Episode 171 : Les musées et moi, une histoire compliquée

J’adore les musées. Enfin… en théorie. Dans cet épisode, je vous raconte pourquoi j’y vais rarement, même si je pourrais passer des heures devant certains tableaux.I love museums. Or at least... I think I do. In this episode, I talk about why I rarely go, even though I could spend hours in front of certain paintings.---

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Episode Transcript

(00:15):
Bonjour, je m'appelle Delphine, je suis française et je suis
prof de français. Je veux vous aider à parler
mieux en français. Mais pour parler mieux, il faut

(00:37):
aussi écouter et comprendre. Alors bienvenue à french to Go,
un podcast tout en français où je vous parle de ma vie au
quotidien. Je ne sais pas comment c'est

(01:04):
pour vous, mais moi j'adore les musées.
Enfin, en théorie, oui, en théorie, j'adore les musées,
mais en pratique, c'est un peu différent.
C'est un peu comme dire j'adore faire de la méditation, mais
j'en fais une fois tous les 6 mois.

(01:25):
Concrètement, je vais au musée 2ou 3 fois par an.
Au mieux. Alors au mieux, ça veut dire
dans les meilleures conditions ici, au au maximum.
Oui, j'adore les musées, mais jen'y vais pas beaucoup.
Les musées et moi, c'est un peu une relation à distance, pleine

(01:49):
d'amour, mais pas très régulièredéjà.
Il faut avouer que les musées qui m'intéressent vraiment sont
souvent un peu loin de chez moi.Parce que le petit musée qui est
dans la ville d'à côté, il est sympa, il a une collection

(02:09):
intéressante, mais on a vite fait le tour.
Ça veut dire qu'il y a 4 ou 5 salles.
Et comme la collection permanente ne change pas.
Et que les expositions temporaires ne sont pas très
intéressantes. Je le connais par cœur, donc les

(02:30):
musées qui m'intéressent sont loin.
Les les grands musées avec de delarges collections d'œuvres et
des expositions temporaires internationales.
Eh bien, ils sont loin. Et donc il faut une organisation
logistique digne d'un départ en expédition.

(02:51):
Bon, j'exagère bien entendu, mais aller au musée, ce n'est
pas une décision que je prends en 5 Min de manière spontanée.
C'est quelque chose que je dois organiser, prévoir dans mon
emploi du temps. C'est quelque chose pour
laquelle je dois trouver du temps ou me dégager du temps.

(03:13):
Et en plus ce n'est pas donné, alors ce n'est pas donné.
Ça veut dire que c'est assez cher.
Le train ou la voiture pour y aller, le prix de l'entrée, le
café hors de prix à la cafétériadu musée, ça finit par coûter le
prix d'un weekend. Oui bon je sais, là aussi

(03:34):
j'exagère un peu mais c'est vraique c'est une sortie et donc ça
a un prix. Du coup c'est souvent quand je
suis en vacances. Et plus particulièrement à
l'étranger que je vais au musée.Parce que là, c'est logique.
C'est même une obligation touristique.

(03:56):
Non ? Je ne sais pas pour vous, mais
moi je me sens toujours obligée d'aller voir un musée quand je
visite une ville comme les glaces italiennes à Rome ou les
croissants à Paris. Impossible de visiter ces villes
sans ça, mais. Le mot obliger est mal choisi

(04:19):
parce qu'en fait, c'est toujoursun plaisir pour moi.
En tout cas, je ne suis pas sûreque ce soit le cas pour mes
enfants. En fait, c'est l'occasion de
voir des œuvres que je ne peux pas voir où j'habite.
C'est l'occasion de voir une architecture que je n'ai pas
l'habitude de voir au quotidien.C'est l'habitude de passer.

