June 1, 2023 • 14 mins
En plus de raconter ses premières explorations de chemsex, Niko explique comment le chemsex lui apporte plus d’empathie, de générosité et de bienveillance. En revanche, il aborde ses difficultés à trouver le sommeil et de ses craintes en contexte de chemsex. Il nous parle des stratégies qu’il met de l’avant pour contrôler sa consommation et pour garder un équilibre.
Un balado proposé par Niko
Si vous souhaitez obtenir du soutien en lien avec le chemsex, consultez la liste de ressources et de services disponibles sur la page: Ressources / services chemsex.
https://qollab.ca/ressources-services-chemsex/
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Episode Transcript
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(00:00):
Cette série balado aborde la consommation dedrogues et la sexualité.
Si vous ou une personne de votre entourageavez besoin de soutien, des hyperliens vers
des ressources d’aide sont disponibles dansle texte de présentation de l’épisode et sur
le site chemstory.ca
Vous écoutez Chemstory, une série baladocréée par des
(00:25):
personnes ayant une expérience vécue dechemsex.
[Sons urbains]
(00:52):
«Ouais, salut!» «Oui, c’est toi pour lechemsex?».
«Les questions, là?» «Ouais».
«OK, mais oui, je vais te répondre ça… Tuvois, moi j’ai commencé y a… y a à peu près
cinq ou six ans, peut-être un petit peu plusque ça même.
De temps en temps, comme ça.
(01:13):
J’ai connu ça au 5018.
Ça, c’était un sauna sur Saint-Laurent.
Ouais, le gars me montre ça, pis au début,pis j’ai tout de suite euh… J’ai aimé le
buzz, qui était bon. Mon ami, ce qu’ildisait, parce que c’est devenu mon ami, il
disait tout le temps (01:29):
«Tu vas voir, quand c’est bon, ça pogne dans la queue» [rire].
L’effet est tout de suite… T’sais au début,c’est comme… il y a tout un rituel, hein.
T’es curieux parce que tu vois le monde lepréparer.
T’sais, les quantités… Après ça, c’estcomment brûler, comment le chauffer : trop,
(01:52):
pas assez ou tourner ou pas tourner, deproche ou de loin.
On a tous notre façon différente un peu dele faire.
Ce que ça fait, dans le buzz entre autres,ça enlève l’inhibition, t’sais.
T’es plus gêné pantoute, pantoute.
(02:13):
Hum… T’es à l’écoute souvent de l’autrebeaucoup, pour moi en tout cas.
Je suis à l’écoute de l’autre voir ce qu’ilaime… si ça répond à ses besoins.
Même que des fois ça en vient excessif : «T’as-tu froid, t’es-tu correct?» Tu dis (02:24):
undefined
«Oups, j’m’excuse, oups» pis «Attention,t’es tu correct?» On se répète de même… Ça
amène beaucoup d’empathie.
Euh… Tu ressens, quand l’énergie est bonne.
Quand j’entends dire que les gens se sontfait prendre dans des histoires, là…
(02:48):
désastreuses, j’ai de la misère à croire quec’était pas volontaire un peu.
Ça te rend généreux, dans le sens que… Turegardes «Oh bien, mon dieu…
Ton jockstrap ou ton cockring ou ton…Quelque chose, ton T-shirt, c’est beau».
«Ah oui, tiens, essaye-le.
(03:09):
Ça vient que… Ben garde le, j’en aid’autres»… Donc, j’ai plein de stock qu’on
m’a donné comme ça, pis j’ai donné plein destock… Par après, t’es toute… Voyons!
Me semble que j’avais un jockstrap rouge… Tufouilles dans tes affaires, pis là, c’est…
Bin non! Tu l’as donné le dernier coup.
(03:30):
[rire] Le buzz, c’est pas mal comme desmontagnes russes.
Je veux dire… Y est intense, mais l’énergietout à coup, elle descend.
Puis c’est là que tu prends une pause là,tu… C’est là que tu te fais, en fin de
compte, tu te fais des amis, parce que toutle monde est comme relax : un verre d’eau ou
(03:51):
de jus… On relaxe un peu, on grignote.
Pis là, bin… Oups!
Ça remonte, t’sais [rire].
Souvent bien, comme un plus fatigué, boncontinue, pis là… Oups!
Ça remonte, pis là, l’autre devient fatigué,mais… Oups, ça remonte.
Fait que ça arrête pas. Ça vient que… Toncorps y devient fatigué à la longue, mais
(04:16):
ta tête elle en veut toujours plus.
