté qu'on porte. C'est même lié au VIH. Tsé, faut se rappeler qu'à une
certaine époque, quand le VIH est arrivé à nos portes de la communauté, début 80, il fallait
vivre sa vie à 100 %, à 1000 %, vivre à toute allure... Consommer des drogues, faire du sexe,

(05:17):
essayer tout ce qu'on veut essayer. Donc, c'est devenu un problème syndémique. Donc tsé, la
consommation en contexte sexualisé, c'est pas juste ça le problème. Y a plein d'affaires autour.

Alexandre (05:29):
À l'époque, il y a dix ans  à Montréal, on commençait à en parler.
C'était déjà très présent dans d'autres grandes villes, c'était déjà un gros enjeu de santé
publique dans d'autres villes. À Montréal, ça a pris quelques années avant que ça devienne un
enjeu très prenant et, je dirais à travers le travail à REZO qu'on fait et ce qu'on entend,
ce qu'on observe depuis cinq ans, six ans, c'est très, très prenant et de plus en
plus... On a évidemment des interventions, pis on développe des programmes très spécifiques à ça,

(05:54):
parce qu'on est vraiment dans l'adaptation en fonction des consommations très, très précises.

Olivier (05:59):
Mais c'est un peu l'idée de notre  projet dont on va discuter un peu, qui est
venue justement de ce débat-là qui existe au niveau communautaire. Pis on a vu dans les écrits,
dans d'autres villes canadiennes, que c'est un débat enflammé. Donc,
on sait que le chemsex peut amener des défis graves et très importants,
pis je pense que les gens le reconnaissent que ça peut tsé... Y a des gens qui perdent leur emploi,

(06:24):
y en a qui se retrouvent même à la rue. Y a des problèmes de dépendances,
des problèmes de santé mentale, des problèmes de santé physique, donc je pense que ça...

Michel (06:30):
Des problèmes de santé sexuelle...

Olivier (06:32):
Tsé, on le sait, que  ça amène des défis importants,
pis je pense que c'est pour ça que ça vient nous chercher. Ça touche
des gens dans notre communauté, pis ça devient un débat un peu passionné.

Alexandre (06:40):
Je pense que c'est un débat qui  n'aura jamais de réponse parfaite et finale.
Et c'est vrai qu'autant toutes les tables de concertation, pis les services qui essaient de
s'arrimer à Montréal, c'est quand même positif, faut le nommer. Un projet comme Chemstory est un
autre outil pour visibiliser davantage le sujet, mais donner le pouvoir et la parole aux personnes.

Maxim (07:02):
On parle de communauté depuis le  début... Je pense que ça vaut peut-être
la peine de spécifier quelles communautés pratiquent le chemsex?

Michel (07:11):
Les hommes ayant des relations sexuelles  avec d'autres hommes, les hommes gais, bisexuels,
c'est eux les plus touchés ou c'est ceux qu'on entend le plus. Mais en même temps, il ne faut
pas, pour ma part à moi... Il ne faut pas personnaliser ce combat-là seulement aux hommes.
Tsé, dans la chaire de recherche TRADIS, il y a des données qui sortent sur les chemsexeurs, pis

sur les profils de ceux-là (07:32):
c'est 23 % des gens  qui s'identifient non-binaire, donc... Pis les
personnes trans ressortent aussi. Je crois que ça touche une diversité de genre et d'orientation, et
que c'est pas un problème qui appartient à un seul groupe. Mais pour le moment, ce qu'on voit, ce qui

(07:54):
ressort, c'est que ça ressort principalement chez les HARSAH, les hommes gais, bisexuels...

Alexandre (07:59):
Moi je dirais que ce qu'on observe  dans les communautés qu'on rejoint à REZO, c'est
qu'il y a une recherche de plaisir. Y a un besoin d'aller rechercher du plaisir,
sexuel ou non, qui n'est pas propre à ces communautés-là dans la société... Après ça,
comment on obtient un plaisir, pis jusqu'où on va dans la recherche de notre plaisir?
Ça peut être hyper bénéfique, pis à la fois ça peut être aussi problématique,

(08:22):
ou ça peut amener des enjeux de sécurité dans tous les sens du terme. Donc cette
recherche de plaisir qui est un besoin, jusqu'où on va là-dedans et pourquoi?