(04:41):
C'est l'occasion de de passer unbon moment dans le calme, dans
la sérénité, surtout quand le programme de mon voyage est
chargé. Et aussi, je me dis toujours, on
ne sait jamais si je reviendrai ici un jour, alors autant en

(05:03):
profiter maintenant. Alors qu'est Ce que j'aime quand
je visite un musée ? Pour être honnête, ce n'est pas
tant l'idée de voir une une œuvre célèbre, mais plutôt la
surprise. Oui, tomber par hasard sur un

(05:26):
artiste que je ne connaissais pas.
Découvrir un tableau rester scotché devant alors.
Rester scotché, c'est une expression familière.
Ça vient du mot scotch, qui est donc du du papier adhésif,
quelque chose qui colle. Et ici, ça veut dire qu'on est
collé au tableau. On le regarde et on ne peut pas

(05:49):
arrêter de le regarder quand je vais au musée et j'essaie
d'aller dans des musées. Euh.
Où il n'y a pas trop de monde, ou ou au moins à des heures où
la fréquentation est assez basse.
J'aime m'asseoir sur un banc en face d'un tableau ou d'une

(06:10):
sculpture, poser mon sac, soupirer un peu, respirer un peu
et juste regarder en silence, apprécier la la majestuosité du
tableau, observer les détails, les Lumières.
Les défauts, j'aime être assise en face d'un tableau parce que

(06:34):
je peux le regarder dans le calme, en paix, enfin, jusqu'à
ce qu'un groupe d'élèves arrive en hurlant, Eh regarde Kevin, on
dirait ta mère sur le tableau. Oui, ça aussi, ça fait partie du
musée. J'avoue que je ne suis pas très

(06:56):
fan des visites guidées. Pour moi, c'est trop
d'informations d'un coup, trop de gens, trop de Regardez à
gauche maintenant à droite, continuons, avancez s'il vous
plaît. Alors je ne dis pas que les
guides ne sont pas intéressants.Pas du tout.
Ils ont bien évidemment beaucoupde connaissances et certains

(07:20):
sont vraiment très bons dans leur profession.
Ils savent faire passer une information, expliquer,
raconter, donner envie d'en savoir plus.
Mais c'est l'idée du groupe et et l'idée d'un programme à faire
et à finir qui me dérange. Chaque œuvre est minutée.

(07:43):
Le guide doit nous faire voir toutes les salles des peintures
italiennes du 16e siècle. Alors ?
On n'a pas le temps de s'attarder sur le petit tableau
à droite. On n'a pas le temps de parler du
petit tableau à gauche, seulement de l'immense tableau
qui est en vedette dans la salle.

(08:04):
Et pour et même pour ce tableau,notre temps est chronométré.
Moi, je préfère 1000 fois me perdre seule dans les salles,
prendre mon temps. Faire 2 fois le tour de la même
pièce parce que j'ai raté un tableau pour moi, pas

(08:24):
d'audioguide non plus. J'ai l'impression d'être dans
dans un catalogue d'art, à regarder des œuvres et leur
histoire, et même pire. Et j'ai l'impression d'être dans
un supermarché à regarder toutesles étiquettes des produits un
par un pour connaître la liste des ingrédients.

(08:45):
Alors je sais. C'est peut être dommage de ne
pas chercher à connaître enfin des informations sur l'artiste
ou le tableau, la sculpture. Je sais que je passe sûrement à
côté de beaucoup de choses intéressantes, mais pour moi,
regarder une œuvre, c'est une question d'émotions, de

(09:08):
sensations sur le moment. Peu m'importe à qui.
Enfin, qui a peint le tableau. Si l'artiste était le disciple
d'un peintre célèbre, donc l'élève d'un peintre célèbre,
peu peu m'importe que représentele personnage en bas à droite.

(09:28):
Moi, j'apprécie les couleurs, ledessin, la lumière, les les
personnages ou les objets, la composition.
Je préfère aussi marcher au hasard.
Sans encyclopédie. Et m'arrêter là où mon œil me
dit, tiens, ça c'est beau ou tiens ça, c'est intéressant.

