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June 1, 2023 14 mins

Comment vit-on sa sexualité? Qu’est-ce que la dépendance? Dépendance à quoi? André  répond à ces questions en  témoignant de ses premiers contacts avec la sexualité, l’homosexualité et les saunas gais ainsi qu’au chemsex, à l’extase, aux drogues et à l’injection. C’est chimiquement vôtre! 

Un balado proposé par André Patry

Avertissement : dans cet épisode, il sera question d'abus sexuel.

Si vous souhaitez obtenir du soutien en lien avec le chemsex, consultez la liste de ressources et de services disponibles sur la page: Ressources / services chemsex.

https://qollab.ca/ressources-services-chemsex/

 

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Transcript

Episode Transcript

Available transcripts are automatically generated. Complete accuracy is not guaranteed.
(00:00):
Cette série balado aborde la consommation de drogues et la sexualité.
Dans cet épisode, il sera également question d'abus sexuel.
Si vous ou une personne de votre entourage avez besoin de soutien,
des hyperliens vers des ressources d’aide sont
disponibles dans le texte de présentation de l’épisode et sur le site chemstory.ca

(00:25):
Vous écoutez Chemstory, une série balado créée par des personnes ayant
une expérience vécue de chemsex.
Ce balado traite ouvertement de chemsex, de mon parcours à travers ma dépendance à ce
phénomène relativement nouveau qui fait des ravages dans la communauté LGBTQ+.

(00:48):
Plusieurs spécialistes de la santé publique n’hésitent pas à qualifier ce phénomène de la
pire épidémie depuis la crise du sida. Je suis André Patry, bienvenue à Chimiquement vôtre.
Bonjour et bienvenue dans ce premier podcast qui j’espère, saura vous intéresser à ce phénomène,
comme vous l’avez entendu dans l’introduction, relativement nouveau, mais qui fait d’énormes

(01:11):
ravages dans la communauté LGBTQ+. Dans ce premier podcast, je vais vous dire un peu d’où je viens,
qui je suis, comment j’ai fait mes premiers contacts avec la sexualité,
ce qui m’a amené au chemsex et comment j’en suis devenu dépendant. Alors,
remontons dans le temps, c’est-à-dire 64 ans en arrière. Vous ne voyez pas,
mais j’ai l’air vraiment plus jeune que ça. Mais bon [rire] je suis né dans la ville de Québec,

(01:35):
dans une famille qu’on pourrait classer de moyenne supérieure, disons. Ma mère a accouché d’un beau
petit poupon… Non, c’est pas vrai du tout. J’étais rachitique, je pesais 4 livres et demi. Et puis,
j’étais marqué beaucoup, beaucoup par de grosses crises d’asthme, parce que j’étais
allergique à presque tout ce qui est possible et inimaginable. Comme je faisais d’énormes crises

(02:00):
d’asthme, je ne pouvais pas courir ni jouer beaucoup avec d’autres enfants. Ce qui fait
que vous comprendrez que je n’avais pas beaucoup d’amis. Mais par contre, j’avais
un monde imaginaire assez prolifique et je ne peux pas vous dire que j’ai eu une enfance malheureuse.
Et oups, j’oublie un petit détail léger, léger, c’est qu’entre l’âge de 10 et 13 ans,
j’ai été abusé régulièrement par un oncle qui venait faire des tours quand mes parents

(02:25):
n’étaient pas là. Euh… Bon, c’est un léger détail que j’ai oublié de vous,
de vous dire, mais [rire] je vous dis que c’est un léger détail parce qu’à cette époque là,
j’en faisais une fierté. Je ne comprenais pas vraiment la lourdeur et la profondeur de ce
que c’était un abus sexuel. Euh… À cet âge-là, on parle beaucoup de sexe entre petits gars pis moi,

(02:49):
j’étais fier de dire que je faisais pas… je faisais pas juste en parler, mais que
je le faisais. Plus tard, j’ai réalisé que c’était peut-être pas l’âge à laquelle il aurait fallu que
je sois introduit à la sexualité, mais je vous en parlerai un peu plus tard. Puis à l’adolescence,
je peux vous dire que j’étais populaire. Je faisais partie de l’équipe de natation,

