Lors d'une audition au Sénat, le Général Claude Peloux a exposé les nombreux obstacles freinant l'accès des jeunes ultramarins aux métiers de la sécurité privée. Entre contraintes administratives, casiers judiciaires et marché du travail saturé, leur insertion reste un parcours semé d'embûches.
Lors d'une audition tenue le 8 février 2024 devant la délégation sénatoriale aux outre-mer, le Général Claude Peloux, commandant du Service Militaire Adapté (SMA), a présenté les initiatives et obstacles liés à l'insertion professionnelle des jeunes ultramarins. Cette prise de parole s'inscrit dans le cadre du rapport d'information n° 264, enregistré au Sénat le 23 janvier 2025, intitulé " Pour un choc régalien " et rédigé par les sénateurs Philippe Bas et Victorin Lurel.
L'échange avec le Général aborde de manière directe les difficultés rencontrées par les jeunes qui aspirent à intégrer les métiers de la sécurité privée, tout en soulignant les réformes nécessaires pour renforcer l'efficacité du SMA.
La sécurité privée au cœur du dispositif d'insertion du SMA
Dans cet échange du 8 février 2024, le Général Claude Peloux, commandant du Service Militaire Adapté (SMA), met en lumière les défis rencontrés par les jeunes issus des territoires d'outre-mer. L'entretien souligne un problème récurrent : le parcours d'insertion des jeunes vers les métiers de la sécurité privée.
Les obstacles juridiques : le casier judiciaire
Le Général évoque un frein important à l'intégration professionnelle dans le secteur : la nécessité d'un casier judiciaire vierge pour obtenir la carte professionnelle d'agent de sécurité. Beaucoup de jeunes ayant été sous-main de justice voient leur dossier effacé à leur majorité, mais certaines condamnations restent inscrites, ce qui les exclut automatiquement de la formation et de l'emploi en sécurité privée.
C'est un enjeu de taille. L'article L612-20 du Code de la Sécurité Intérieure (CSI) impose cette obligation, sans possibilité de dérogation. Pourtant, pour de nombreux jeunes ultramarins, souvent confrontés à des environnements sociaux difficiles, cette mesure se traduit par un véritable verrou d'accès à des emplois stables.
Un marché du travail saturé et précaire
Selon le Général Peloux, même lorsqu'ils obtiennent leur carte professionnelle, les jeunes diplômés font face à un marché du travail saturé et marqué par un fort turn-over. Les agents de sécurité changent fréquemment de métier, souvent après trois ans, en raison de conditions de travail difficiles et d'une rémunération peu attractive.
Une réflexion politique nécessaire
Victorin Lurel, rapporteur du Sénat, soulève un point important: le rôle du SMA dans l'insertion des jeunes. Certains courants politiques et syndicaux locaux contestent l'approche militaire de la formation, appelant à des dispositifs civils alternatifs. Toutefois, le taux d'insertion du SMA, oscillant entre 75 et 80 %, semble témoigner de son efficacité.
La question reste ouverte : faut-il adapter les règles du CSI pour permettre une insertion plus large des jeunes dans le secteur de la sécurité privée ? Le modèle actuel, qui mise sur une formation civique et militaire, pourrait être complété par des partenariats renforcés entre l'État et les sociétés privées de sécurité.
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