Episode Transcript
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(00:00):
Cette série balado aborde la consommation dedrogues et la sexualité.
Si vous ou une personne de votre entourageavez besoin de soutien, des hyperliens vers
des ressources d’aide sont disponibles dansle texte de présentation de l’épisode et sur
le site chemstory.ca
(00:22):
Vous écoutez Chemstory, une série baladocréée par des personnes ayant une expérience
vécue de chemsex.
Vincent (00:29):
Salut Simon !
Simon (00:31):
Salut Vincent !
Vincent (00:34):
Eum… Aujourd’hui, on va parler de
ton historique avec le chemsex.
C’était quand ta première expérience avec ladrogue en général ?
Simon (00:42):
À l’époque, je devais avoir 18 ans.
Je dois dire que mon premier essai avraiment changé ma vie.
Je partais régulièrement avec des amis enrave illégal en France.
Vincent (00:52):
Puis qu’est-ce qui t’a motivé à en
prendre à l’époque ?
Simon (00:56):
Eum… J’étais jeune, curieux, mais
assez timide et indécis sur le chemin que je
devais prendre dans ma vie en fait. Hun… Etcette première fois, ça a vraiment débloqué
quelque chose en moi… Vraiment profondément.
Eum… J’ai réussi à vaincre ma timidité et àdécouvrir une nouvelle facette de ma vie et
ma sexualité. Je suis passé ensuite à unesorte de philosophie de vie qui était plus ou
(01:17):
moins sex, drugs and rock’n’roll avec.
L’important, c’était de… ne… pas avoir devie boring, de profiter de tout à 100 %, de
ne jamais regretter et de tout essayer enfait.
Puis j’ai continué à consommer régulièrementà chaque week-end : ecstasy, MDMA, cocaïne.
(01:38):
Ça m’a apporté vraiment un sentiment deliberté puis d’insouciance.
Vincent (01:40):
Puis hum… Si on parle de tes
premières expériences avec le chemsex et
avant tout, peux-tu me définir ?
C’est quoi le chemsex ?
Simon (01:49):
Alors chemsex, c’est la contraction
entre chemical et sex et ça désigne une
pratique qui combine le sexe donc, et laprise de drogues en généralement du crystal
meth, GHB ou d’autres drogues.
Hum… Le but c’est d’avoir des rapportssexuels dans un état second donc, high euh…
Ces rapports sexuels qui sont prolongés,extrêmes, la plupart du temps non protégés
(02:15):
avec des partenaires multiples.
Vincent (02:16):
Puis comment tu as… Comment tu as
commencé le chemsex ?
À quel âge ? Simon (02:20):
Je devais avoir 30 ans
à l’époque, j’ai rencontré un gars via des
applications qui organisent des soirées chezlui, privées, avec plusieurs gars.
J’y suis allé et ça m’a directement plu enfait, il y avait le sexe et la drogue.
C’est des choses que j’aimais faire et aprèsça, j’y suis revenu régulièrement en fait.
Vincent (02:39):
Puis quelles substances tu
consommais là-bas ?
Simon (02:41):
Principalement, GHB et MDMA, speed ou
cocaïne.
Le crystal meth n’est arrivé que plus tarden fait.
Vincent (02:50):
Aurais-tu envie de me raconter une
expérience de chemsex ?
Simon (02:55):
Ouais. Hum.
Une fois pour la Gay Pride, en fait, mon amiavait organisé une de ses soirées et on s’est
retrouvé à 25 gars chez lui.
Cette fois-ci, je suis resté chez lui duvendredi soir jusqu’au dimanche soir.
Donc, c’était 48 heures de sexe, avec quandmême des pauses entre temps pour chiller,
mais pas de sommeil, très peu de nourriture,beaucoup de sexe, des nouvelles expériences
(03:21):
sexuelles et puis beaucoup de partenairesinconnus.
C’est un peu comme faire du sport entre amisen fait, sauf que c’est du sexe.
[rire] Et puis mon ami organise des soiréescomme celle-ci régulièrement et quasiment
tous les week-ends chez lui avec moins degars.
Et c’est comme ça. En fait, j’y allaisrégulièrement tous les week-ends.
Vincent (03:40):
Puis qu’est-ce que tu cherchais
dans ces expériences-là ?
Qu’est-ce que ça t’apportait ?
Simon (03:48):
Hum… Il y avait vraiment l’envie de
découvrir de nouvelles choses, d’expérimenter
de nouvelles pratiques sexuelles.
Avec la drogue, tu peux dépasser tes propreslimites, tu peux te mettre des challenges et
surpasser tes peurs. Hum… Par exemple, j’aitoujours voulu essayer le sexe en groupe et
la drogue m’a permis d’avoir plus confianceen moi, de m’oublier un peu et puis de rendre
(04:08):
une nouvelle expérience sexuelle possible àtravers la drogue.
En fait, je pouvais assouvir mon envie deplaire aux autres et mon besoin de validation
par les autres… Hum… J’ai vraiment eu desexpériences incroyables, particulières, mais
j’ai également eu la possibilité derencontrer de nouvelles personnes.
Certaines sont devenues des amis après parla suite.