(03:10):
j’étais dans un groupe où on chantait, et on dansait et on faisait des tournées un peu partout
à travers la province. Un groupe scolaire, parce qu’à mon école, on avait une journée d’activités
par semaine. Donc, j’ai vécu une adolescence super enrichissante. Dans mon parcours scolaire,
j’ai eu la chance à l’âge de treize ans… Je vais vous expliquer un peu, parce que j’avais trois ans

(03:32):
de… les élèves qui étaient dans ma classe, j’étais trois ans plus jeune qu’eux, parce que j’ai fait
ma première année à quatre ans et ensuite j’ai sauté une année, ce qui faisait que j’avais
des cours qui s’adressaient à des adolescents un peu plus vieux qu’à l’âge que moi j’avais.
Et j’ai eu la chance, dans un cours de formation personnelle, qu’on m’explique ce
que c’était l’homosexualité et que c’était normal. Donc, j’ai eu cette éducation-là,

(03:57):
qui est un peu plus rare pour les gens de mon âge, ce qui fait que je n’ai jamais eu vraiment
de complexe au niveau de mon homosexualité. Pis en plus, je me souviens que je lisais des reportages
sur les luttes de Stonewall et pour moi, ça avait du sens, donc dès l’âge de 13-14 ans, j’avais
cette mentalité de militant là qui m’a toujours guidé pendant toutes mes années, par après.

(04:22):
Comment j’ai développé ma sexualité? J’ai fait un blocage, c’est-à-dire que ce qui s’est passé avec
mon abuseur, j’en ai jamais… C’est comme si ça n’avait pas existé. À partir de l’âge de 14 ans,
quand je me suis affirmé puis que j’ai fait des menaces à mon abuseur, que je le poursuivrais,
ça a arrêté carrément. Et, pour moi, cette partie-là, je l’avais mis de côté. Donc,

(04:43):
quand j’ai eu ma première relation à 14 ans, c’était comme une nouvelle découverte,
une nouvelle sensation. Mais par contre, tu peux avec une psychanalyse que j’ai suivie par après,
et bien j’ai vraiment associé ma personnalité à la sexualité à cause des abus sexuels que j’ai eus et
aussi à cause de la merveilleuse sensation que j’ai eue lors de ma première relation sexuelle

(05:08):
qui a été vraiment stupéfiante pour moi. Donc ça va ça aussi teinter ma sexualité pour le reste
de mes jours. La sexualité est devenue très, très importante, sinon primordiale dans ma vie.
Mais ce qui a été le plus marquant, c’est lors d’un passage à Toronto. Mon
père m’avait envoyé perfectionner mon anglais chez un de ses clients et moi je me sentais

(05:31):
comme libre comme l’air à 17 ans. Donc, j’avais vu dans une revue que j’achetais,
j’avais… Je lisais beaucoup de revues et c’était un petit peu ma soupape d’adolescence de lire à
travers les revues pornographiques si on veut là, comme le «Mandate» à l’époque,
la revue «Men»… Et à un moment donné à Toronto, je pense que c’est lors de ma deuxième journée,

(05:53):
je vois une annonce d’une chaîne de saunas, mais étant un adolescent qui est pas beaucoup sorti,
je n’avais aucune idée de ce que c’était un sauna. Donc je me suis présenté sur place. Évidemment,
le caissier m’a refusé l’accès parce que j’avais 17 ans, mais j’en avais l’air de 13. [rire] Mais,

(06:16):
j’avais prévu mon coup, parce qu’à l’école, j’étais avec des gens qui avaient trois ans de
plus que moi et qui étaient majeurs dans le temps. Donc je m’étais fait faire une fausse carte,
donc il n’a pas eu le choix de me laisser rentrer. Mais comme j’avais aucune idée de ce que je
pouvais voir dans ce genre d’établissement… J’avais jamais entendu parler de ça,