Ouin… Elle en veut toujours plus.
[Sons de restaurant]
Quand je disais, on en veut plus, c’est commesi
(04:41):
on n’est pas blasé, mais t’sais comme OKl’énergie qu’on avait, juste là, là, on va
passer à d’autres choses. On a envie, commede piquant dans la soirée, d’ajouter une
épice spéciale dans l’énergie.
C’est que… on va aller chercher, on vachercher un troisième, un quatrième.
(05:01):
Pour ça que les sites de rencontresfonctionnent beaucoup, parce que beaucoup de
gens comme ça… cherchent à avoir plus demonde chez eux, tourner ça en petit party.
Surtout, il y a des heures où tu vois queles gens ont comme… Ils ont fêté, un peu
avant, pis là, c’est le temps que, surl’application, tout le monde cherche un
(05:23):
autre… Pis personne se déplace parce qu’ilssont déjà sur le party.
Si c’est pas ça, bin tu finis par tebranler.
Tu peux te branler des heures et des heureset des heures… C’est assez fou pour ça.
Un ami il m’a dit 5 heures de temps luiavant… avant d’être satisfait.
(05:45):
C’est beaucoup de temps, ça… Je considèreque j’ai pas mal le contrôle.
Contrôle de ma consommation… Ça veut direquoi le contrôle?
Bin… À date, je me suis pas mis dans letrouble.
J’ai un logement, j’ai de la bouffe, j’aides amis, pis ma famille.
(06:07):
Pis je crée une caméra, comme une caméra,puis je me vois aller.
C’est comme si… c’est ça, je me regardealler pendant que je consomme pendant ma
soirée. De temps en temps, je prends unbreak, puis là, je… je me vois tout le temps,
dans le fond que… je commence à avoir l’airfou.
Faut que j’arrête ou ça n’a plus de sens,là.
(06:29):
Qu’est-ce que tu fais là? Tu mérites mieuxque ça.
Je me dis ça à moi-même en me voyant aller.
Comme ça, j’évite de me mettre dans letrouble, d’avoir des problèmes.
Une autre chose aussi qui est important, moije trouve, c’est de lâcher prise.
Savoir arrêter, t’sais… Quand y’en a plus,y’en a plus… pis ça arrête là… Pis
(06:55):
tu peux en commander d’autre, mais quand y aplus d’argent, y a plus d’argent.
Il n’y a plus, il n’y a plus.
Le party est fini, toute bonne chose à unefin.
J’en ai trop vu à quatre pattes à ramasserde la cochonnerie à terre.
Ceux, ceux (07:09):
«oui, oui, j’en ai échappé, j’en ai échappé.
Oui, je sais là, c’est là, c’est pas loin,m’a la trouver…» Pendant des heures, cherche,
la tête à terre… Chose que je fais aussicomme t’sais, après avoir fêté
toute la nuit, consommé tout ça, on n’estpas mal hyper dans la tête.
(07:33):
Le corps a un petit peu de la difficulté àsuivre.
Puis ça roule comme un hamster dans sa roue.
Il y a des gens qui vont aller se coucher,qui vont essayer de dormir, mais oublie ça,
tu peux pas dormir, tu finis… T’es couché,tu tournes d’un bord, tourne de l’autre euh…
(07:53):
Puis tu te tombes sur les nerfs à la longue,parce que tu peux pas dormir.
Ce que je fais moi, c’est… des fois, je vaismanger… Je
me fais à manger pendant que je consomme, jepense à ça.
Tout le monde est là à avoir du fun, puis làmoi j’ai faim, j’m’en va me chercher… Je me
(08:16):
fais une toast au beurre d’arachide ou à laconfiture.
Puis après ça, je suis prêt pout continuer.
J’ai tout le temps mon petit creux… Je boispas assez d’eau, ça c’est une chose.
Il faut en boire beaucoup, hein?
Puis quand je suis pas capable de dormir,bien je m’en vais voir des endroits où ça
(08:40):
bouge. Au lieu d’être tout seul à essayerd’avoir, de faire baisser mon rythme, à être
tranquille, bien… je… J’essaye de m’entourerd’une énergie qui est ou pareille ou encore
plus rapide que la mienne.
Je vais aller dans un centre commercial.
C’est drôle parce qu’il y a beaucoup demonde, ils veulent pas être vu en public tout
ça, après un party… Moi c’est comme (09:02):
«Non, non, non».
