Episode Transcript
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(00:15):
Bonjour, je m'appelle Delphine, je suis française et je suis
prof de français. Je veux vous aider à parler
mieux en français. Mais pour parler mieux, il faut
(00:37):
aussi écouter et comprendre. Alors bienvenue à french to Go,
un podcast tout en français où je vous parle de ma vie au
quotidien. Aujourd'hui, je voudrais
(01:32):
commencer cet épisode en vous parlant d'une petite galère.
Alors en français, on utilise souvent ce mot galère pour
parler d'une situation difficile, désagréable, pénible.
Je vais donc vous raconter une galère.
Alors je l'appelle la galère du dimanche.
(01:52):
Mais en fait je ne suis pas sûreque c'était un dimanche.
Je vous explique, ça m'est arrivé plusieurs fois.
Ça m'est arrivé à plusieurs reprises.
Quand je suis allée voir mes parents en France, il était je
sais pas peut être 20h15 20h20. J'avais prévu un de préparer un
(02:14):
petit dîner sympa et il me manquait 2 3 choses, rien de
compliqué, du pain, un peu de fromage, une salade, un peu de
crème, peut être une bouteille de vin.
Alors je me suis dit pas de problème, je file au supermarché
du coin, je prends ça rapidementet c'est réglé.
(02:37):
Alors filer je file, ça veut dire aller rapidement quelque
part, partir rapidement. Donc j'ai pris ma voiture, je
suis arrivé au centre commercial, je me suis garé,
j'ai marché tranquillement vers l'entrée.
Et là merde alors. Ils étaient justement en train
(02:58):
de fermer les grilles. Il était 20h30 et ils fermaient
le magasin. Et moi j'étais là, les mains
vides, l'estomac un peu vide aussi et surtout l'air un peu
bête. Je ne m'attendais pas à ça.
J'ai regardé autour de moi, maisévidemment, il n'y avait rien
(03:21):
d'ouvert. Le petit café du centre
commercial était fermé. Manifestement, depuis longtemps,
les magasins de vêtements, de chaussures, d'optiques, la
papeterie, tout était fermé. Et comme j'étais dans une zone
industrielle, il n'y avait pas de petite épicerie de quartier,
(03:45):
pas de boulangerie, pas de supérette, rien.
Alors supérette, c'est un petit supermarché de quartier.
Silence donc. Le parking était presque désert.
Je suppose que que les seules personnes sur place étaient les
clients du McDonald's à côté. Et à part ça, il n'y avait pas
(04:07):
âme qui vive, ça veut dire qu'iln'y avait personne.
C'était d'ailleurs un peu glauque, un peu lugubre, enfin
un peu triste. Mais bon, en fait, ce n'était
pas exceptionnel, c'était juste un soir, comme tous les soirs.
Et j'avais oublié. Oui, j'avais oublié, j'avais
(04:28):
oublié la galère du dimanche. Alors pourquoi est ce que
j'appelle ça la galère du dimanche ?
Eh bien parce qu'en général en France, le dimanche tout est
fermé et donc si vous avez besoin de quelque chose, ça peut
vite devenir très compliqué à trouver.
Et pourquoi est ce que j'avais oublié ?
(04:49):
Eh bien, parce que depuis des années, je vis dans un pays où
les magasins sont ouverts très tard, parfois jusqu'à 22 h ou 23
h. Il y a des supermarchés ouverts
7 jours sur 7 et il y a toujoursun petit resto, un café, un
commerce ouvert quelque part, même les jours fériés, même tard
(05:10):
le soir, même quand il pleut, même quand il fait froid.
Alors c'est pratique et on s'habitue vite.
On oublie qu'en France c'est pasdu tout comme ça.
Et alors là je me suis dit, maiscomment en fait ?
Comment on fait en France quand on a, quand on a oublié
(05:31):
d'acheter quelque chose, quand on a une envie soudaine de
chocolat à 22h00, quand on reçoit des amis à l'improviste
ou quand on a juste la flemme decuisiner et qu'on veut commander
une pizza ? Alors avoir la flemme, ça veut
dire ne pas avoir envie, ne pas avoir l'énergie de faire quelque
(05:52):
chose. Donc comment on fait ?
Eh bien, on fait autrement, toutsimplement. en France, en dehors
de Paris et des grandes villes, les magasins ferment
généralement à 19h00, certains à18h30 et le dimanche fermé.