Michel (08:32):
C'est vrai qu'on a parlé des effets  néfastes, mais il y en a beaucoup des effets
recherchés. Tsé, les histoires d'amour avec la Tina, pis avec les autres drogues,
elles commencent parce qu'on a été rechercher des effets... On a été rechercher une amplification de
l'intensité orgasmique. On a été chercher une libération de nos complexes. On a été
chercher une liberté de ce qu'on est, de nos fantasmes des fois qu'on ne s'avoue pas. On

(08:57):
peut se rendre où est-ce qu'on veut se rendre dans notre sexualité. Pis ça,
c'est les effets recherchés sur la sexualité, mais il y a d'autres effets recherchés... Tsé,
y a des drogues là dans les drogues qu'on va dire «empathogènes», donc qui vont réveiller
l'empathie. Pour les gens qui sont pas capables de se rapprocher de l'autre, là... C'est le fun une
drogue empathogène! Pis tout à coup, enfin je peux m'ouvrir, je peux me faire caresser... Au début,

(09:19):
c'est une histoire... C'est une romance, c'est une histoire d'amour, le chemsex.

Maxim (09:23):
Est-ce que le chemsex  est beaucoup pratiqué,
justement? Que ce soit dans le monde ou ici à Montréal?

Olivier (09:29):
On s'entend que si  on regarde les statistiques,
c'est pas... Pis on n'a pas des super bonnes recherches là-dessus,
parce que souvent ça dépend comment la question est posée, mais que c'est
pas... Tsé, c'est minoritaire quand même comme comportement auprès, c'est pas, tsé c'est pas...

Michel (09:44):
C'est pas mainstream...

Olivier (09:46):
C'est pas mainstream.  Donc, c'est peut-être pour ça
aussi que ça reste tabou et d'une certaine façon très stigmatisé.

Michel (09:52):
De là l'importance du projet Chemstory 
que ça existe, de pas avoir honte de ça, de grandir en... De grandir individuellement,
mais de grandir ensemble là-dedans. Pis c'est pour ça que tsé, y a tellement une
portée incroyable à ce projet-là. Oui, il faut en parler, il faut en parler.

Maxim (10:14):
Olivier justement, comment  est né le projet Chemstory?

Olivier (10:17):
Ben, le projet est né quand même, il y  a déjà... En 2019, à travers des conversations
entre chercheurs, des intervenants du milieu qui voyaient qu'il y avait une inquiétude par
rapport au chemsex, pis qu'il commençait à y avoir des débats dans les conférences,
dans les organismes communautaires, même dans les médias sur le chemsex, pis qu'est-ce qu'on

(10:42):
doit faire sur cette problématique-là? Et ce qu'on voyait souvent, c'est que les gens qui
prenaient la parole étaient souvent des personnes qui étaient des chercheurs, des intervenants, des
acteurs du milieu communautaire, qui avaient bien sûr une perspective sur le sujet, mais qu'on avait
fait très peu de place, à l'époque aux personnes de la communauté, au chemsexeurs comme tu dis,

(11:05):
aux personnes qui ont une expérience vécue de chemsex. Ça fait qu'on se demandait : comment on
pourrait amener ces voix-là, les faire connaître, faire connaître leur perspective? Et on s'est dit,
l'idée en fait, est venue d'un autre projet de recherche sur lequel je travaillais sur un autre
enjeu super stigmatisé, qui est le suicide. Et je me souviens que j'avais fait des entrevues avec