Je mets mes lunettes fumées, pis là je m’envais dans les magasins.
Le monde ça bouge, les magasins ouvrentparce que c’est très tôt le matin, à
l’ouverture. Ou même n’importe quand dans lajournée, quand c’est ouvert, quelque chose…
Une énergie de fou, une énergie qui medépasse, qui vient, moi, m’épuiser.
(09:24):
Pis là, je m’aperçois bon bin… Ouin… Là… Jepouvais suivre, mais là c’est moi qui est
fatigué donc… au lieu d’être dans mon lit àtourner d’un côté, puis de l’autre, j’ai fait
des stations de métro, puis j’ai été dans lemonde.
Puis je reviens, puis là, je m’endors.
(09:44):
Ce qui est difficile à avoir comme… commeroutine, c’est quand même ça, le sommeil.
Euh, étant donné qu’on a comme, j’ai lapossibilité d’avoir toutes sortes d’horaires,
de pas suivre l’horaire de tout le monde, çafait que… Je peux dormir quand je veux.
(10:09):
Sauf que j’ai pas de routine, t’sais… jedors quand les gens sont éveillés et je suis
réveillé quand le monde vont se coucher.
Chose qui est important pour moi aussi,c’est de m’entourer de bonnes énergies, de
bon monde autour, des gens compliqués ou auxhistoires… Des fois,
(10:37):
je m’en attends pas au début, quand c’estdes gens que je connais pas.
J’ai toujours confiance en dedans de moi,que c’est des bonnes personnes… Je me fait
avoir. Je me fais encore avoir.
Pendant que je suis à la toilette, ils seremplisse le sac, leur gros sac, leur sac à
(10:59):
dos d’affaires à moi. C’est triste, c’estpas des choses que je pense, moi.
Pas des choses que je fais… J’essaye d’êtrerespectueux, même dans la consommation.
De demander tout le temps (11:14):
«T’en as-tu?
T’en as-tu d’autre?» Je fouille pas… J’aipas… J’ai pas envie.
J’ai pas envie qu’on me fouille mesaffaires, je fouille pas les sacs du monde…
Faut pas que ça devienne comme une sécuritéà chaque fois que le monde entre pis sortent
(11:36):
de chez nous. Ça fait que, je me suis faitprendre beaucoup de choses, pis j’ai coupé
beaucoup de gens autour de moi, cesmauvaises énergies-là, non non non non.
J’en ai pas besoin. Fait qu’en général, çase passe bien.
J’aime mieux avoir des réguliers, des gensque je rencontre souvent, qui reviennent chez
(12:00):
moi, que je prends le temps… Parce que c’estdes… c’est des amitiés.
Ça commence tout petit, mais c’est desamitiés, c’est des relations qu’on
entretient. On peut pas dire dès le début : «Ah bien, tu vas être un régulier», c’est (12:06):
undefined
ridicule. Il faut que ça clique, il faut queça connecte ensemble pour qu’on a envie de
les revoir. Faut qu’il ait envie de terevoir aussi.
Fait que c’est, faut les… comme touterelation, faut les entretenir… Faut être fin
(12:28):
avec eux-autres, faut pour moi être àl’écoute : «Qu’est-ce qu’ils veulent?
Ils ont-tu soif?» Encore là, on retombe dansce que je disais tantôt : «T’as-tu trop
chaud? T’as-tu trop froid? T’es-tu correct?
Tu veux-tu de quoi à manger?» [Rire] Pis desfois même, c’est moi qui : «Bin t’es pas
supposé partir? T’avais de quoi demain?»Puis là.
«Oui, oui…» [rire] C’est comme, bin, je lestraite aux petits oignons.
(12:54):
Ça fait que j’aime mieux avoir ces gens làqui reviennent chez moi de temps en temps…
Que de dealer avec une nouvelle énergie quipeut se retourner contre moi.
Je te dirais, j’ai à peu près une dizaine deréguliers.
(13:14):
Ça a l’air gros, mais il y en a un, c’estcomme aux deux mois.
Il vient chez nous aux deux mois, c’est pasbeaucoup.
Il y en a un, c’est une fois par semaine.
C’est juste des amis de même de baise.
Y a pas d’échange… de rien pour ça.
J’aime le sexe, c’est mon problème.
En tout cas, on va se croiser les doigts pourque
(13:39):
tout aille bien encore, qu’il y aille pas deproblème, pas rien qui me tombe sur la tête.
