Episode Transcript
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(00:00):
Cette série balado aborde la consommation dedrogues et la sexualité.
Si vous ou une personne de votre entourageavez besoin de soutien, des hyperliens vers
des ressources d’aide sont disponibles dansle texte de présentation de l’épisode et sur
le site chemstory.ca
Vous écoutez Chemstory, une série baladocréée par des personnes
(00:26):
ayant une expérience vécue de chemsex.
Thérapeute:
Bonjour Louis, j’espère que tu n’as pas trop
attendu pour notre rencontre. (00:33):
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Louis:
Bonjour ! Et bien en fait oui, j’ai quand
même attendu longtemps, un an à peu près. (00:38):
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Mais… mais c’est correct.
Thérapeute:
Ouais, désolé pour ça. (00:47):
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Alors, qu’est-ce qui t’amène à venir me voiraujourd’hui ?
Louis:
Bah en fait, je viens vous voir parce que je
trouve que j’ai, j’ai encore beaucoup de… (00:53):
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beaucoup de mal je crois à essayer deprocess tout ce que j’ai vécu dernièrement.
Ça fait un an que j’ai pas consommé.
Je consommais beaucoup avant.
Et bien maintenant c’est comme si, c’estcomme si je ressentais un vide à l’intérieur
(01:15):
de moi que je suis pas capable de combler.
Je suis pas capable d’essayer de trouverqu’est-ce qui… Qu’est-ce qui pourrait m’aider
à le combler ce vide-là ?
Thérapeute:
Je comprends. Mais pour encore mieux te
comprendre, j’ai besoin de pas mal plus (01:26):
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d’infos. Quand est-ce que t’as commencé àconsommer ?
Louis:
J’ai commencé à consommer. (01:35):
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J’avais à peu près 17 ans.
C’était principalement dans des, dans despartys, dans des raves, avec des amis.
Ça a commencé avec de la MDMA.
Puis, tu sais, au début, c’était vraiment àchaque fin de semaine, je prenais de la MDMA.
Sinon, après il y a la speed qui a embarquéaussi.
(01:58):
Il y avait du GHB aussi, de la kétamine.
Honnêtement, tout ce qu’on m’offrait, jefinissais par le prendre.
Puis je dirais qu’au début, c’est ça,c’était vraiment plus dans des raves, puis
plus ça allait et plus que c’était aussidans des partys à la maison.
Même des fois, des soirs seulement, on étaitdeux, puis c’était juste parce qu’on n’avait
(02:18):
rien à faire. Donc on se disait pourquoipas ?
Fait que ouais.
Thérapeute:
Et te souviens-tu pourquoi t’avais commencé à
consommer ? (02:23):
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Louis:
Sur le coup, non, je pense que je prenais
vraiment ça juste pour avoir du fun parce que (02:28):
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j’avais l’impression qu’avec ça, j’avais unpeu plus de fun que si je prenais rien.
Mais maintenant, avec du recul, je suiscapable de me dire que je prenais ça vraiment
pour m’aider d’une manière quelconque pour…Ça m’aidait à ce que je parle aux gens, ça
(02:54):
m’aidait à mieux me sentir.
Je ressentais pas l’anxiété, je ressentaispas de stress quand je prenais ces
drogues-là, donc j’aimais quand même ça à ceniveau-là.
Donc quand je sortais bien, ça m’aidait àêtre encore plus sociable, à rencontrer plus
de gens. Mais maintenant, je me rends compteà quel point tout ça, c’était pas vrai, tu
(03:16):
sais, c’était pas… C’était pas vraiment moi.
Thérapeute:
Oui, je comprends. (03:17):
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Ça n’a pas dû toujours être facile,j’imagine hein ?
Louis:
Non, pas vraiment en fait. (03:27):
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Surtout que la période où que j’ai emménagéà Montréal, ça a vraiment été une dure
période. J’ai… En fait, quand je suisarrivé, j’ai rencontré quelqu’un et je suis
tout de suite en fait tombé en amour.
C’était mon premier amour.
Puis c’était quelqu’un qui consommaitbeaucoup dans les partys aussi, donc, donc on
(03:53):
consommait beaucoup ensemble.
Donc déjà, j’avais, j’avais une espèced’envie de plus de consommer, puis qu’il y
avait quelqu’un avec moi qui était là.