(11:27):
des personnes LGBT qui avaient vécu à travers des périodes suicidaires. Pis quand j'écoutais

leurs mots, je me disais (11:33):
My god, si on pouvait  partager leur enregistrement audio, je pense que
ça irait tellement loin pour faire comprendre aux gens ce que c'est de vivre avec des pensées
suicidaires, de penser au suicide. Pis je pense que ça irait très loin pour déstigmatiser pis
changer les perceptions un peu de la santé mentale pis du suicide. Bien sûr, dans ce projet-là,

(11:54):
c'était des enregistrements qui s'étaient fait dans le cadre d'un projet de recherche, on ne
pouvait pas partager ça. Là, la baladodiffusion, les podcasts, ça commençait à monter en

popularité, mais j'ai dit (12:02):
ben, voyons donc...  Est-ce qu'on pourrait utiliser la baladodiffusion,
les podcasts, puis travailler avec des hommes de la communauté qui ont une expé... et des personnes
non-binaires aussi, qui ont une expérience de chemsex afin qu'ils puissent partager leur
expérience dans un balado. Et ce qu'on a décidé de faire, c'est pas de faire un balado où nous

(12:23):
on arrive avec une grille, pis on a nos questions qu'on va leur poser, ce qu'on fait dans le projet
Chemstory... Pis on est très chanceux parce qu'on est financé par les Instituts de recherche en
santé du Canada, ce qui est assez génial pour un projet où on parle de drogue et de sexe.

Michel (12:39):
Tellement...
Pis on veut amener ce discours-là dans la sphère publique. Et qu'est-ce qu'on fait,
c'est qu'en fait, on offre une formation en baladodiffusion aux participants à travers
des ateliers. Et après ces ateliers-là, les participants sont outillés pour faire un
podcast où ils peuvent partager leur expérience vécue de chemsex. Et on ne leur dit pas comment

(13:00):
ils doivent partager leurs histoires. On leur donne carte blanche. Ils décident les thèmes,
ils décident le format et on les encourage en fait tsé, vraiment d'aller pêcher dans leur créativité,
de repenser même qu'est-ce qu'un podcast et de trouver comment ils veulent partager leur
histoire. Et c'est ça, donc c'est un peu l'idée du projet. Donc pour nous, y a deux choses qui se

(13:22):
passent avec ces podcasts-là à la fin. Pour les gens qui sont les «geeks» de la recherche comme
moi, ben les podcasts deviennent une banque de données tellement riche, parce qu'on en apprend
tellement sur la perspective pis les priorités des thèmes qui doivent être abordés par les personnes
qui ont une expérience vécue de chemsex. Mais en même temps, on a ces balados-là qu'on va pouvoir
partager aux décideurs, aux intervenants, mais surtout à la communauté, même au public, qu'il

(13:49):
soit de la communauté LGBT ou non. Et je pense que ce que ça va avoir comme effet, c'est que ça
va pouvoir aider à comprendre la perspective et peut-être avoir... Aider les gens à avoir
peut-être un regard un peu plus compatissant par rapport aux personnes qui pratiquent le chemsex.
Oui et au chemsexeur d'avoir ce propre  regard aussi tsé de compassion envers lui,

(14:12):
envers elle. Pis moi je trouve Olivier, d'abord : félicitations pour ce super projet de création,
à toi et toute ton équipe. Pis tu parles que c'est une banque de données tellement
riche évidemment pour la recherche, mais tellement riche pour la personne qui le
fait aussi. Parce qu'en repensant dans sa créativité, en se racontant,

(14:33):
comme on disait tout à l'heure, il découvre de nouvelles choses sur lui, pis en plus,
quel bel exemple d'empowerment, d'«empuissancement» pour la personne.

Olivier (14:42):
Ouais, c'est exactement un peu  ce qu'on voulait faire. C'est sûr qu'on
a décidé le sujet qui est sur le chemsex, mais on les invite vraiment à partager ce
qu'ils pensent qui est le plus important aux autres de savoir sur leur expérience. Et ce
qui est intéressant, c'est que je pense que tsé, ça change vraiment l'expérience
des gens, que c'est moins awkward que de participer dans une entrevue qui a l'air
d'un interrogatoire. Pis tu ne sais jamais ce que l'autre personne pense sur euh...