Fait que, je pense que j’ai pas mal fait letour.
As-tu besoin de savoir d’autres choses?»«Non, c’est correct.» «OK, bin ça m’a fait
plaisir. Salut!» «Chao!»
(14:06):
C’était un épisode de Chemstory.
Abonnez-vous pour être informé de laparution des prochains épisodes.
Pour en savoir plus sur le projet, pourraconter votre histoire ou pour une liste de
ressources d’aide et de soutien en lien avecle chemsex, visitez Chemstory.ca
Cette série balado aborde la consommation dedrogues et la sexualité.
Si vous ou une personne de votre entourageavez besoin de soutien, des hyperliens vers
des ressources d’aide sont disponibles dansle texte de présentation de l’épisode et sur
le site chemstory.ca
Vous écoutez Chemstory, une série baladocréée par des
(00:25):
personnes ayant une expérience vécue dechemsex.
[Sons urbains]
(00:52):
«Ouais, salut!» «Oui, c’est toi pour lechemsex?».
«Les questions, là?» «Ouais».
«OK, mais oui, je vais te répondre ça… Tuvois, moi j’ai commencé y a… y a à peu près
cinq ou six ans, peut-être un petit peu plusque ça même.
De temps en temps, comme ça.
(01:13):
J’ai connu ça au 5018.
Ça, c’était un sauna sur Saint-Laurent.
Ouais, le gars me montre ça, pis au début,pis j’ai tout de suite euh… J’ai aimé le
buzz, qui était bon. Mon ami, ce qu’ildisait, parce que c’est devenu mon ami, il
disait tout le temps (01:29):
«Tu vas voir, quand c’est bon, ça pogne dans la queue» [rire].
L’effet est tout de suite… T’sais au début,c’est comme… il y a tout un rituel, hein.
T’es curieux parce que tu vois le monde lepréparer.
T’sais, les quantités… Après ça, c’estcomment brûler, comment le chauffer : trop,
(01:52):
pas assez ou tourner ou pas tourner, deproche ou de loin.
On a tous notre façon différente un peu dele faire.
Ce que ça fait, dans le buzz entre autres,ça enlève l’inhibition, t’sais.
T’es plus gêné pantoute, pantoute.
(02:13):
Hum… T’es à l’écoute souvent de l’autrebeaucoup, pour moi en tout cas.
Je suis à l’écoute de l’autre voir ce qu’ilaime… si ça répond à ses besoins.
Même que des fois ça en vient excessif : «T’as-tu froid, t’es-tu correct?» Tu dis (02:24):
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«Oups, j’m’excuse, oups» pis «Attention,t’es tu correct?» On se répète de même… Ça
amène beaucoup d’empathie.
Euh… Tu ressens, quand l’énergie est bonne.
Quand j’entends dire que les gens se sontfait prendre dans des histoires, là…
(02:48):
désastreuses, j’ai de la misère à croire quec’était pas volontaire un peu.
Ça te rend généreux, dans le sens que… Turegardes «Oh bien, mon dieu…
Ton jockstrap ou ton cockring ou ton…Quelque chose, ton T-shirt, c’est beau».
«Ah oui, tiens, essaye-le.
(03:09):
Ça vient que… Ben garde le, j’en aid’autres»… Donc, j’ai plein de stock qu’on
m’a donné comme ça, pis j’ai donné plein destock… Par après, t’es toute… Voyons!
Me semble que j’avais un jockstrap rouge… Tufouilles dans tes affaires, pis là, c’est…
Bin non! Tu l’as donné le dernier coup.
(03:30):
[rire] Le buzz, c’est pas mal comme desmontagnes russes.
Je veux dire… Y est intense, mais l’énergietout à coup, elle descend.
Puis c’est là que tu prends une pause là,tu… C’est là que tu te fais, en fin de
compte, tu te fais des amis, parce que toutle monde est comme relax : un verre d’eau ou
(03:51):
de jus… On relaxe un peu, on grignote.
Pis là, bin… Oups!
Ça remonte, t’sais [rire].
Souvent bien, comme un plus fatigué, boncontinue, pis là… Oups!
Ça remonte, pis là, l’autre devient fatigué,mais… Oups, ça remonte.
Fait que ça arrête pas. Ça vient que… Toncorps y devient fatigué à la longue, mais
(04:16):
ta tête elle en veut toujours plus.
Ouin… Elle en veut toujours plus.