(09:53):
Je ne sais pas si vous le savez,mais en France, il y a une vraie
volonté politique d'encourager l'accès à la culture.
Par exemple dans les musées nationaux, l'entrée est gratuite
pour les enfants. Et aussi pour les étudiants de
moins de 26 ans, s'ils sont européens.
L'idée est que les jeunes prennent l'habitude d'aller au

(10:19):
musée. Une habitude culturelle, comme
aller au cinéma ou au café. Et puis plus tard, quand ils
seront adultes, enfin, ce sera payant.
Mais le mal est déjà fait. Ça veut dire qu'ils sont
habitués à aller au musée. À consommer de la culture et

(10:42):
maintenant ils ont les moyens depayer.
C'est malin non ? On les rend accro à l'art avant
qu'ils aient une carte bleue. En fait je trouve que c'est une
belle idée, même si certains râlent toujours avec mes impôts.
On fait entrer gratuitement des ados qui n'aiment même pas la

(11:04):
peinture. Oui peut être mais.
C'est quand même bien qu'ils voient au moins une fois dans
leur vie un tableau de 2 gars, et pas seulement des décors de
fortnite sur un écran, non Cela dit.
Que l'entrée soit gratuite pour les adolescents, cela ne

(11:26):
signifie pas que le Louvre, le musée d'Orsay ou Beaubourg soit
plein de bandes de jeunes avidesde voir des expositions
d'accord, qui ont vraiment enviede voir des expositions comme
dans le reste du monde. Cette partie de la population ne
fréquente pas beaucoup ce type de lieu culturel.

(11:49):
Alors les musées ? Essaient de les attirer, ils
essaient de de s'adapter à notreépoque, à cette nouvelle
génération. On en a parlé dernièrement dans
mes cours. Il y a par exemple de plus en
plus de de visites virtuelles. D'accord, tu peux marcher entre
guillemets dans les salles d'un musée avec ta souris depuis ton

(12:14):
canapé en pyjama. Pas mal, non ?
Bon, bien sûr. Ce n'est pas pareil, d'accord ?
Le contact direct avec l'œuvre, la taille, les couleurs.
On peut difficilement faire passer tout ça à travers un
écran, mais ça permet de visiterdes musées qu'on ne verra peut

(12:35):
être jamais en vrai à Tokyo, à Buenos Aires ou je ne sais où.
Et parfois c'est au. Utile aussi pour pour préparer
une visite, pour revoir une expoqu'on a aimée ou ou simplement
pour découvrir autre chose pendant sa pause déjeuner au
Bureau. Il y a aussi les les parcours

(13:00):
numériques dans les musées eux-mêmes.
D'accord, on télécharge une appli, on scanne des QR codes,
on regarde des vidéos. Alors c'est moderne, interactif.
Parfois un peu gadget, mais ça permet de varier les plaisirs.
Et les enfants et les ados apprécient, les adultes aussi.

(13:24):
Et. Et il y a aussi ce qu'on appelle
les expositions immersives. Vous en avez déjà vu ?
Alors c'est vous savez, c'est ceconcept où on projette les
tableaux sur les murs, donc en en grand format.
Avec du son, de la musique. Et donc en fait, le public est

(13:45):
plongé dans l'univers de l'artiste.
On n'est plus dans un musée silencieux, on est dans une,
dans une. Une expérience sensorielle.
J'en ai vu une comme ça. Et à Montréal en 2023, donc, une
EXPO immersive sur différents artistes.

(14:05):
On passait de salle en salle et et à chaque fois l'ambiance
changeait. Alors parfois c'était calme,
donc juste des dessins sur le sol.
Parfois c'était spectaculaire, avec des projections géantes et
de la musique partout. Et j'ai adoré.

(14:25):
Alors même si je ne sais pas. Si Monet aurait validé l'idée de
voir ces nénuphars défiler sur des murs de 4 M de haut,
accompagnés d'un remix électro. Mais franchement, si ça permet à
plus de gens de découvrir l'art,pourquoi pas ?

(14:47):
Et vous, est ce que vous aimez aller au musée et et quel genre
d'EXPO ? Est ce que vous préférez ?
Classique ou immersive ? Allez, racontez moi tout ça dans
les commentaires. Et voilà, c'est fini pour

(15:18):
aujourd'hui. J'espère que vous avez aimé cet
épisode. Comme d'habitude, le texte est
disponible gratuitement sur www.frenchcarte.com.

(15:41):
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