Donc, c’est comme si on se… Les deux on semotivait de plus en plus à
consommer. Et en fait, après ça, on s’estséparés après neuf mois et là j’ai commencé à
(04:18):
consommer autre chose.
Donc j’ai consommé du Xanax et c’est làvraiment que j’ai plus commencé à utiliser
ces drogues-là pour être capable d’allervoir d’autres gars, d’essayer d’avoir
d’autres relations avec d’autres gars plussexuels parce que j’étais vraiment pas prêt à
rentrer dans une relation sérieuse.
(04:39):
Mais j’ai toujours eu du mal avec lasexualité.
J’ai toujours été mal à l’aise avec ça.
Donc en prenant des drogues comme le Xanax,bien j’étais, j’étais.
C’était vraiment plus facile pour moid’aller vers un autre gars et faire ce que
j’avais envie de faire parce que j’avaisaucune gêne, j’avais aucune inhibition, donc
c’était vraiment facile à ce moment-là.
Par contre, le lendemain, quand je meréveillais et que je me souvenais tout ce que
(05:02):
j’ai fait, bien évidemment c’était… Je mesentais pas bien.
Thérapeute:
Et qu’est-ce qui a fait en sorte que tu as
arrêté ? (05:07):
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Louis:
J’ai arrêté complètement parce que justement
sur le Xanax, à un moment donné, j’ai, j’ai (05:12):
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conduit et je me suis fait intercepter parla police.
Donc je me suis fait arrêter et suite à çaj’ai eu des poursuites judiciaires.
Donc, ça a comme été un peu un wake up call.
Si c’était pas arrivé.
(05:33):
Je sais pas si, si je continuerai ou pas àconsommer, mais honnêtement je crois
que oui. Donc je remercie vraiment cetévénement-là d’être arrivé, même si ce n’est
pas un événement super le fun.
Je crois vraiment que ça m’a aidé là.
Thérapeute:
Et pendant ce temps, étais-tu tout seul ? (05:51):
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Louis:
Non. J’ai la chance d’être quand même bien
entourée. (05:58):
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J’avais beaucoup d’amis, j’ai ma famille,donc j’avais tous ces gens-là qui m’aidaient.
Même si à cette époque-là, la plupart de mesamis étaient des gens qui consommaient, on
s’aidait quand même un petit peu dans toutça.
Et je crois que si j’avais été vraiment toutseul sans eux, je crois que ça aurait été
(06:21):
vraiment pire.
Thérapeute:
Et aujourd’hui, comment tu te sens ? (06:25):
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Louis:
Je suis en reconstruction, je dirais. (06:29):
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Je m’ennuie vraiment de me sentir bien, mêmesi je sais que tout ça, c’est superficiel.
Je me sentais vraiment bien quand je prenaisune pilule.
C’était super simple.
Tandis que là, c’est sûr que c’est supernormal, mais c’est beaucoup d’efforts pour
essayer de retrouver la personne que j’étaisavant.
(06:51):
J’ai vraiment l’impression que j’ai laissébeaucoup, beaucoup de moi-même en prenant
toutes ces drogues-là et en ayant fait deschoses avec des gens que… Que j’aurais jamais
pensé faire et que j’aurais jamais fait sij’étais pas sur une quelconque drogue.
Donc, donc là c’est ça, je suis vraiment enreconstruction, j’essaie de retrouver des
(07:11):
parties de moi-même que j’ai pu laisser àquelque part et c’est pas facile, mais je
crois vraiment que je vais y arriver.
C’est pour ça aussi que je consulte, pouressayer de m’aider dans tout ça.
Thérapeute:
Ok, ne t’inquiète pas Louis, on va t’aider
dans tout ça. (07:24):
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Je dois juste te dire (07:29):
ça sera pas toujours
facile, mais t’as déjà fait un très bon bout
de chemin. Si c’est pas le plus dur jepense.
Et, et, dis-toi que t’es pas tout seullà-dedans, qu’il y a beaucoup d’autres
personnes qui sont dans la même situation,qui ont vécu la même chose et qui ont réussi
(07:50):
à s’en sortir. Donc je m’inquiète vraimentpas pour toi.
C’était un épisode de Chemstory.
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(08:11):
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