[Sons de restaurant]
Quand je disais, on en veut plus, c’est commesi
(04:41):
on n’est pas blasé, mais t’sais comme OKl’énergie qu’on avait, juste là, là, on va
passer à d’autres choses. On a envie, commede piquant dans la soirée, d’ajouter une
épice spéciale dans l’énergie.
C’est que… on va aller chercher, on vachercher un troisième, un quatrième.
(05:01):
Pour ça que les sites de rencontresfonctionnent beaucoup, parce que beaucoup de
gens comme ça… cherchent à avoir plus demonde chez eux, tourner ça en petit party.
Surtout, il y a des heures où tu vois queles gens ont comme… Ils ont fêté, un peu
avant, pis là, c’est le temps que, surl’application, tout le monde cherche un
(05:23):
autre… Pis personne se déplace parce qu’ilssont déjà sur le party.
Si c’est pas ça, bin tu finis par tebranler.
Tu peux te branler des heures et des heureset des heures… C’est assez fou pour ça.
Un ami il m’a dit 5 heures de temps luiavant… avant d’être satisfait.
(05:45):
C’est beaucoup de temps, ça… Je considèreque j’ai pas mal le contrôle.
Contrôle de ma consommation… Ça veut direquoi le contrôle?
Bin… À date, je me suis pas mis dans letrouble.
J’ai un logement, j’ai de la bouffe, j’aides amis, pis ma famille.
(06:07):
Pis je crée une caméra, comme une caméra,puis je me vois aller.
C’est comme si… c’est ça, je me regardealler pendant que je consomme pendant ma
soirée. De temps en temps, je prends unbreak, puis là, je… je me vois tout le temps,
dans le fond que… je commence à avoir l’airfou.
Faut que j’arrête ou ça n’a plus de sens,là.
(06:29):
Qu’est-ce que tu fais là? Tu mérites mieuxque ça.
Je me dis ça à moi-même en me voyant aller.
Comme ça, j’évite de me mettre dans letrouble, d’avoir des problèmes.
Une autre chose aussi qui est important, moije trouve, c’est de lâcher prise.
Savoir arrêter, t’sais… Quand y’en a plus,y’en a plus… pis ça arrête là… Pis
(06:55):
tu peux en commander d’autre, mais quand y aplus d’argent, y a plus d’argent.
Il n’y a plus, il n’y a plus.
Le party est fini, toute bonne chose à unefin.
J’en ai trop vu à quatre pattes à ramasserde la cochonnerie à terre.
Ceux, ceux (07:09):
«oui, oui, j’en ai échappé, j’en ai échappé.
Oui, je sais là, c’est là, c’est pas loin,m’a la trouver…» Pendant des heures, cherche,
la tête à terre… Chose que je fais aussicomme t’sais, après avoir fêté
toute la nuit, consommé tout ça, on n’estpas mal hyper dans la tête.
(07:33):
Le corps a un petit peu de la difficulté àsuivre.
Puis ça roule comme un hamster dans sa roue.
Il y a des gens qui vont aller se coucher,qui vont essayer de dormir, mais oublie ça,
tu peux pas dormir, tu finis… T’es couché,tu tournes d’un bord, tourne de l’autre euh…
(07:53):
Puis tu te tombes sur les nerfs à la longue,parce que tu peux pas dormir.
Ce que je fais moi, c’est… des fois, je vaismanger… Je
me fais à manger pendant que je consomme, jepense à ça.
Tout le monde est là à avoir du fun, puis làmoi j’ai faim, j’m’en va me chercher… Je me
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fais une toast au beurre d’arachide ou à laconfiture.
Puis après ça, je suis prêt pout continuer.
J’ai tout le temps mon petit creux… Je boispas assez d’eau, ça c’est une chose.
Il faut en boire beaucoup, hein?
Puis quand je suis pas capable de dormir,bien je m’en vais voir des endroits où ça
(08:40):
bouge. Au lieu d’être tout seul à essayerd’avoir, de faire baisser mon rythme, à être
tranquille, bien… je… J’essaye de m’entourerd’une énergie qui est ou pareille ou encore
plus rapide que la mienne.
Je vais aller dans un centre commercial.
C’est drôle parce qu’il y a beaucoup demonde, ils veulent pas être vu en public tout
ça, après un party… Moi c’est comme (09:02):
«Non, non, non».
Je mets mes lunettes fumées, pis là je m’envais dans les magasins.