(06:39):
je ne savais pas si c’était un bordel, c’était quoi? Mais j’ai vite compris que c’était une
place d’amusement super le fun et vraiment j’en ai profité au maximum. Et ça aussi, ça
va avoir teinté ma sexualité pour le reste de mes jours. Parce que c’est pas dans un bar que j’ai

(06:59):
profité ou que je me suis exprimé le plus avec ma sexualité en tant que gai, mais ça a été dans les
saunas. J’ai fréquenté les saunas jusqu’à… jusqu’à très dernièrement. D’ailleurs, j’étais même VIP
dans un certain sauna, parce que j’attirais la clientèle, il paraît. Je suis rentré gratuitement
pour trois ans, j’ai rentré gratuitement dans un sauna. Alors c’est pour vous dire que… [rire] que

(07:24):
ma sexualité était un peu orientée vers le sexe anonyme et le sexe beaucoup de groupe.
Chers auditeurs, je vous entends penser. Vous vous dites s’il est VIP dans un sauna,
y est probablement dépendant au sexe. Bien… Voici, j’en profite en ce moment pour vous donner,

(07:48):
c’est quoi pour moi une addiction? Pour moi, on devient dépendant quand ça nuit
à nos relations sociales, à nos relations de couple, familiales ou à notre travail.
Et je peux vous dire qu’à cette époque-là, ça nuisait pas, c’était le fun, puis j’en profitais,

(08:09):
puis j’étais bien dans mon couple, dans mes relations familiales et à mon travail.
Si on se rappelle bien, le thème de mon podcast, c’est le chemsex. Je vous ai
parlé de ma sexualité, mais je ne vous ai pas parlé de ce que pouvaient être les substances
chimiques. Dans ma jeune période, dans ma période d’adolescence ou ma jeune période

(08:29):
d’adulte, je peux vous dire que j’ai tout essayé au moins une fois, mais j’ai jamais accroché à
rien. L’alcool, ça m’a endormait; le café, ça me stressait; la cocaïne, ça me stressait; le pot,
ça me rendait légume; les champignons, je trouvais ça super plate; je préférais donc être au naturel.
Donc jusqu’à l’âge de 35 ans, je n’ai vraiment pas utilisé les substances pour quelques activités que

(08:56):
ce soit. À 35 ans, j’ai connu les raves. J’ai même été dans le premier vrai Black and Blue où on m’a

présenté l’ecstasy  (09:05):
une drogue que j’ai essayée,  mais qui ne m’a pas fait effet du tout, du tout,
du tout, du tout. J’ai pris cette drogue-là… euh… J’ai baisé un peu partout dans le théâtre,
parce que c’était dans un théâtre. Sauf que rendu à 9 h du matin, j’étais encore en super forme,
donc [rire] ça a fait comme… hum… C’est pas mal intéressant. Donc j’ai commencé

(09:31):
à prendre les drogues de party si on veut, à peu près une fois par mois euh… dans les raves,
surtout, jamais dans d’autres occasions. Donc, ça aussi ça ne me nuisait pas,
ni au travail ni dans mes relations sociales. J’avais du plaisir et c’était un petit peu
rehaussé par une substance qui était l’ecstasy. Et aussi j’ai connu le GHB à cette époque-là.

(09:56):
De fil en aiguille, j’ai finalement rencontré un gars qui m’a fait fumer du crystal et au lieu
d’agrémenter notre sexualité, j’étais complètement ailleurs. J’avais plus le goût. Je suis parti et
je me suis dit plus jamais je retoucherai à cette substance qui est super plate. Donc j’avais mis

(10:19):
une croix là-dessus jusqu’à ce que… Le jour de mon 51ᵉ anniversaire, je rencontre un gars qui me

dit  (10:26):
tu sais, ça s’injecte, puis c’est vraiment  hot, là. Il y avait l’air convaincant. Fait que…
Comme moi, vous vous rappelez, que j’ai eu des allergies et le traitement que j’ai eus entre
l’âge de 5 ans et 13 ans, je pense que je vous en ai pas parlé, mais le traitement que j’ai eu entre
l’âge de 5 ans et 13 ans, c’était par injection pour me désensibiliser à toutes mes allergies que