Alexandre (15:04):
Ou des fameux groupes de discussion  aussi, ou toutes sortes d'autres formats qui
peuvent être intéressants, mais pas toujours aidants pour les personnes.

Olivier (15:11):
Oui! Pis c'est productif. Les  gens apprennent à faire un podcast,
ça c'est quand même cool, parce que c'est un atout qu'ils apprennent. Pis y a plusieurs personnes qui
nous ont dit justement, je voulais participer parce que j'ai toujours voulu faire un podcast,
j'ai toujours voulu apprendre comment ça se fait. Mais aussi, à travers le processus de penser
à leur expérience, pis de penser au thème, pis de le décrire, les gens sont appelés à

(15:33):
réfléchir beaucoup sur leur expérience, à faire le point sur leur situation,
pis à pratiquer une introspection très importante. Fait que je pense que les participants jusqu'à
maintenant nous disent quand même qu'ils se sont sentis grandir dans l'expérience parce
que tsé, ça les a amenés à vraiment réfléchir sur leur sexualité, leur passé, leurs priorités,
leurs valeurs... Pis qu'est-ce qu'ils veulent pour eux dans l'avenir par rapport à ces enjeux-là.

Maxim (15:58):
D'un point de vue de recherche, c'est super  intéressant, Olivier comme tu disais... C'est un
des premiers, ou même le premier qui utilise le podcasting comme méthode basée sur les arts
pour inclure les communautés dans le processus de recherche si on veut. Mais d'un point de vue plus
communautaire, si on veut Alex, quels sont les avantages justement de diffuser ces balado-là?

Alexandre (16:22):
Ben, je pense qu'à la base le  médium, la radio, donc sans l'image, sans être
confronté à une caméra, je pense que ça permet une plus grande ouverture, peut-être dans les partages
et... C'est moins confrontant pour les personnes. Pis au final le résultat après, donc qui peut être
écouté par les communautés ou même peut-être dans un contexte d'intervention avec d'autres

(16:44):
personnes pour partager des témoignages vécus, ça peut être très aidant. On parlait plus tôt
qu'il y avait dans l'espèce d'état de situation qu'on faisait qu'il y avait, il y a dix ans,
beaucoup peut-être moins de monde qui allaient vers des ressources d'aide que maintenant.
Peut-être parce que justement, avec des outils comme celui-là, ça va sensibiliser d'autres
personnes à aller chercher de l'aide ou du moins avoir un modèle en fait de témoignant. Comment

(17:08):
l'expérience d'une autre personne se passe? Est-ce que ça peut m'aider, moi dans ma recherche d'aide?
Ou me faire réaliser que j'aurais peut-être besoin de parler de ce que je fais? Donc,
sur le plan communautaire ou organisme qui offre des services avec des équipes d'intervention, je
pense que ça devient des outils non seulement de visibiliser un sujet, visibiliser des situations

(17:28):
de vulnérabilité, mais aussi formatives, je dirais même, à la fois... Parce que quand, on a tous déjà
fait des formations, c'est quoi le bout qu'on aime le plus? C'est quand on peut avoir accès
à du vécu expérientiel. C'est qu'on peut mettre en pratique des théories, des connaissances... Y
a rien qui vaut plus que l'histoire d'une personne qui est racontée dans ses propres mots. Alors moi,
je crois que ça va être, c'est un outil très puissant pour avancer rapidement.

Michel (17:52):
Je vais rebondir là-dessus.  Tsé, les groupes des Fraternités,
les AA, tsé, les Dépendants Affectifs Anonymes, Cocaïnomanes Anonymes,
Crystal Meth Anonymes... Quand l'individu revient de là, c'est quoi le bout qu'il a
préféré? C'est le bout du partage. Se relier à l'autre, pis faire comme : «Ah mon dieu,
OK y a quelqu'un d'autre qui vit ça, de cette façon-là, pis moi aussi».