Vincent (04:30):
Hum hum… Et puis si on parle un peu
du début de la dépendance… Hum… Est-ce que tu
sais un peu comment ta consommation a évoluédans le temps ?
Simon (04:40):
Hum.
Je suis passé de sessions chemsex quasimenttout le week-end, à consommer en fait durant
la semaine, de manière récréative.
Hum… Je pense qu’à l’époque, je cherchaisvraiment à retrouver les émotions intenses du
week-end. Hum… J’ai commencé à consommer duGHB tous les jours, à en prendre avant
(05:00):
d’aller travailler… Puis un week-end, j’ai…On m’a fait essayer le crystal meth et, très
rapidement, j’en ai consommé égalementrégulièrement.
Le problème avec la meth, c’est que ça rendpas seulement horny, mais ça te permet aussi
de ne pas dormir pendant 24 heures, ce quipeut avoir fait pour les sessions chemsex,
mais qui l’est moins pour ton sommeil etpour ta santé en général.
Vincent (05:22):
Puis qu’est-ce que tu définirais
comme les conséquences à long terme de cette
consommation-là sur ta vie ?
Simon (05:29):
Oui, elles sont nombreuses… Hum…
D’abord, avec la meth, tu ne dors pas.
Une fois, je me suis retrouvé éveillépendant six jours.
Six jours sans dormir.
Donc en général, tu as une aggravation deton état de santé, une diminution du sommeil,
de l’appétit. Tu perds du poids.
(05:50):
Puis j’ai également développé des crisesd’angoisse et de paranoïa… Hum… J’avais des
pertes de mémoire, j’ai des pertes demémoire et des réflexes manuels.
Ensuite, j’ai des difficultés financières.
Parce que tout l’argent que j’avais, ellepassait dans ma consommation.
Donc, là, tu t’arranges et tu essayes detrouver des moyens plus ou moins légals pour
récupérer l’argent. Suite à ça, j’aiégalement perdu mon emploi.
(06:12):
Car j’étais souvent absent ou je n’étais pasen état d’aller travailler.
Je n’étais pas aussi efficace au travailqu’auparavant.
Hum… Ça a également eu des conséquences sur…sur mes amis.
J’ai commencé à les voir de moins en moins,mes amis et ma famille, parce que j’étais en
session tous les week-ends, où j’étais tropgelé et trop honteux d’être gelé pour pouvoir
(06:33):
les voir en semaine. Donc, au fur et àmesure, petit à petit, je me suis retrouvé
tout seul à ne plus les voir.
Ensuite, j’ai également perdu mon partenaireamoureux principal qui m’a longtemps soutenu
et aidé, mais il ne supportait plus d’êtreinefficace face à ma consommation et je
(06:55):
supportais plus les mensonges quej’utilisais pour cacher ma consommation.
Donc de manière générale, il y a vraimentune perte d’intérêt pour la vie, pour tout ce
qui touche, pour tout ce qui ne touche pasla consommation ou le sexe en fait.
Donc tout ce qui est la famille, les amis,le travail, les loisirs, tout ça, c’est
complètement oublié au détriment du chemsex.
Vincent (07:20):
Puis… Hum… le moment où tu t’es
avoué à toi même comme une personne ayant une
dépendance. Hum… Ça a été quoi un peu tessolutions et les moyens pour reprendre le
contrôle sur ta vie ?
Simon (07:35):
Hum.
Longtemps, j’ai pensé que je n’avais pas deproblème, en fait, que je pouvais être
capable de gérer ma vie personnelle, socialetout en consommant.
Mais c’était difficile, je souffraisénormément.
Puis il y a pas mal d’épreuves en fait parrapport à ça.
Il y a sur son chemin de l’acceptation.
Il y a le jugement soi-même, il y a leregard des autres et de la société, de la
(07:56):
culpabilité. Il y a plein d’éléments quifont que ce n’est pas facile, qu’on a
tendance à nier qu’on a un problème deconsommation.
Jusqu’au jour où le jeu n’en vaut plus lecoup et que les difficultés sont trop
importantes. Alors ça prend un travailénorme sur soi même de s’avouer qu’il faut
changer, mais il faut se dire qu’on n’estjamais seul, même si on le pense souvent.
(08:16):
Il y a toujours des familles, la famille,des amis ou la communauté, ou des ressources
sociales qui sauront aider à faire desdémarches ou trouver les ressources pour
reprendre le contrôle de sa vie en fait. Vincent : Pour terminer, est-ce que tu
devrais rajouter quelque chose ? Simon :
Ouais. (08:29):
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Les drogues en général permettent, je pense,des moments fun, des nouvelles expériences,
en tout cas pour moi, et m’ont permisd’apprendre à me connaître et à me
construire. Mais les risques et ladépendance sont vraiment là.
C’est pas des mythes en fait.
Alors que moi je pensais le contraire, quandj’ai commencé à consommer en fait.
Hum… Vincent (08:51):
Merci.
Simon (08:53):
Merci à toi !
C’était un épisode de Chemstory.
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ressources d’aide et de soutien en lien avecle chemsex, visitez Chemstory.ca