(10:49):
j’avais et ça a vraiment bien fonctionné. C’est pour ça que j’ai pu être un adolescent normal dans
la période de mon adolescence. Donc les aiguilles, ça me dérangeait pas. J’avais déjà essayé le
crystal, je me suis dit bah s’il dit ça… De toute façon, j’ai jamais rien accroché, ça m’a jamais

(11:10):
rien fait donc… bon… Ça va être probablement super plate, puis ça sera ça, mais je l’aurai
essayé. [rire] Je ris, mais c’est vrai que ça avait absolument rien à voir avec n’importe quoi.
Je me suis ramassé… euh… Ça se décrit pas. Je pense qu’il faut le vivre. Euh… Dès l’instant où

(11:35):
ça rentre dans ton corps, ta sexualité… Puis moi qui trippais sexuel, ça a augmenté ma sexualité
de 100 %! J’avais plus de limites, j’avais le goût d’aller plus loin, je voulais continuer
pendant des heures et des heures et des heures. Ça a duré même deux jours de temps, donc je ne

(11:56):
pouvais plus penser avoir une sexualité autrement que par ce miracle de la chimie qui fait qu’on en
veut et que c’est l’extase, par-dessus extase, par-dessus extase. On devient une des machines
de sexe. Donc j’ai découvert à ce moment-là le nirvana. Par contre, ce que je n’avais pas

(12:18):
prévu. Et ce que je me suis rendu compte assez vite, c’est que, c’est tellement fort comme
substance que ton cerveau arrête immédiatement de sécréter de la dopamine et de la sérotonine :
les hormones du plaisir. Ce qui fait que deux jours après, quand tout le chimique disparaît,

(12:39):
pas tout, mais une grosse partie du chimique disparaît, bien… tu te ramasses en grosse,
en tout cas moi dans mon cas, je me ramassais en grosse dépression parce que je ne voulais
pas en reprendre pour stimuler, pour garder l’effet. C’est pas dans ma personnalité d’être
euh… dépendant à ce niveau-là. Quand j’arrête, j’arrête. Ce qui m’a un peu nuit, et c’est pour

(13:03):
ça que j’ai fait des thérapies, parce que quand je retournais deux jours après, soit au travail ou en
relation avec mes amis ou ma famille, j’étais en grave dépression, j’étais pas fonctionnel. Et de

là vient ma célèbre définition de l’addiction :  quand ça nuit à ton travail, quand ça nuit à (13:17):
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tes relations sociales ou familiales. Je regrette mon grand, mais… t’es dépendant.
C’est difficile de se reconnaître comme dépendant dans mon cas, parce que je le
faisais comme je faisais mes trips de rave une fois par mois. Donc c’était pas à tous

(13:41):
les jours et c’était seulement pour avoir du sexe. Mon cerveau avait enregistré le plaisir,
mais il me faisait oublier toute la semaine de désastre qui m’amenait dans… des… enfers. Là,
vraiment, vous pouvez pas soupçonner à quel niveau d’enfer! J’étais en dépression profonde

(14:01):
pour vraiment une semaine complète. Par après, je revenais comme il faut, puis deux, trois semaines
après, eh bien je recommençais parce que je voulais vivre ma sexualité de la façon dont
je l’avais maintenant connue et je ne pouvais m’imaginer que ça pouvait se vivre autrement.
Donc, ça fait un peu le tour de mon premier podcast. Je développerai davantage sur ce qu’est

(14:24):
la dépendance, comment je l’ai vécu, comment j’ai été confronté au niveau du système de santé,
quelles sont les solutions que j’ai essayées, que j’ai abordées et vous verrez tout ça… Non,
vous le verrez pas, mais vous allez l’entendre dans mes prochains podcasts. À la prochaine!

(14:46):
C’était un épisode de Chemstory. Abonnez-vous pour être informé de la parution des prochains
épisodes. Pour en savoir plus sur le projet, pour raconter votre histoire ou pour une
liste de ressources d’aide et de soutien en lien avec le chemsex, visitez Chemstory.ca
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