(18:13):
Ou de voir les différences, tsé... Moi je trouve que c'est un peu une version 2.0 de la Fraternité.
On décloisonne ça, pis on donne ça accès à tout le monde. Imaginez comment c'est puissant.

Maxim (18:23):
Pour faire écho sur ça justement, c'est un  des thèmes qui revient dans l'évaluation du projet

qui est faite avec les participants (18:29):
l'idée  qu'ils sont vraiment maîtres de leur message,
qu'il n'y a pas de censure par rapport à comment ils racontent leur histoire.
C'est pas non seulement leur histoire, mais ils font aussi le montage. Donc, ils sont vraiment,
comme je viens de dire, maître de toute la production qui leur permet vraiment vraiment,
de conter leur propre histoire, de raconter leur expérience vécue.

Alexandre (18:52):
Moi, petit partage, je suis un adepte  de la radio. Je trouve que l'audio a une force.
Je peux pas expliquer pourquoi, mais pour moi l'audio, écouter la radio en faisant autre chose,
a toujours été pour moi très créatif dans ma tête. Ça fait penser à plein de choses, ça me fait
réfléchir sur plein de choses, je pense qu'autant pour la personne qui écoute Chemstory que la

(19:13):
personne qui l'a fait, qui a participé. Pour moi, c'est une façon d'entendre qui est très puissante.

Maxim (19:20):
Olivier, où en est le projet, pis  est-ce qu'on recrute encore des participants?

Olivier (19:26):
On est vraiment en période active  de recrutement. Donc si les gens veulent
partager leur histoire, s'ils ont une expérience vécue de chemsex...

Michel (19:34):
Salut ma gang! [rires]

Olivier (19:36):
Pis qu'ils veulent participer, les gens  peuvent nous contacter. On est sur le web, on a

un site web pour le projet (19:43):
Chemstory.ca. Les  gens vont pouvoir y aller, pis découvrir comment
on participe. Vous n'avez pas besoin d'avoir aucune expérience en média, pis nous on vous
donne les outils. Même moi qui dirige le projet de recherche, j'avais jamais fait un podcast.
On a des experts qui nous épaulent, pis en plus, ce qui est intéressant, c'est que moi j'ai appris,

(20:04):
parce que ça peut paraître très intimidant, mais je me suis rendu compte que c'est en
fait, tsé les outils technologiques se sont tellement développés qu'on a tous à la portée
de notre main maintenant, des outils pour être capable de produire un balado de haute qualité.

Michel (20:18):
Moi je me demande dans votre projet  Olivier, est-ce que la personne peut participer
et que ce soit non-nominatif, donc de pas nommer son nom, mais de partager quand même son histoire?

Olivier (20:28):
L'idée du projet, c'est qu'on  veut respecter la confidentialité des
personnes qui veulent rester anonymes, mais en même temps, y a des gens qui s'assument,
qui sont fiers de ce qu'ils ont produit aussi. Pis je pense que... On veut aussi respecter
cette autonomie-là que certains participants vont avoir, d'avoir leur nom attaché à leur balado.

Maxim (20:47):
Bon ben je vous remercie
pour votre expertise. Merci de nous avoir écouté aujourd'hui.
Puis je vous rappelle que si vous voulez plus d'informations ou participer au projet,
vous pouvez vous rendre à Chemstory.ca ou nous écrire directement à chemstory@espum.umontreal.ca

Michel (21:10):
Je m'y rends sur le champ.

Maxim (21:16):
Moi aussi! [rires] Olivier

Michel (21:17):
Merci Max.

Alexandre (21:18):
Merci.
C'était un épisode de Chemstory. Abonnez-vous pour être informé de la parution des prochains
épisodes. Pour en savoir plus sur le projet, pour raconter votre histoire ou pour une
liste de ressources d'aide et de soutien en lien avec le chemsex, visitez Chemstory.ca
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