Le monde ça bouge, les magasins ouvrentparce que c’est très tôt le matin, à
l’ouverture. Ou même n’importe quand dans lajournée, quand c’est ouvert, quelque chose…
Une énergie de fou, une énergie qui medépasse, qui vient, moi, m’épuiser.
(09:24):
Pis là, je m’aperçois bon bin… Ouin… Là… Jepouvais suivre, mais là c’est moi qui est
fatigué donc… au lieu d’être dans mon lit àtourner d’un côté, puis de l’autre, j’ai fait
des stations de métro, puis j’ai été dans lemonde.
Puis je reviens, puis là, je m’endors.
(09:44):
Ce qui est difficile à avoir comme… commeroutine, c’est quand même ça, le sommeil.
Euh, étant donné qu’on a comme, j’ai lapossibilité d’avoir toutes sortes d’horaires,
de pas suivre l’horaire de tout le monde, çafait que… Je peux dormir quand je veux.
(10:09):
Sauf que j’ai pas de routine, t’sais… jedors quand les gens sont éveillés et je suis
réveillé quand le monde vont se coucher.
Chose qui est important pour moi aussi,c’est de m’entourer de bonnes énergies, de
bon monde autour, des gens compliqués ou auxhistoires… Des fois,
(10:37):
je m’en attends pas au début, quand c’estdes gens que je connais pas.
J’ai toujours confiance en dedans de moi,que c’est des bonnes personnes… Je me fait
avoir. Je me fais encore avoir.
Pendant que je suis à la toilette, ils seremplisse le sac, leur gros sac, leur sac à
(10:59):
dos d’affaires à moi. C’est triste, c’estpas des choses que je pense, moi.
Pas des choses que je fais… J’essaye d’êtrerespectueux, même dans la consommation.
De demander tout le temps (11:14):
«T’en as-tu?
T’en as-tu d’autre?» Je fouille pas… J’aipas… J’ai pas envie.
J’ai pas envie qu’on me fouille mesaffaires, je fouille pas les sacs du monde…
Faut pas que ça devienne comme une sécuritéà chaque fois que le monde entre pis sortent
(11:36):
de chez nous. Ça fait que, je me suis faitprendre beaucoup de choses, pis j’ai coupé
beaucoup de gens autour de moi, cesmauvaises énergies-là, non non non non.
J’en ai pas besoin. Fait qu’en général, çase passe bien.
J’aime mieux avoir des réguliers, des gensque je rencontre souvent, qui reviennent chez
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moi, que je prends le temps… Parce que c’estdes… c’est des amitiés.
Ça commence tout petit, mais c’est desamitiés, c’est des relations qu’on
entretient. On peut pas dire dès le début : «Ah bien, tu vas être un régulier», c’est (12:06):
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ridicule. Il faut que ça clique, il faut queça connecte ensemble pour qu’on a envie de
les revoir. Faut qu’il ait envie de terevoir aussi.
Fait que c’est, faut les… comme touterelation, faut les entretenir… Faut être fin
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avec eux-autres, faut pour moi être àl’écoute : «Qu’est-ce qu’ils veulent?
Ils ont-tu soif?» Encore là, on retombe dansce que je disais tantôt : «T’as-tu trop
chaud? T’as-tu trop froid? T’es-tu correct?
Tu veux-tu de quoi à manger?» [Rire] Pis desfois même, c’est moi qui : «Bin t’es pas
supposé partir? T’avais de quoi demain?»Puis là.
«Oui, oui…» [rire] C’est comme, bin, je lestraite aux petits oignons.
(12:54):
Ça fait que j’aime mieux avoir ces gens làqui reviennent chez moi de temps en temps…
Que de dealer avec une nouvelle énergie quipeut se retourner contre moi.
Je te dirais, j’ai à peu près une dizaine deréguliers.
(13:14):
Ça a l’air gros, mais il y en a un, c’estcomme aux deux mois.
Il vient chez nous aux deux mois, c’est pasbeaucoup.
Il y en a un, c’est une fois par semaine.
C’est juste des amis de même de baise.
Y a pas d’échange… de rien pour ça.
J’aime le sexe, c’est mon problème.
En tout cas, on va se croiser les doigts pourque
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tout aille bien encore, qu’il y aille pas deproblème, pas rien qui me tombe sur la tête.
Fait que, je pense que j’ai pas mal fait letour.
As-tu besoin de savoir d’autres choses?»«Non, c’est correct.» «OK, bin ça m’a fait
plaisir. Salut!» «Chao!»
(14:06):
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