Tous ou presque. Il reste parfois une boucherie
(06:15):
ou une fromagerie ouverte. Mais attention, elle ferme
souvent vers 12h00, comme les boulangeries, pâtisseries
d'ailleurs. Et il faut arriver tôt parce que
si tu arrives à 11h45, il ne reste plus grand chose.
Il reste quelques baguettes qui n'ont pas une bonne tête, une
tarte que personne n'a voulu. Quelques viennoiseries peut
(06:41):
être, mais vous n'aurez pas vraiment le choix.
Et le lundi matin, rebelote. Alors rebelote, ça veut dire
qu'on recommence quelque chose. Donc le lundi matin, rebelote,
beaucoup de petits commerces sont aussi fermés, c'est ce
qu'on appelle la fermeture hebdomadaire.
(07:01):
Chaque magasin choisit son jour et souvent c'est le lundi, alors
évidemment. Quand on n'a plus l'habitude, ça
surprend et c'est frustrant. On se dit mais pourquoi ?
Pourquoi c'est fermé ? Pourquoi on ne peut pas faire
ses courses à n'importe quelle heure ?
(07:21):
Pourquoi on ne peut pas commander une soupe à 23h00,
pourquoi on ne peut pas acheter un un paquet de pâtes un
dimanche soir ? Mais en réalité, est ce qu'on en
a vraiment besoin ? C'est une vraie question et elle
est intéressante parce qu'elle touche à plein de choses, à
(07:44):
notre mode de vie, à notre rapport au temps, au travail, à
la consommation et même à la liberté. en France, il y a une
volonté très forte de protéger le temps de repos des employés.
C'est inscrit dans le droit du travail le dimanche.
(08:05):
La majorité des professions a droit à un repos obligatoire.
Les horaires d'ouverture sont réglementés.
Le but, c'est de garantir un certain équilibre, que les gens
aient du temps pour eux, pour leur famille, pour se reposer,
qu'ils ne passent pas leur vie àtravailler.
(08:25):
Alors c'est un choix de société,c'est un choix de vie et c'est
aussi une manière de dire non à la surconsommation.
Parce qu'on est dans un monde oùtout va vite, où on veut tout,
tout de suite, sans attendre, sans effort.
Mais on peut se demander si c'est toujours une bonne chose.
(08:51):
Avoir un supermarché ouvert 24 hsur 24, c'est pratique ?
Oui, je ne vais pas le nier. Ça me rassure de savoir que
c'est le cas chez moi. Même si je peux compter sur les
doigts d'une seule main le nombre de fois où je suis allé
au supermarché après 22 h. Donc est ce que c'est vraiment
(09:13):
indispensable ? Est ce que c'est sain ?
Est ce que c'est juste pour les gens qui travaillent ?
Travailler la nuit, le dimanche,les jours fériés, ce n'est pas
toujours un choix et c'est souvent mal payé.
Alors oui, c'est embêtant quand tout est fermé, oui il faut
(09:35):
penser à acheter son pain la veille, oui il faut s'organiser,
mais bon, peut être que ce n'estpas si grave, peut être même que
c'est une bonne chose. Et après tous les Français s'en
sortent très bien, ils se débrouillent très bien non ?
Ils vivent très bien sans baguette à 17h01 dimanche, ils
(09:56):
ne meurent pas de faim. Ils apprennent à anticiper, à
faire une liste de courses, à cuisiner avec ce qu'il y a dans
le frigo, à improviser un dîner avec un reste de pâtes, une
boîte de sardines, un morceau defromage oublié dans le fond du
frigo. C'est ça aussi la débrouille à
(10:18):
la française. Alors voilà, ce soir-là, le le
soir de ma galère, j'ai préparé un repas avec ce qu'il y avait à
la maison et. Même si ce n'était pas ce que
j'avais imaginé, c'était très bon et très sympa.
Et vous, vous en pensez quoi ? Est ce que vous aimez cette idée
(10:41):
d'avoir toujours accès à tout ? Ou est ce que vous trouvez que
c'est bien justement de ralentirun peu ?
Est ce que vous vous êtes déjà retrouvé coincé comme moi un
soir à chercher désespérément unsupermarché ouvert ?
(11:02):
Racontez moi vos galères et vos solutions.
(11:22):
Et voilà, c'est fini pour aujourd'hui.
J'espère que vous avez aimé cet épisode.
Comme d'habitude, le texte est disponible gratuitement sur
(11:43):
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